Procès-verbaux des réunions du Tiers-Ordre féminin de l’Assomption

1849|1850|1851 Nîmes Tertiaires Dames

Avertissement: voir E00273

Informations générales
  • Procès-verbaux des réunions du Tiers-Ordre féminin de l'Assomption
  • Carnet 1846-1851
    34 à 51. Du 18 octobre 1849 au 16 juin 1851
  • CE 38, pp. 47-64.
Informations détaillées
  • 1 ACCEPTATION DE LA VOLONTE DE DIEU
    1 ACTION DE GRACES
    1 AMOUR DE JESUS-CHRIST POUR LES HOMMES
    1 ANEANTISSEMENT
    1 APOSTOLAT DE LA CHARITE
    1 APOSTOLAT DES TERTIAIRES
    1 ASCENSION
    1 BON EXEMPLE
    1 CHAPELLE
    1 CHAPITRE DES COULPES
    1 CHARITE THEOLOGALE
    1 CORPS MYSTIQUE
    1 CRAINTE
    1 DECADENCE
    1 DESIR DE LA PERFECTION
    1 DESSEIN DE SALUT DE DIEU
    1 DIVIN MAITRE
    1 DOUCEUR
    1 EGLISE
    1 EGOISME
    1 EPREUVES SPIRITUELLES
    1 ESPERANCE
    1 ESPRIT CHRETIEN
    1 ESPRIT D'INDIFFERENCE
    1 FAIBLESSES
    1 FEMMES
    1 FIDELITE A L'ESPRIT DE LA REGLE
    1 FIDELITE A LA GRACE
    1 FOI
    1 FORMATION DE JESUS CHRIST DANS L'AME
    1 GLOIRE DE DIEU
    1 HEURES CANONIALES
    1 HUMILITE
    1 IDEES DU MONDE
    1 IMITATION DE JESUS CHRIST
    1 IMITATION DE LA SAINTE VIERGE
    1 INCARNATION DE JESUS-CHRIST
    1 LUTTE CONTRE SOI-MEME
    1 MORT
    1 NATIVITE
    1 OBEISSANCE DE JESUS-CHRIST
    1 ORGUEIL
    1 PAUVRETE DE JESUS-CHRIST
    1 PENTECOTE
    1 PERSEVERANCE
    1 PRATIQUE DE LA CHASTETE
    1 PRATIQUE DE LA PAUVRETE
    1 PRESENTATION AU TEMPLE
    1 PRIERES AU PIED DE LA CROIX
    1 PURETE D'INTENTION
    1 PURGATOIRE
    1 RECHERCHE DE LA PERFECTION
    1 REFORME DE L'INTELLIGENCE
    1 REFORME DU COEUR
    1 REGLE DU TIERS-ORDRE
    1 RENONCEMENT
    1 RESURRECTION DE JESUS-CHRIST
    1 SACRIFICE DE LA CROIX
    1 SACRIFICE DE LA MESSE
    1 SAINT-ESPRIT
    1 SIMPLICITE
    1 SOUFFRANCES DE JESUS-CHRIST
    1 SOUMISSION DE L'ESPRIT
    1 TIERS-ORDRE FEMININ
    1 UNION DES COEURS
    1 VIE DE JESUS-CHRIST
    1 VIE DE SILENCE
    1 VOEUX DU TIERS-ORDRE
    1 ZELE APOSTOLIQUE
    2 BOLZE, MADAME SIMEON
    2 BOURDALOUE, LOUIS
    2 BOYER, MADAME EDOUARD
    2 CATHERINE DE GENES, SAINTE
    2 CATHERINE DE SIENNE, SAINTE
    2 COIRARD, MIRRA
    2 CONTE, MADEMOISELLE
    2 COSTE, MADEMOISELLE
    2 FABRE, JOSEPHINE
    2 GERMER-DURAND, MADAME EUGENE
    2 MARIE-ANNE, SOEUR
    2 PAUL, SAINT
    2 REVEILHE, MADAME
    2 RIGOT, MADAME
    3 NIMES
  • Tertiaires de l'Assomption
  • Tertiaires Dames
  • 1849-1851
  • 1849|1850|1851
  • Nîmes
La lettre

[34] Séance du 18 octobre [18]49

Présentes soeur M.-Cécile prieure, M.-Dominique, Mmes Reveilhe et Boyer, Mlle Conte, M.-Rose secrétaire. Psalmodie des Vêpres et Complies. La prieure a désigné une soeur pour faire la lecture de quelques développements sur la vie mortelle de N.S. qui lui ont inspiré les réflexions suivantes.

