Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.115

26 jul 1856 Clichy, MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Sa première visite à Auteuil. -On avait exagéré le mal à Clichy. -Ceux qui lui reprochent de trop faire, le poussaient à entreprendre. -Le noviciat s’ouvrira en octobre à Paris.

Informations générales
  • T2-115
  • 712
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.115
  • Orig.ms. ACR, AD 1101; D'A., T.D. 22, n. 397, pp. 46-47.
Informations détaillées
  • 1 ACHAT DE TERRAINS
    1 ADOLESCENTS
    1 BANQUET ANNUEL DES ANCIENS ELEVES
    1 COLLEGE DE CLICHY
    1 COUVENT D'AUTEUIL
    1 DISCOURS DE DISTRIBUTION DES PRIX
    1 LACHETE
    1 NOVICIAT DES ASSOMPTIONNISTES
    1 VIE ACTIVE
    2 BARNOUIN, HENRI
    2 BARRE, LOUIS
    2 BEVIER, MARIE-AUGUSTINE
    2 COMMARQUE, MARIE-THERESE DE
    2 GIRARD, PROPRIETAIRE
    2 JOURDAN, RAPHAEL
    2 MERMILLOD, GASPARD
    2 O'NEILL, THERESE-EMMANUEL
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 ROUX-LAVERGNE, PIERRE-CELESTIN
    2 SAINT-JULIEN, MARIE-GONZAGUE
    2 TISSOT, PAUL-ELPHEGE
    3 CAUTERETS
    3 NIMES
    3 PARIS
    3 ROME
  • A R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • 26 juillet [18]56.
  • 26 jul 1856
  • Clichy,
La lettre

Ma chère fille,

Cauterets a une poste bien mal montée. Ce n’est que jeudi que votre lettre est parvenue a Nîmes; on me l’a fait parvenir à Paris, où je suis depuis avant-hier.(1) Je suis allé faire une petite visite à vos filles. J’ai vu Soeur Th[érèse], seule; Soeur M.-Thérèse, Soeur M.-Gonzague et Soeur M.-Aug[ustine] réunies. Je dois y retourner mardi. L’affaire du terrain Girard souffre des retards, et le nouveau terrain découvert par M. Barnouin me semble préférable. Vous le connaissez, je vous le montrerai sur le plan.

Le motif de mon voyage ici se réduit à peu de chose. On m’avait menacé de me découvrir les plus grands désordres, et tout se réduit à de grandes misères sans doute, mais à des misères comme il y en a partout. Ne voulant pas augmenter l’an prochain le nombre des élèves, il sera facile de parer à tous les inconvénients par quelques éliminations pendant les vacances.

Les objections de M. Barre ne me surprennent point, elles ont quelque chose de vrai. Peut-être l’imagination de Roux-Lavergne a-t-elle ajouté quelque chose.(2) Ce que j’admire, c’est que les reproches me sont quelquefois adressés par ceux qui m’ont le plus poussé à faire. Enfin, il faut prendre le vrai de toutes ces récriminations et en profiter. Je crois indispensable d’être a Nîmes pour la distribution des prix et le banquet des anciens élèves.(3)

Du reste, il me paraît que nous aurons quelques sujets de plus l’an prochain. Pour ouvrir au mois d’octobre, j’espère avoir deux ou trois jeunes gens. Je prendrai probablement avec moi le P. Tissot, qui est un modèle de régularité. A cinq ou six nous ferons quelque chose, sauf ceux qui viendront plus tard.(4)

Adieu, ma fille. Serez-vous ici le 8 août? Je voudrais bien partir vers cette époque. Le temps est lourd, et je ne veux pas être accusé de me fatiguer.

