OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|INSTRUCTIONS AUX TERTIAIRES DE L’ASSOMPTION.|INSTRUCTIONS POUR LES REUNIONS DU TIERS-ORDRE (1879).

Informations générales
  • OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|INSTRUCTIONS AUX TERTIAIRES DE L'ASSOMPTION.|INSTRUCTIONS POUR LES REUNIONS DU TIERS-ORDRE (1879).
  • LES BLASPHEMATEURS AU CALVAIRE.
  • Instructions aux Tertiaires de l'Assomption, 1878-1879. Paris, Maison de la Bonne Presse, 1930, p. 152-155.
  • CO 142
Informations détaillées
  • 1 BLASPHEMATEURS
    1 CLASSES INFERIEURES
    1 EMPIRE DE SATAN
    1 ENNEMIS DE L'EGLISE
    1 FAUSSE SCIENCE
    1 FIDELITE
    1 HAINE CONTRE DIEU
    1 HAINE CONTRE JESUS-CHRIST
    1 HYPOCRISIE
    1 INFIDELITE
    1 JUIFS
    1 MENEURS
    1 MOEURS ACTUELLES
    1 PASSION DE JESUS-CHRIST
    1 PERSECUTIONS
    1 PEUPLE
    1 PHILOSOPHIE MODERNE
    1 PROVIDENCE
    1 RESURRECTION DE JESUS-CHRIST
    1 SALUT DU GENRE HUMAIN
    1 SATAN
    1 SOUFFRANCE ACCEPTEE
    2 CAIPHE
    2 HERODE AGRIPPA I
    2 PILATE
  • Tertiaires de l'Assomption
  • 1879
  • Nîmes
La lettre

Les blasphèmes contre Notre-seigneur, commencés dans la maison de Caïphe, continués au prétoire de Pilate, au palais d’Hérode, sur la place publique, le poursuivent jusqu’au dernier soupir. Ils ne s’arrêtent pas là. Examinons attentivement et voyons à quels genres de blasphémateurs notre divin Maître veut être exposé.

I. -Les Juifs.

Ils sont de deux classes: les prêtres et le peuple. Les prêtres, effrayés de voir leur sacerdoce près d’expirer. Ils n’en sont certes pas tous là, car les Actes des Apôtres nous font remarquer qu’un grand nombre de prêtres passa à la croyance de Jésus-Christ et se fit baptiser; mais un grand nombre aussi, et plus grand à coup sûr, se livrait à des trafics honteux. Il faut compter les savants, les docteurs de la loi qui, partagés en plusieurs sectes, se livraient à une haine commune contre la vérité incarnée. Leur triomphe en ce moment semblait assuré: Si rex Israël est descendat nunc de cruce et credimus ei(1). Or, Jésus-Christ ne descendit pas, malgré leurs provocations. En effet, on peut croire qu’ils étaient excités en ce moment par les mêmes démons qui, quelques heures auparavant, avaient poussé la femme de Pilate à sauver la vie à Jésus. Quel mystère! Satan, l’ennemi de Jésus, est intéressé à ce que Jésus ne meure pas, car si Jésus meurt, son empire infernal est détruit. S’il descend de la croix, l’oeuvre du salut des hommes avorte complètement.

A quels calculs ne se livre pas la folie humaine inspirée par la rage de Satan; mais Jésus résiste et reste à la croix. Il achève son oeuvre, Satan sera vaincu.

A côté des pharisiens la populace, entraînée par eux, se livre à de semblables imprécations. Elle est moins coupable, parce qu’elle est entraînée. On peut dire qu’elle hait sur parole. Mais les conséquences ne sont pas moins funestes. C’est la position faite presque toujours au peuple. On le séduit, il succombe et porte la peine du crime que d’autres lui ont fait commettre. Le crime des instigateurs sera bien autrement grand, et leur châtiment bien autrement terrible; mais le peuple portera la peine de ses chefs, et les Juifs qui, à quelques années de là passeront par les horreurs les plus effrayantes, pourront dire à ceux qui les auront poussés au déicide: « Que votre châtiment se multiplie de toute la rigueur du nôtre. »

N’est-ce pas ce qui se voit aujourd’hui? On est entraîné; le monde autrefois chrétien est poussé vers l’abîme, et par les chefs de la science.

Comme Pilate, d’autres chefs laissent faire en se lavant les mains, et le mal étend son empire.

II. -Les blasphémateurs modernes.

Qui nierait une recrudescence de rage contre Jésus-Christ nierait l’évidence même. Oui, Jésus-Christ et son Eglise est l’objet de la fureur presque universelle: Dirumpamus vincula eorum et projiciamus a nobis jugum ipsorum(2). On ne veut ni de sa doctrine ni de sa loi; sa doctrine révolte la raison moderne, et sa loi est la condamnation des moeurs du jour. Détruisez, détruisez la société où s’enseignent de pareilles propositions et où des prescriptions pareilles se promulguent. Et l’on se met à l’oeuvre, et l’Eglise de Jésus-Christ, comme son divin Fondateur est honnie, bafouée; on attend son dernier soupir qui, pensent-ils, ne saurit tarder beaucoup.

Or Jésus-Christ, avant trois jours, sera victorieux; avant un siècle, le culte judaïque sera à jamais détruit, le Temple renversé, les enfants de Juda dispersés aux quatre vents du monde; ils ne pourront plus être un peuple. Effrayante leçon d’histoire propre à faire trembler les peuples qui s’en prennent à Jésus-Christ.

Quant aux chrétiens, qu’ont-ils à faire, qu’à étudier les signes des temps, afin de se mettre à l’abri des persécutions quand ils le pourront, sans compromettre l’honneur de leur foi?

Ce qu’ils ont à faire, c’est de vivre de façon à dédommager le divin Sauveur de tant d’insultes dont on le poursuit. Il y a longtemps que cela dure, et ce n’est pas près de finir.

Qu’ils ne s’effrayent pas, mais qu’ils soient d’autant plus fidèles que l’infidélité les poursuit davantage.

Notes et post-scriptum
1. "S'il est le roi d'Israël, qu'il descende maintenant de la croix, et nous croyons en lui." (Matth., XXVII, 42.)
2. "Rompons leurs liens et jetons loin de nous leur joug." (Ps. II, 3.)