Nous avons repris, mes chères soeurs, la lecture des mystères de la vie de N.S. parce que nous trouverons toujours dans cette vie et dans ce qui s’y rattache les exemples que nous devons imiter. Ainsi, mes soeurs, semblables à ces rois mages qui virent d’abord l’étoile et qui suivirent sa lumière pour aller trouver J.C., ainsi la foi nous a réunies quelques soeurs et nous sommes parties non seulement pour aller adorer J.C. mais pour amener à ce divin maître tous ceux que nous trouverons sur notre route. Mes soeurs, que les obscurités qui se rencontreront sur notre route ne nous découragent pas, mais souvenons-nous qu’après les ténèbres vient la lumière et ayons assez de courage pour persévérer malgré toutes les difficultés que nous aurons à vaincre. Il me semble que nous sommes ce grain de sénevé jeté en terre, qui d’abord est tout ce qu’il y a de plus petit et qui croît ensuite jusqu’à devenir un grand arbre. N’ayons d’autre ambition que la gloire de Dieu et abandonnons-nous entièrement à tout ce qu’il voudra de nous.

Comme les réunions avaient été interrompues durant plusieurs mois, il n’y a pas eu de coulpes.

[35] Séance du 8 novembre [18]49

Présentes soeur M.-Cécile prieure, la réunion est complète.

Après la psalmodie des Vêpres et des Complies qui laisse beaucoup à désirer pour l’accord et la régularité, une de nos soeurs a lu l’élévation sur le mystère de la Présentation et la prieure nous a adressé les mots d’édification qui suivent.

A l’imitation de la Très Sainte Vierge, présentons-nous à Dieu, mes soeurs, afin qu’il fasse en nous tout ce que notre misère réclame. Laissons-le surtout changer les pensées de notre esprit, les inclinations de notre coeur, afin de nous dépouiller un peu de cette nature dont la pente nous entraîne parfois d’une manière si irrésistible et qui étouffe en nous les germes de la vie surnaturelle. A ce propos la prieure lit un fragment de la vie de ste Catherine de Gênes, qui a été recueilli par une de nos soeurs. Le résumé de cette lecture était ceci: après deux ans de travail, disait la sainte, j’étais devenue indifférente à toute chose. Notre prieure nous a engagées à imiter de loin ce modèle en tâchant de mourir à nous-mêmes le plus possible, afin que notre vie pût un peu se surnaturaliser.

L’accusation des coulpes a été suivie de quelques instants d’entretien.

[36] Séance du 15 décembre {18]49

Etaient présentes nos soeurs M.-Cécile prieure, M.-Adélaïde, Anne-M., M.-Dominique, Mme Boyer, M.-Rose.

Vêpres et Complies ont été récitées un peu plus régulièrement que de coutume. Une de nos soeurs a fait une lecture sur le mystère de l’incarnation et sur la nativité. La prieure a ajouté quelques réflexions:

En considérant les trois naissances de N.S., tâchons d’y puiser les leçons qui peuvent nous être nécessaires. Donnons enfin naissance à cet homme spirituel par lequel seul nous devons vivre et sans lequel la mort réside en nous. Coulpes.

[37] Séance du 31 décembre [18]49

Présentes soeurs M.-Cécile prieure, M.-Adélaïde, M.-Dominique, Mlle Conte, M.-Rose secrétaire. M. d’Alzon préside la réunion.

L’esprit que nous devons avoir et apporter au milieu du monde est l’esprit apostolique par lequel seul nous pouvons faire un peu de bien. Il est nécessaire que N.S. s’empare de nous pour en faire des êtres nouveaux. Puisque dans son amour il veut bien habiter en nous par la communion, il est de notre devoir de le retenir en nous effaçant tout à fait nous-mêmes pour nous laisser guider par lui et devenir, comme dit st Paul, de nouveaux J.C. Il faut vivre de la foi, ne plus servir Dieu avec notre imagination, avec notre coeur, avec nos vues plus ou moins étroites, mais marcher en présence de Dieu dans un grand esprit d’abandon à sa sainte volonté. Il faut que le moi disparaisse et que par une vigilance active et persévérante nous arrivions à ce bienheureux état d’abnégation, hors duquel nous n’aurons jamais le véritable esprit apostolique. Là où l’homme voudra agir avec ses inclinations naturelles, Dieu se taira car l’esprit de l’homme et l’esprit de Dieu sont très opposés. Effaçons-nous, anéantissons-nous donc puisque ce n’est qu’à ce prix que notre apostolat pourra produire des fruits. Coulpes.

