Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.342

14 oct 1853 Nîmes, MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Il a retardé sa lettre précédente pour la mieux renseigner. – Il va faire son possible pour répondre à sa demande d’argent et la remercie du traitement fait à ses religieux. Il se sent dans son élément en prêchant la retraite aux séminaristes. – Il trouve le supérieur général des Résurrectionistes un peu dédaigneux.

Informations générales
  • T1-342
  • 313
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 1, p.342
  • Orig.ms. ACR, AD 923; D'A., T.D. 21, n. 180, p. 109.
Informations détaillées
  • 1 AUMONES RECUES
    1 CONFESSEUR
    1 DEGOUTS
    1 DEVOTION EUCHARISTIQUE
    1 LUTTE CONTRE LA TENTATION
    1 PREDICATION DE RETRAITES
    1 PROJET D'UNION AVEC LES RESURRECTIONNISTES
    1 RECHERCHE DE LA PERFECTION
    1 REFUGE LE
    1 SUPERIEUR GENERAL
    1 TRAITEMENTS
    2 BALINCOURT, MADAME CHARLES DE
    2 GOUSSET, THOMAS
    2 HUBE, JOSEPH
    2 KAJZIEWICZ, JEROME
    2 LAURENT, CHARLES
    2 MONTFERRE, MADAME DE
    2 O'NEILL, THERESE-EMMANUEL
    2 SEMENENKO, PIERRE
    2 TISSOT, PAUL-ELPHEGE
    2 WISEMAN, NICOLAS
    3 FRANCE
    3 NIMES
    3 PARIS
    3 ROME
    3 SEDAN
  • A LA R. MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • 14 oct[obre 18]53.
  • 14 oct 1853
  • Nîmes,
La lettre

Ma chère fille,

Je venais de sortir de retraite au moment où Mme de Bal[incourt] me parla de Mme de Montferré. Je n’avais fait qu’entrouvrir votre lettre et je n’avais pas vu que vous me parliez de cette dame. Depuis, vous avez dû recevoir une lettre de moi assez longue, où je vous dis mon opinion très favorable. J’ai voulu prendre quelques renseignements et c’est pour cela que j’ai un peu retardé.

Le P. Laurent vous a-t-il fait un reçu des 37.000 francs qu’il vous doit? Je vais voir, à la rentrée si je puis disposer de ce que vous désirez si justement[1]. Je vais aussi chercher le reçu des 30.000 francs d’autrefois. Voulez-vous que je le brûle ou que je vous le renvoie? Du reste, le remboursement est inscrit sur nos livres.

Vous êtes trop bonne de donner un traitement pour le P. Tissot, qui ne vous est d’aucune utilité[2]. Je suis très heureux que le P. Laurent vous confesse. Mais cette peine vaut-elle ce que vous nous donnez? Je considère la chose comme une aumône. J’accepterai ce que vous donnerez comme aumône, jusqu’à ce que nous soyons assez riches pour donner gratuitement nos services. Vous donnerez ce qu’il vous plaira, et nous vous remercierons de nous faire gagner notre vie.

Je ne sens point ma fille en obéissance, mais je sens très bien que, si je vivais près d’elle, je lui ferais plus de bien. Ah! si vous saviez quelles tentations j’ai quelquefois avec les dégoûts que j’ai ici? Mais les dégoûts doivent-ils être pour quoi que ce soit dans la vie d’un religieux?[3]

Je prêche ici la retraite aux séminaristes, je me sens dans mon élément. Parlant quatre fois par jour, je n’éprouve pas la moindre fatigue. Un petit abbé qui veut se faire chartreux, me disait tout à l’heure que, selon les séminaristes, jamais une retraite n’avait été ni plus gaie ni plus sérieuse. Je ne les écrase pas pendant les instructions, mais je leur ai fait prendre l’habitude d’aller devant le Saint-Sacrement passer assez longtemps.

Les religieuses du Refuge ont perdu hier une charmante petite Soeur, que vous n’avez pas connue, mais que je recommande à vos prières. Vraiment, je crains que leur régime ne soit pour quelque chose dans des morts si nombreuses.

Adieu, ma chère fille. Que devient l’affaire de Sedan?[4] J’ai eu quelques ennuis pour des jeunes gens qui voulaient nous venir. Enfin, tout sous la sainte volonté de Dieu. Comment va Soeur Th[érèse]-Emm[anuel] depuis la mort de son frère?

Tout à vous comme un homme un peu occupé.

Vous ai-je assez remerciée de vos charitables gronderies?[5] Voici une lettre du P. Jérôme. Après tout ce que j’ai dit et que celui-ci a parfaitement compris, je trouve le Père Général un peu dédaigneux. C’est une proposition de Frères à Frères que je faisais, et pas autre chose. Si vous écrivez au P. Jérôme, ne pourriez-vous pas le faire sentir? Du reste, nous en parlerons dans un mois[6].

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1.<> des Pères de Paris.
2. Pour le P. Laurent, et non *pour le P. Tissot,* <>, précisera Mère M.-Eugénie.
3. Devant cet aveu, Mère M.-Eugénie écrit, le 20 octobre: <>. - Depuis toujours, Mère M. Eugénie n'a cessé de vouloir le P. d'Alzon à Paris pour l'avenir de l'Assomption.
4. La fondation est remise au mois de juin prochain, écrit Mère M.-Eugénie de Jésus, le 20 octobre, après une visite du cardinal Gousset, accompagné du cardinal Wiseman.
5. Dans sa lettre du 30 septembre, Mère M.-Eugénie avait <> le P. d'Alzon de ne vouloir pas être soulagé par <>: <>.
6. De retour à Rome, le P. Jérôme écrivait au P. d'Alzon le 10 octobre: <>