- PM_XIV_546
- 0+653|DCLIII
- Périer-Muzet, Lettres, Tome XIV, p. 546.
- Orig.ms. ACR, AD 675; V. *Lettres* III, pp. 502-503 et D'A., T.D. 20, p. 127.
- 1 ADORATION
1 AMOUR DU CHRIST
1 CHARITE ENVERS DIEU
1 CONGREGATION DES AUGUSTINS DE L'ASSOMPTION
1 DISCIPLINE INSTRUMENT
1 EXTERNATS
1 FATIGUE
1 HUMILITE
1 IMITATION DE JESUS CHRIST
1 LUTTE CONTRE LE MONDE
1 PENITENCES
1 PROGRES DANS LA VIE SPIRITUELLE
1 PROPRIETES FONCIERES
1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
1 REMEDES
1 RENDEMENT DE COMPTE
1 SOUMISSION DE L'ESPRIT
1 VERTU D'OBEISSANCE
1 VIE DE PRIERE
2 O'NEILL, THERESE-EMMANUEL
3 FRANCE
3 LAVERUNE
3 MONTPELLIER
3 NIMES
3 PARIS - A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
- MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
- Lavagnac, le 9 octobre 1849.
- 9 oct 1849
- Lavagnac
Ma chère fille,
Je pars demain pour Nîmes, avec quelque peu de faiblesse et de fatigue d’estomac; cependant, j’espère avoir la force de supporter quelques jours de fatigue, pendant lesquels je ferai ce qui dépendra de moi pour me bien soigner, je vous le promets. Je vais essayer de répondre à votre rendement de compte, mais auparavant permettez-moi de vous faire une question. Qu’est-ce que ces externats, que les Jésuites établissent sur plusieurs points de la France? On m’assure qu’ils vont en établir un à Montpellier. La question de Lavérune est moins avancée qu’on ne me l’avait dit. Il est sûr qu’on désirerait la vendre, mais je ne sais si l’on sera forcé de la vendre(1).
Je reprends votre lettre. Vous sentez, disiez-vous, la nécessité du recueillement. Je suis tout à fait de votre avis, et, permettez-moi d’ajouter à ce que je vous disais dans ma dernière lettre, que le recueillement nous est nécessaire pour notre avancement, il est vrai, mais [aussi] pour l’acquit d’une dette, dont nous ne nous rendons pas assez compte dans le tumulte de nos occupations: je veux parler du culte intérieur que nous devons à Dieu. Nous ne nous occupons, ce nous semble, dans nos rapports avec lui, que du bien que nous pouvons en retirer pour notre avancement. Mais, quoique Dieu n’ait pas besoin de nos biens, il veut pourtant que nous les lui offrions par l’adoration et la prière. Or, dans la prière nous demandons beaucoup, mais il me semble que nous adorons fort peu. Je crois que nous avons à nous pénétrer de plus en plus de ce devoir et que, pour adorer le plus possible, rien n’est utile comme le recueillement.
Vous comprenez aussi que vous avez à être humblement soumise. Je n’ai donc rien à ajouter là-dessus, sinon que si jamais les bouffées de révoltes vous reviennent, il faut absolument que vous les repoussiez, en songeant à tout le mal qu’elles vous ont fait et en prenant la résolution de suivre Jésus humble et obéissant à son père, même dans la personne de ses bourreaux. Vous deviendrez donc bien obéissante en vue de ce que vous sentez devoir imiter en Jésus-Christ, et l’amour que vous portez à votre divin Maître se manifestera par votre dépendance, dans tous les points où vous devez dépendre en effet. Il est très vrai que je sens très fort ce que Dieu vous demande en fait d’obéissance, et la peine que vous avez à la lui donner, par esprit d’indépendance; mais je crois savoir que l’amour de Notre-Seigneur vous fera triompher de toutes ces difficultés. Ne vous en mettez donc pas trop en peine.
Portez-vous toujours à l’amour de Notre-Seigneur. C’est votre attrait, ce sera votre force. Quant aux mortifications, je ne vous en imposerai pas, jusqu’à ce que je vous aie vue. Vous prierez Soeur Thérèse-Emmanuel de vous châtier trois fois un peu vigoureusement, si cela ne doit pas vous faire de mal. Il me semble que l’humiliation doit vous être utile pour vous approcher de Notre-Seigneur.
J’attends de vous un rendement de compte, le 20 octobre. Je préfère vous fixer les jours chaque fois; cela vous tiendra plus dans la dépendance. Voilà, je crois, que je n’ai pas laissé une phrase de votre lettre sans réponse.
Je ne veux pas fermer ma lettre. Si, ce soir, le courrier m’apporte quelque chose de vous, je mettrai ce que j’ai à vous dire sur la page suivante, et nous séparerons ainsi ce qui regarde votre conscience des feuilles où nous parlerons de l’Assomption de Paris ou de celle de Nîmes. Si vous pouviez en faire autant, peut-être cela vaudrait-il mieux, quand même nous devrions laisser un peu de papier blanc. Qu’en pensez-vous?
Aucune lettre n’est arrivée. Je suis dans tous les arrangements du départ; je vous laisse pour aujourd’hui.