DIRECTOIRE [DES RELIGIEUSES DE L’ASSOMPTION]

Informations générales
  • TD41.039
  • DIRECTOIRE [DES RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION]
  • Troisième partie. Moyens de sanctification
    [Chapitre XI] De la surveillance des enfants
  • Orig.ms. CP 36 et CZ 30; T.D. 41, pp. 39-40.
Informations détaillées
  • 1 AMOUR DES ELEVES
    1 AMOUR DU CHRIST
    1 EDUCATION HUMAINE
    1 ELEVES
    1 ENFANTEMENT DES AMES
    1 MAITRESSES
    1 SOUFFRANCE APOSTOLIQUE
    1 SURVEILLANCE DES ELEVES
    1 SURVEILLANTS
  • Religieuses de l'Assomption
  • 1859
La lettre

Il ne suffit pas seulement de donner des leçons à des heures réglées. Si l’on veut former les enfants il faut les suivre à toute heure. C’est là peut-être la partie la plus pénible et la plus redoutable de l’éducation. Surveiller les enfants assez pour les empêcher de mal faire et pour écarter tout piège tendu à leur innocence; leur faire aimer la maîtresse qui surveille, ne pas leur rendre trop gênante cette vie où un oeil vigilant doit être sans cesse ouvert sur leurs moindres démarches; mettre dans les rapports de tous les instants cet esprit d’initiative, cet entrain qui empêche de s’occuper à autre chose qu’aux bonnes pensées qu’on leur suggère; arrêter certains abus chez celles qui sont plus avancées sans donner l’éveil à des imaginations encore endormies; rendre le joug aimable et pourtant le faire sentir au besoin. Donner l’habitude de la règle, la pratique du devoir et, s’il était possible, l’amour de l’effort; étudier les caractères, les former dans la mesure où l’on en est chargé. Voilà certes une tâche difficile, et c’est celle qui m’est confiée toutes les fois que je suis envoyée à la surveillance des enfants. Que de difficultés et quelle attention constante ne dois-je pas exercer sur moi-même, afin de faire tout le bien que je puis, sans me laisser surprendre par une fausse démarche, un mouvement de caractère qui se déconsidérerait!

Les enfants sont-elles persuadées que je leur suis dévouée par amour pour Notre-Seigneur? Ne sentent-elles aucune préférence de ma part? Ne trouvent-elles en moi aucune inégalité d’humeur? Suis-je assez édifiante à leurs yeux? Ai-je de l’action sur elles autant que je suis capable d’en avoir pour le bien; en un mot, ai-je pour elles cette souffrance de l’Apôtre qui cherchait à enfanter Jésus-Christ dans les âmes qu’il était chargé d’évangéliser? En combien d’âmes ai-je contribué par l’accomplissement de mes devoirs de surveillante à faire naître Notre-Seigneur?

Notes et post-scriptum