ARTICLES|ARTICLES DU PELERIN|PRONES

Informations générales
  • TD 8.17
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  • LA PRESENTATION
  • Le Pèlerin, V, n° 46, 17 novembre 1877, p. 721-722.
  • TD 8, P. 17; CO 220.
Informations détaillées
  • 1 ACTION DE DIEU DANS L'AME
    1 AMOUR DU CHRIST
    1 APPRECIATION DES DONS DE DIEU
    1 AUGUSTIN
    1 AUSTERITE
    1 BEAUTE DE MARIE
    1 BONTE MORALE
    1 DON DE SOI A DIEU
    1 ENFER ADVERSAIRE
    1 HAINE CONTRE DIEU
    1 HUMILITE DE LA SAINTE VIERGE
    1 IMITATION DE LA SAINTE VIERGE
    1 JESUS-CHRIST EPOUX DE L'AME
    1 LUTTE CONTRE LE MONDE
    1 LUTTE CONTRE LE PECHE
    1 MERE DE DIEU
    1 MYSTERES DE MARIE
    1 PURETE DE MARIE
    1 SAINTE VIERGE
    1 SOLITUDE
    1 VERTU DE CHASTETE
    1 VERTU DE RELIGION
    1 VIE DE PRIERE
    1 VIGILANCE
    1 VOEU DE CHASTETE
    3 JERUSALEM
  • 17 novembre 1877.
  • Paris
La lettre

Les traditions ecclésiastiques rapportent que, dès l’âge le plus tendre, la Sainte Vierge se consacra à Dieu dans le temple de Jérusalem. Elle lui voua sa virginité, et, dès lors, elle devint comme propriété plus spéciale de Dieu, à qui elle s’était consacrée, une chose sainte, sacrée. Elle eut dès lors le désir de se maintenir dans un aussi bel état. Pour cela que faut-il? Il faut, ce semble, au moins trois choses: le respect de soi, l’amour de la pureté, l’attention à se préserver de tout danger.

1. Respect de soi-même.

Marie, qui, quelques années plus tard, dira: « Le Tout-Puissant a fait en moi de grandes chose, fecit mihi magna qui potens est« , ne peut s’empêcher, tout en conservant cette humilité qui avait attiré sur elle le regard de Dieu, d’avoir une haute estime pour les biens dont elle est inondée. Or, ayant voulu rendre à Dieu tout ce qui dépendait d’elle, elle tient à contempler les merveilles divines en elle, elle les admire, elle les respecte. Elle comprend qu’étant donnée, consacrée, elle ne s’appartient plus, et que, par un grand respect pour ce qu’elle a offert, elle doit se maintenir dans une grande vigilance.

Telle est la source du respect qu’elle a pour elle-même, qui lui fait chercher la solitude, afin que rien ne vienne ternir la beauté de sa consécration. Et en même temps qu’elle se respecte comme une chose qui ne s’appartient plus, elle demeure comme enveloppée du respect qu’elle inspire. C’est qu’en effet, si bas que soient descendus les hommes, ils ne peuvent s’empêcher d’avoir en estime tout ce qui s’élève vers Dieu, à moins qu’ils n’éprouvent à une semblable vue une fureur plus grande, parce qu’ils y trouvent leur propre condamnation. Mais dans les deux dispositions l’impression divine se fait sentir, ou par une révolte plus grande contre ce qui condamne, ou par un attrait plus grand pour ce qui apparaît si beau.

2. Amour de la pureté.

Adducentur regi virgines post eam. De combien de consécrations virginales la consécration de Marie n’a-t-elle pas été le principe? Dieu a montré en elle une si admirable beauté morale comme auréole de la virginité, que les âmes en ont été éprises et que le culte de la pureté s’est répandu sur la terre. Avant Marie, où avez-vous jamais rien vu de semblable à cette transformation qui faisait dire à saint Augustin, en contemplant les vierges chrétiennes: ;Habent aliquid jam non carnis in carne? Elles ont déjà dans leur chair quelque chose qui n’est plus de la chair. Les vierges s’enivrent de ce privilège, le monde en est ému, l’enfer en rugit. Et la vierge, mère de Dieu, voit des légions d’anges terrestres se grouper autour d’elle dans l’amour de la pureté et dans le désir, à force de pureté, d’effacer les souillures du péché.

3. Efforts de Préservation.

Quand on porte un immense trésor dans des vases fragiles, on prend toutes les précautions pour empêcher qu’ils ne se brisent; c’est ce que font les âmes vierges pour se conserver intactes, à l’imitation de Marie. Or trois conditions y sont nécessaires:

1° La prière. Cum nemo castus sit nisi Deus, il faut Dieu et son secours pour conserver une âme chaste; c’est pour cela qu’il faut la lui demander par une instante prière.

2° La retraite. Parcourez les chemins du monde sans ternir votre vertu par leur poussière ou par leur fange, vous n’y parviendrez pas. Pour conserver son éclat à la virginité, il faut la solitude.

3° L’austérité: Sicut lilium inter spinas, sic amica mea inter filias: Telle est l’inflexible loi. Mais par dessus tout, il faut un immense amour pour celui qui aime à s’entourer de lis et à leur communiquer un éclat virginal. Oui, pour avoir la pureté de Marie, il faut avoir son amour pour Jésus. Là est la force, la vie divine, l’intelligence et la joie des ineffables beautés que l’Epoux des âmes chastes communique à celles qui veulent lui appartenir.

Notes et post-scriptum