OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|MEDITATIONS SUR LA PERFECTION RELIGIEUSE|MEDITATIONS POUR LE TEMPS DE NOEL

Informations générales
  • OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|MEDITATIONS SUR LA PERFECTION RELIGIEUSE|MEDITATIONS POUR LE TEMPS DE NOEL
  • 4 JANVIER
    JESUS VEUT QUE JE SOIS SAUVEUR AVEC LUI
  • Méditations sur la Perfection Religieuse pour les Augustins de l'Assomption. Paris, 1925, I, p. 36-39.
  • CO 2.
Informations détaillées
  • 1 AFFRANCHISSEMENT SPIRITUEL
    1 APOSTOLAT
    1 CIRCONCISION DE JESUS-CHRIST
    1 JESUS-CHRIST
    1 PURIFICATION
    1 RECHERCHE DE LA PERFECTION
    1 SAUVEUR
    1 TEMPS DE NOEL
    1 VERTU DE PENITENCE
    2 GLAIRE, JEAN-BAPTISTE
    2 LUC, SAINT
    2 PAUL, SAINT
    2 PIERRE, SAINT
  • 1875
La lettre

Vocatum est nomen eius Iesus(1). -Le plus beau de tous les noms est celui de Sauveur, puisque Jésus, en venant au monde, l’a pris. La plus belle de toutes les missions, c’est celle de sauveur, puisque Jésus ne s’est fait homme que pour la remplir. Mais ce qu’il y a de plus beau, de plus grand, de plus magnifique, c’est ce qu’il veut partager avec ses amis, et puisque j’ai l’honneur d’être religieux de l’Assomption, il veut que je sois sauveur comme lui. Sans doute, d’autres que les membres de ma famille religieuse peuvent l’être, mais je veux étudier en ce moment de quelle façon il convient que je le sois.

I. Par le retranchement de toute impureté et superfluité. -En effet, Jésus reçoit son nom à la Circoncision. Il faut que le couteau retranche et purifie. C’est le signe de l’alliance de Dieu avec Abraham et sa postérité. Il faut que je commence par retrancher tout ce qui est mauvais, défectueux, tout ce qui serait un obstacle à la liberté apostolique. L’apôtre doit être comme l’ange qui est affranchi des liens du corps pour accomplir plus rapidement les missions qui lui sont confiées. Je dois sans cesse m’affranchir, autant qu’il dépendra de moi, des servitudes et des exigences de la chair. Ma vie doit être tous les jours plus spiritualisée, afin qu’elle soit plus angélique, plus divine, dans une imitation plus parfaite de la vie de Jésus. Pour cela, je m’efforcerai de retrancher sans cesse. Je ferai disparaître en moi, autour de moi, tout ce qui est inutile. La vie du religieux appelé à être sauveur est quelque chose de si merveilleux que les inutilités, les vanités, les satisfactions, le temps perdu, les jouissances humaines ne devaient y trouver de place que celle qu’il faut accorder à la nature qui succombe, pour qu’elle ne succombe pas.

II. La pénitence. -Au moment où Jésus est appelé Sauveur, son sang commence à couler.

Quand je voudrai imiter Jésus sauvant les âmes, je devrai me livrer à la pénitence. Non que je sois appelé à ces austérités des religieux qui s’offrent avant tout comme des victimes d’expiation, mais mon modèle, c’est l’Apôtre consumant sa vie dans les fatigues de la prédication à travers les Gentils, et disant partout: Castigo corpus meum et in servitutem redigo(2).

Il le châtiait pour lui, pour se préserver des dangers qu’entraîne la vie apostolique.

Il châtiait son corps, pour ajouter dans sa chair ce qui manquait à la Passion du Sauveur: Adimpleo ea quae desunt passionum Christi in carne mea*(3). Si les hommes voués au salut des âmes portent si peu de fruits, c’est qu’ils n’entrent pas dans la pensée du divin Maître qui, voulant qu’ils soient sauveurs comme lui, les veut des hommes de souffrance et de pénitence, des hommes circoncis jusqu’à l’effusion du sang.

Seigneur, qui m’avez voulu religieux dans une famille apostolique, faites-moi retirer du mystère de votre Circoncision cette grande leçon des retranchements nécessaires et de la pénitence, si je veux ne pas être réprouvé en sauvant les autres et être véritablement votre coopérateur pour le salut des âmes.

Notes et post-scriptum
1. "Il fut appelé du nom de Jésus." (Luc, II, 21.)
2. "Je châtie mon corps et je le réduis en servitude." (I Cor. IX, 27.)
3. "Ce qui manque aux souffrances du Christ, je le complète dans ma chair." (Col. I, 24.) "La passion de Jésus-Christ, considérée en elle-même, n'a rien d'imparfait, rien qui demande qu'on y supplée. Le Sauveur a parfaitement accompli l'oeuvre de la réconciliation, et il n'a rendu l'esprit sur la croix qu'après avoir dit que tout était consommé. Mais si on l'envisage par rapport à l'homme, il en est autrement. Jésus-Christ en souffrant pour nous n'a pas prétendu nous dispenser de souffrir, de porter notre croix, d'expier nos fautes par la pénitence, puisque, au contraire, il nous en fait un commandement. Aussi saint Pierre nous a-t-il avertis que le Sauveur a souffert pour nous donner l'exemple, afin que nous suivions ses traces (I Petr. II, 21). On peut donc dire, en ce sens, qu'il reste encore à Jésus-Christ quelque chose à souffrir, non dans sa personne, mais dans ses membres." (Glaire.) C'est là une grande consolation pour ceux qui souffrent, et en particulier pour ceux qui souffrent au service des âmes.