- TD42.052
- SERMON SUR L'AUTORITE DE L'EGLISE
- [Exorde]
- Orig.ms. CP 122; T.D. 42, pp. 52-53.
- 1 AUTORITE DE L'EGLISE
1 AUTORITE DIVINE
1 CARACTERES DE L'EGLISE
1 CORRECTION FRATERNELLE
1 EGLISE
1 JESUS-CHRIST CHEF DE L'EGLISE
1 JUIFS
1 LOI HUMAINE
1 PAGANISME
1 POUVOIR
1 SOCIETE
1 VERTU D'OBEISSANCE - Paroisse du Vigan
- 1838-1839
Si Ecclesiam non audierit, sit tibi sicut ethnicus et publicanus. Si votre frère n’écoute pas l’Eglise, qu’il soit à votre égard comme un païen et un publicain. St Matth., ch. 18, v. 17.
Vous ignoriez peut-être, mes frères, que parmi les Juifs, les païens et les publicains étaient notés d’infamie; mais d’après les paroles de mon texte, vous ne pourriez ignorer maintenant que Jésus-Christ décerne lui-même la note d’infamie contre tous ceux qui refusent d’écouter son Eglise. Pourriez-vous donc avoir le moindre doute sur l’autorité de cette Eglise, et sur l’obéissance que nous lui devons? Car si, dans les règles de la correction fraternelle, qu’a prescrit Jésus-Christ lui-même, il érige l’Eglise en tribunal d’appel qui doit juger en dernier ressort les contestations élevées entre frères, de manière que ceux-là doivent être regardés comme païens et publicains qui ne se soumettront pas à sa sentence, à combien plus forte raison devons-nous reconnaître l’autorité de cette Eglise, lorsqu’elle nous prescrit ce que nous devons croire et pratiquer pour être sauvés?
D’ailleurs la seule raison nous dicte que nulle société ne peut se former, et moins encore se maintenir sans des lois fondamentales, qui constituent son existence et garantissent sa perpétuité. La même raison nous dit que, dans toute société constituée, il doit nécessairement exister un centre d’autorité qui veille à la sûreté de ses membres, protège le faible contre le fort, réprime l’audace du méchant, soutienne la confiance de l’homme paisible et vertueux, fasse exécuter enfin les lois sur lesquelles est basée la société. Mais cette autorité pourrait-elle atteindre son but, si elle ne pouvait porter des lois protectrices, répressives et conservatrices? Ces principes sont trop évidents par eux-mêmes pour avoir besoin de preuves, et il doit me suffire d’en faire l’application à l’Eglise qui, vous le savez, est l’assemblée des fidèles dirigée par des pasteurs légitimes, et dont Jésus-Christ est le chef invisible et le pontif romain le chef visible.
Personne ne peut raisonnablement révoquer en doute que l’Eglise, c’est-à-dire cette assemblée de chrétiens à laquelle appartiennent exclusivement les caractères distinctifs de la véritable Eglise, et que je vous ai développés dans une autre occasion, savoir, l’unité, la sainteté, la catholicité et l’apostolicité, ne soit la société visible dont Jésus-Christ est le chef. Je n’ai donc pas besoin de vous prouver que son divin fondateur a dû lui donner, et lui donna réellement une constitution analogue à l’objet de son établissement: car ce serait un horrible blasphème, ce serait insulter à la sagesse divine de supposer des imperfections essentielles, des défauts intrinsèques dans ce bel ouvrage sorti de la main même de Dieu. Si donc j’entre ici dans le détail de quelques preuves, pour établir que l’autorité de l’Eglise dérive de l’autorité même de Dieu, ce sera bien moins pour vous convaincre d’une vérité sur laquelle je me plais à croire que vous n’avez jamais eu le moindre doute, que pour vous confirmer de plus en plus dans la pratique des devoirs que cet incontestable principe nous impose indistinctement à tous. Entrons donc en matière et prouvons que si l’Eglise a le droit de nous commander, il existe, pour chacun de nous, une stricte obligation de lui obéir. En deux mots l’autorité de l’Eglise, devoirs des chrétiens envers l’Eglise, voilà tout le sujet de cette instruction. Implorons les lumières de l’Esprit-Saint par la médiation de Marie, Ave, Maria…