[38] Séance du 28 janvier [18]50

Toutes les soeurs sont réunies. Nous avons récité Vêpres et Complies. Après l’office nous avons fait nos coulpes et nous avons ensuite attendu dans le recueillement M. l’abbé d’Alz[on] qui devait présider la réunion. A son arrivée M. le Directeur a invoqué le St-Esprit et nous a adressé l’exhortation suivante.

En général on s’occupe beaucoup de toutes les vertus, mais il en est une cependant dont on s’occupe très peu, que l’on oublie même, c’est l’espérance. Cependant cette vertu est le complément de la foi et de l’amour et le développement de toutes les vertus. L’espérance encourage les travaux, les soutient et leur montre la récompense; elle repose sur les mérites de J.C. et par cela même devient infaillible dans ses promesses, puisque J.C. ne s’est fait homme que pour sauver les hommes. Il faut craindre et éviter de tomber dans deux excès contraires: soit de présomption, soit de défiance; l’orgueil pourrait nous faire tomber dans le premier défaut; une crainte mal fondée ou la fausse timidité pourrait nous rendre coupables du second. Pour éviter ces deux dangers établissons notre âme dans la véritable humilité. Reposons notre espérance sur la puissance et les mérites du sang d’un Dieu; que la doctrine de Jésus crucifié soit la nôtre et alors nous sentirons le besoin d’espérer et nous espérerons véritablement.

Sans doute nous éprouvons un frémissement de crainte en nous plaçant dans la méditation en face de J.C., en voyant tant de vertus que nous sommes appelées à reproduire, lesquelles cependant sont si difficiles à la nature! Comprenons-nous la pauvreté d’un Dieu qui n’avait pas où reposer sa tête, lui à qui toute la nature appartient? Et cette obéissance d’un Dieu la comprenons-nous mieux? Et ce coeur si plein d’amour qu’il est appelé un abîme, pourrons-nous jamais en reproduire quelque sentiment? Toutefois ne nous décourageons pas en voyant un modèle si parfait et s’il ne nous est permis de le reproduire, imitons-le de loin. Ce n’est qu’à cette condition qu’il nous sera permis d’espérer.

[39} Séance du 22 avril [18]50

Présentes Srs M.-Cécile prieure, M.-Adélaïde, M.-Dominique, Mlle Conte, Mme Reveilhe, M.-Rose secrétaire.

M. le Directeur préside la réunion et nous adresse la parole en ces termes.

Plusieurs d’entre vous se préparent à renouveler leur profession et à se retremper par cela même dans l’esprit de N.S. afin de pouvoir accomplir plus parfaitement les obligations de la règle à laquelle elles se sont vouées, non sans doute d’une manière absolue et irrévocable mais d’une manière relative à la position que chacune de vous a dans la société. Le but essentiel du T.O. est de porter l’esprit religieux au milieu du monde et protestons contre ses maximes par tous les actes de la vie. Q’une simplicité chrétienne, puisant sa source dans le détachement complet des biens de ce monde, caractérise chacune de vous; en un mot pratiquez la pauvreté le plus parfaitement qu’il vous sera possible. Chacune de vous pratiquera la chasteté selon que son état le requiert; mais souvenez-vous que toutes vous êtes appelées à cette chasteté du coeur qui exclut tout amour excessif de soi et du prochain. Opposez à l’indépendance du siècle la soumission la plus entière à tous ceux que vous regardez comme les représentants de J.C. Etendez la connaissance de Dieu, faites-le adorer dans les lieux où il ne le fut jamais, faites des efforts de zèle afin que le projet d’édification d’une chapelle dans cette maison puisse se réaliser et que N.S. ait un temple de plus sur cette terre.

[40] Séance du 13 mai [18]50

La réunion est complète. M. le Directeur nous adresse les paroles suivantes.

Selon l’esprit de l’Eglise je ne saurais trop vous recommander de vous préparer à recevoir le Saint-Esprit et à l’imitation de la Ste Vierge de désirer ardemment et d’attendre dans le silence et le recueillement la descente du St-Esprit. Cette fête de la Pentecôte est vraiment la grande fête de l’établissement de l’Eglise. Quel motif de joie pour des chrétiens de célébrer la mémoire de la naissance de l’Eglise! Quel modèle pour cette oeuvre naissante ne trouvons-nous pas dans les personnes renfermées dans le Cénacle! Elles nous apprennent à établir en nous les [mot illisible] dans la retraite et le silence et à nous préparer de cette manière à la descente du St-Esprit dans nos esprits et dans nos coeurs.