E. D'ALZON.
Notes et post-scriptum
2. Le 20 juillet, Mère M.-Eugénie écrivait: "Je fuis de mon mieux avec M. Barre, et je crois que je suis mieux que vous en position de répondre à ses objections qui sont nombreuses. Je ne serais pas étonnée que la Sainte Vierge vous le donnât un jour. Pour le gagner, votre plus puissant attrait, mon Père, sera de vous borner dans vos projets et vous montrer à lui l'homme d'une seule pensée et d'un seul dessein pour votre oeuvre, à laquelle il craint que l'on veuille donner des buts trop étendus. Il ne croit pas que vos jeunes gens soient posés à Rome aussi bien que vous le pensez; il paraît craindre que le supérieur [le P. Picard] ne paraisse bien jeune et que le Fr. Ernest [Jourdan] n'ait trop parlé. Il a beaucoup entendu faire la première objection [...] M. Roux-Lavergne lui a dit beaucoup de choses contre l'ordre intérieur de votre maison. Enfin, le courant de blâmes qu'a pu susciter quelquefois votre activité trop étendue a passé tout entier sur M. Barre. Et voilà pourquoi, peut-être, vous êtes malade et cette activité est brisée." Mère M.-Eugénie reconnaîtra à M. Barre "une expansion et un laisser-aller de causerie" et qu'il "blâme facilement", quoique étant "un homme très édifiant, d'un esprit bien catholique, ayant toutes les idées de l'Assomption" (Lettre du 7 août).1. Le P. d'Alzon est à Paris depuis le jeudi 24 juillet, et c'est ce jour-là qu'il a reçu la lettre de Mère M.-Eugénie, écrite le 20 de Cauterets.
2. Le 20 juillet, Mère M.-Eugénie écrivait: "Je fuis de mon mieux avec M. Barre, et je crois que je suis mieux que vous en position de répondre à ses objections qui sont nombreuses. Je ne serais pas étonnée que la Sainte Vierge vous le donnât un jour. Pour le gagner, votre plus puissant attrait, mon Père, sera de vous borner dans vos projets et vous montrer à lui l'homme d'une seule pensée et d'un seul dessein pour votre oeuvre, à laquelle il craint que l'on veuille donner des buts trop étendus. Il ne croit pas que vos jeunes gens soient posés à Rome aussi bien que vous le pensez; il paraît craindre que le supérieur [le P. Picard] ne paraisse bien jeune et que le Fr. Ernest [Jourdan] n'ait trop parlé. Il a beaucoup entendu faire la première objection [...] M. Roux-Lavergne lui a dit beaucoup de choses contre l'ordre intérieur de votre maison. Enfin, le courant de blâmes qu'a pu susciter quelquefois votre activité trop étendue a passé tout entier sur M. Barre. Et voilà pourquoi, peut-être, vous êtes malade et cette activité est brisée." Mère M.-Eugénie reconnaîtra à M. Barre "une expansion et un laisser-aller de causerie" et qu'il "blâme facilement", quoique étant "un homme très édifiant, d'un esprit bien catholique, ayant toutes les idées de l'Assomption" (Lettre du 7 août).
3. Dans sa lettre du 20 juillet, Mère M.-Eugénie avait manifesté son étonnement de le voir revenir si vite de Paris. "Une fois les vacances commencées, écrit-elle, vous seriez à Paris dans un profond repos. Je voudrais bien que vous y vissiez M. Mermillod, qui vient de me faire dire qu'il était prêt à nous prêcher notre retraite dans la première quinzaine de septembre [... ] Ses rapports avec la Société de Saint-Vincent de Paul et les prédications qu'il a faites l'année dernière, l'ont mis dans la position la plus favorable pour vous procurer des novices [...] Or, si vous ouvrez le noviciat à l'automne, c'est chose importante que d'avoir des sujets en vue."
4. Dans sa lettre du 2 août, Mère M.-Eugénie se montre réservée sur cette disposition et ce choix. "Sauf les soins nécessaires à votre santé, écrit-elle, et le temps que vous devrez à votre maison de Nîmes", le noviciat devrait être "Votre seule et grande affaire cette année."