Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.214

22 nov 1852 Nîmes, MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Après l’avoir concédé, il s’oppose très positivement à la venue de Soeurs dans la maison du P. Laurent, auquel il vient d’écrire pour une affaire d’argent. – La maison de Paris ne peut pas mieux aller que la maison de Nîmes. – Mais pour faire marcher une maison de 300 personnes, il faut se donner bien du mal.

Informations générales
  • T1-214
  • 198
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.214
  • Orig.ms. ACR, AD 854;D A., T.D. 21, n. 111, p. 71.
Informations détaillées
  • 1 ADORATION PERPETUELLE
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 COMMUNAUTES ASSOMPTIONNISTES
    1 EMPLOI DU TEMPS
    1 FIDELITE A L'ESPRIT DE LA REGLE
    1 FRERES CONVERS ASSOMPTIONNISTES
    1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    2 BALINCOURT, MADAME CHARLES DE
    2 BRUN, HENRI
    2 GERMER-DURAND, EUGENE
    2 LACORDAIRE, HENRI
    2 LAURENT, CHARLES
    2 LEVY, MARIE-JOSEPH
    2 PERNET, ETIENNE
    2 VAILHE, SIMEON
    3 BEAUCAIRE
    3 NIMES
    3 PARIS
    3 PARIS, CHAILLOT
    3 PARIS, FAUBOURG-SAINT-HONORE
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • le 22 nov[embre] 1852.
  • 22 nov 1852
  • Nîmes,
  • Maison de l'Assomption
La lettre

Ma chère fille,

Ne craignez pas de me préoccuper. Je suis beaucoup plus fort de santé et moins sujet aux ébranlements nerveux.

J’avais été abasourdi de la proposition de l’abbé Laurent, mais j’avais compris qu’il parlait des Soeurs de Saint-Merri et non des vôtres. Puis, il me disait qu’il avait l’approbation de l’autorité ecclésiastique, il me donnait à entendre qu’à Chaillot on approuvait la chose. Que voulez-vous? Je soumettais mon opinion, et pourtant je voulais avoir votre avis formel. Aujourd’hui, je m’y oppose très positivement. Je lui ai écrit une lettre hier, très vigoureuse sur une autre affaire, l’affaire d’argent. Il sera mécontent, mais il faudra bien qu’il s’y mette[1].

En ce moment, je crois pouvoir le dire, la maison de Paris ne peut pas mieux aller que la maison de Nîmes. La régularité à l’oraison, les lectures de piété dans les divisions, les chapitres, les demandes de permission, tout cela se fait. Nos Frères convers se renouvellent, mais il en reste, et nous en avons en ce moment 16 ou 17. Or, après l’épuration que nous avons faite, il est à croire que ceux-là resteront.

Je ne puis blâmer le P. Laurent d’être un peu fatigué du pauvre Pernet; il a produit cet effet partout et il n’a réussi qu’au patronage. Cependant c’est lui qui nous a préparé tous les Frères convers, ou du moins presque tous, car ce sont ses anciens élèves qui nous arrivent[2]. Quoi qu’il en soit, nous allons prier Dieu et la Sainte Vierge sans rien dire. Mais le meilleur, c’est que vous vous empariez de l’esprit du P. Laurent. C’est un grand enfant. Vous le ferez changer d’avis, lorsque vous le voudrez. Cet effet, je crois bien pouvoir l’opérer en le voyant; de loin, je n’ose pas autant l’espérer.

Nous aussi, nous avons ici un travail énorme et je vous quitte pour ce soir. Il faut surveiller sans cesse une petite légion d’enfants, bien disposés, mais qu’un rien détraque. Hélas! depuis que cette lettre est commencée, je me trouve dans l’obligation de rendre un enfant à sa famille. Demain ou après-demain, je ferai tirer sur vous pour les 6.000 francs. Je ne reçois pas plus de deux heures par jour, mais mes occupations comme grand vicaire sont pour moi un constant dérangement[3]. Cela avec le gouvernement de la maison, me dérange sans cesse. Cette lettre, par exemple, a été interrompue cinq ou six fois, par M. Durand, le P. Brun, mon petit secrétaire et des élèves. J’ai pourtant deux heures à moi, de 8 à 10; mais pour faire marcher une maison de près de 300 personnes, il faut se donner bien du mal.

Adieu, ma fille. Nous laisserons Mme de Balincourt[4] tenter la négociation. J’ai quelques raisons pour qu’elle se hâte. On parle de fonder l’adoration perpétuelle à Beaucaire. Adieu.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. A défaut de la lettre du P. d'Alzon, nous avons la réponse du P. Laurent (ACR, OR 156). Après s'être justifié dans le détail, il s'engage à <>. Puis il conclut: <>.
2. Dans sa même lettre de réponse au P. d'Alzon, le P. Laurent écrivait au sujet du Fr. Pernet: <>. (Voir *Pages d'Archives*, avril 1966, pp. 29-58).
3. Allusion à ce passage de la lettre de Mère M.-Eugénie, du 19 novembre: <>.
4. La transcription du P. S. Vailhé met en cause M. *de Balincourt*; or, le ms porte clairement *Mme de Balincourt*.