Dans l’intervalle qui s’écoule entre ces deux réunions, le T.O. perd un de ses membres. Vers le milieu du mois d’août Sr Anne-Marie est emportée en quelques heures par une maladie violente.

[41] Séance du 21 octobre [18]50

Mme Boyer seule est absente pour cause d’indisposition.

M. le Directeur, après l’invocation du St-Esprit nous adresse les paroles suivantes.

En vous retrouvant moins nombreuses que vous n’étiez quand je vous ai quittées, je me demande si vous êtes demeurées unies par la prière à celle de vos soeurs que Dieu a appelée à son tribunal et si l’absence de ce membre du T.O. ne vous a pas fait tomber dans un oubli hérétique en cessant de vous rappeler que votre union spirituelle ne s’arrêtait pas à ce monde mais devait durer à jamais. Votre soeur défunte, si elle est dans le lieu d’expiation, ne peut rien pour elle-même mais elle peut vous venir en aide par ses souffrances et elle a droit d’attendre de votre charité du soulagement à ses maux. Sans doute le T.O. est entré pour quelque chose dans le jugement de cette âme, comme moyen de perfection plus grande. Vous êtes-vous fait mutuellement tout le bien que vous pouviez et que vous deviez vous faire? Voilà cependant le but de cette association et de toutes les autres.

Maintenant en vous réunissant pour la première fois de cette année, quelle pensée doit vous préoccuper? Celle de faire tout le bien possible d’abord à vous-même, ensuite aux autres. Pour faire le bien il faut vous appliquer à l’étude de J.C. Jamais nous ne serons capables de faire le bien si nous n’allons l’apprendre aux pieds de celui qui s’est fait homme pour nous l’enseigner. Et d’ailleurs il n’appartient qu’à ce divin Maître de nous donner l’intelligence du genre de bien qu’il veut de nous. Quoique partant toutes du même point, appartenant toutes à la même association, nous n’avons pas toutes la même aptitude et il n’y a que J.C. qui puisse nous faire comprendre à quoi il nous a rendues propres, afin de nous faire arriver au même but par un chemin différent. Toutefois quoique notre tâche extérieure soit différente, nous sommes toutes appelées à mettre en pratique d’une manière rigoureuse l’enseignement que J.C. nous donne par ces paroles: « Apprenez de moi que je suis doux et humble de coeur ». Qui que nous soyons, quelle que soit la fonction que nous remplissons, n’oublions jamais que nous sommes obligées à nous ressembler dans l’imitation du divin Maître en étant toutes et toujours douces et humbles de coeur.

[42] Séance du 23 décembre [50]

Etaient présentes nos soeurs M.-Cécile prieure, M.-Adélaïde, M.-Dominique, Mmes Boyer et Reveilhe, Mlle Conte, M.-Rose secrétaire.

En attendant M. d’Alzon nous avons récité l’office, Vêpres et Complies.

M. le Directeur a récité le Veni Creator et nous a adressé les paroles suivantes.

J’étais bien aise de vous adresser la parole avant cette grande fête de Noël que nous allons célébrer car il me semble que c’est au berceau du Sauveur qu’une association naissante doit venir s’inspirer et apprendre quelle vertu doit commencer une vie que nous voulons rendre véritablement et intimement chrétienne. Mais pour faire cette étude avec intelligence et avec fruit nous devons offrir à Jésus dans la crèche notre esprit, notre coeur et nos sens afin que, dépossédées de nous-mêmes, Jésus prenne possession de tout notre être et nous prépare à cette mission de vertu qui doit être celle des soeurs du T.O. de l’Assomption.

Sans doute en nous offrant à Jésus nous lui faisons hommage de beaucoup de misère et de beaucoup d’infirmité mais notre Sauveur se charge de nous rendre riches et en santé pourvu que nous nous donnions à lui sans réserve et sans retour.

Après le départ de M. le Directeur, chacune des soeurs a fait sa coulpe; il y a eu ensuite un moment de causerie.

Depuis la séance du 23 décembre les soeurs se sont réunies régulièrement tous les quinze jours mais le procès-verbal de chaque séance n’a pas été fait, soit par des absences, soit par négligence de la secrétaire.

[43] Séance du 3 mars [18]51

Etaient présentes nos soeurs M.-Cécile prieure, M.-Dominique, M.-Adélaïde, Mlle Coste, Mlle Fabre prétendante qui assiste pour la première fois aux réunions, M.-Rose secrétaire.

