Vailhé, LETTRES, vol.3, p.169

26 dec 1846 Nîmes, BEVIER Marie-Augustine ra

Il permet à ses élèves de découcher la veille du jour de l’an. -Souhaits de bonne année. -Il désirerait une lettre d’elle.

Informations générales
  • V3-169
  • 0+500|D
  • Vailhé, LETTRES, vol.3, p.169
Informations détaillées
  • 1 CONGES SCOLAIRES
    1 DISTRACTION
    1 FRANCHISE
    1 PAIX
    1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    2 ETIENNE, SAINT
    2 MILLERET, MARIE-EUGENIE
    3 PARIS
  • A LA SOEUR MARIE-AUGUSTINE BEVIER (1).
  • BEVIER Marie-Augustine ra
  • le 26 décembre 1846.
  • 26 dec 1846
  • Nîmes,
La lettre

Ma chère enfant,

J’ai un grave reproche sur le coeur à me faire, depuis quelques jours; il est si fort que j’en ai eu, ce matin, une distraction à la messe. Du reste, ne me la reprochez pas, cette distraction, car j’ai fait la communion pour vous et j’ai demandé à Dieu de vous donner une foi vigoureuse, comme celle de saint Etienne. Mais j’en reviens à mon remords. J’ai oublié, je crois, de répondre à une question que vous m’avez fait faire par notre Mère. Vous vouliez savoir si l’on pouvait permettre aux enfants de découcher la veille du jour de l’an. Je l’ai permis aux mens, et il me semble que la messe n’étant pas d’obligation, le bien qui résultera d’une messe forcée ne compensera pas tous les murmures et toutes les plaintes que l’on ne manquerait pas de faire, si les enfants étaient retenus malgré les parents. La raison du congé que j’accorde n’est pas, il est vrai, tout à fait la même; c’est plutôt pour les maîtres que pour les élèves que je l’accorde. Nous sommes presque tous sur les dents et nous avons un extrême besoin de faire une petite halte.

Vous comprenez qu’il m’est impossible de parler du jour de l’an sans vous offrir tous mes voeux de bonne année. Vous savez de quelle nature ils sont pour vous, ma chère fille. Je puis vous assurer que ce m’est un grand bonheur de vous les offrir dans toute l’étendue de la franchise que la charité chrétienne peut seule donner. Si vous voulez demander quelque chose pour moi, que ce soit un grand esprit de paix et de pacification. Il me semble que j’en ai un grand besoin pour moi et pour les autres. Je vous chargerais d’offrir mes souhaits à toutes vos Soeurs, si je ne croyais devoir donner cette commission à notre Mère, à qui j’écrirai demain. Pour aujourd’hui, le temps me presse un peu, et, quoique probablement votre décision soit prise avant que ma lettre n’arrive à Paris, je tiens à vous prouver mon empressement à réparer mes torts, dès que je les aperçois. Je n’ose demander une réponse à une aussi courte lettre; cependant, si vous jugiez à propos de me donner un peu de votre écriture pour étrennes, vous savez quel plaisir vous me feriez.

Adieu, ma chère fille. Veuillez croire à un dévouement, qui, pour être silencieux depuis quelque temps déjà, n’en est pas moins très profond et très respectueux.

Notes et post-scriptum
1. D'après une copie.