[Lecture de Bourdaloue sur la charité]

Celle de nos soeurs qui est prétendante s’est retirée, après quoi les autres soeurs ont fait leurs coulpes. Ensuite la soeur prieure nous a lu un article de la règle du T.O.

[44] Séance du 17 mars [18]51

Etaient présentes nos soeurs M.-Cécile prieure, M.-Adélaïde, M.-Dominique, Mlle Fabre, M.-Rose secrétaire.

[Lecture d’une méditation de Bourdaloue sur la souffrance intérieure]

Chacune de nos soeurs a fait sa coulpe. Notre soeur prieure nous a lu un article de la règle et après un moment de causerie très profitable, nous nous sommes retirées.

[45] Séance du 31 mars [18]51

Etaient présentes nos soeurs M.-Dominique, M.-Adélaïde, Mme Boyer, Mlle Coste, Mlle Fabre, M.-Rose secrétaire.

[Lecture d’une méditation de Bourdaloue sur les douleurs de J.C.]

Nos soeurs se sont retirées sans faire leurs coulpes parce que la soeur prieure était absente.

[46] Séance du 28 avril [18]51

Présentes Soeurs M.-Cécile prieure, M.-Adélaïde, M.-Dominique, Mme Boyer, Mlle Conte, Mlle Fabre, M.-Rose secrétaire.

Au temps déterminé les soeurs ont récité l’office et il semble qu’il y a eu un peu plus d’ensemble. M. le Directeur dont la venue était douteuse s’est présenté pour présider la réunion. Après l’invocation au Saint-Esprit, M. le Supérieur nous adressa les paroles suivantes.

Je voudrais bien, mes chères filles, que vous devinssiez un vrai T.O. et que vous puisassiez dans une union chrétienne et véritable entre vous toutes cette force nécessaire pour protester à la fois et contre les doctrines du siècle et contre les maximes du monde. Le besoin qui se fait sentir en ce moment chez tous les hommes c’est de s’unir. Jamais l’individualité ne pesa plus et ne fut plus inutile qu’elle ne l’est aujourd’hui. Néanmoins je puis comprendre toutes les difficultés à vaincre, tous les obstacles à surmonter pour que des parties dissemblantes puissent devenir un tout homogène, et aussi pour que les penchants, la faiblesse qui sont en nous, nous permettent par leur entière destruction de nous emboîter les unes dans les autres. Ce travail est difficile, il doit être incessant pour réussir, mais il n’est pas impossible car Dieu nous aime quoique nous nous soyons souvent éloignés de lui, et si Dieu nous aime, il nous aidera.

Rappelons-nous pour nous exciter au travail que les grandes choses ne se sont jamais accomplies que par la persévérance, et comme dans la religion tout est grand, il faut que nous apportions dans l’accomplissement de nos devoirs, comme parfaites chrétiennes d’abord et ensuite comme tertiaires, une persévérance entêtée qui peut seule nous assurer que nous obtiendrons la fin pour laquelle Dieu veut bien se servir de nous.

Tâchez de bien comprendre, mes chères soeurs, que plus les pures doctrines s’affaiblissent, se dénaturent, se contournent, plus les vrais disciples du Christ sont obligés rigoureusement de les reproduire dans leur pureté primitive. Nous devons lutter contre notre tendance naturelle à faire moins parce que cette tendance conduit à la dénaturalisation, à la destruction même. Devenues de ferventes tertiaires, marchons dans le monde sans nous singulariser mais ne craignons pas toutefois le blâme que pourrait nous attirer notre ressemblance avec J.C. Souvenez-vous que vous devez opposer à l’orgueil du monde, votre humilité, à l’égoïsme du monde, votre charité, aux vues, aux [mot illisible] si multipliées du monde, l’esprit de simplicité qui ne cherche que Dieu et sa gloire. Jusqu’à ce jour vous êtes demeurées stationnaires parce que la vie des vertus de charité, d’humilité et de simplicité ne vous animait pas; mais dès que vous travaillerez sérieusement à l’acquisition de ces vertus, une vie nouvelle vous animera et vous serez de véritables soeurs du T.O. de l’Assomption. Rappelez-vous qu’un des plus beaux modèles de T.O. nous est donné par les saintes femmes sur la montagne du Calvaire. Allez à leur exemple puiser aux pieds de Jésus crucifié les vertus de tertiaire.

[47] 30 avril [18]51. Fête de sainte Catherine de Sienne

Etaient présentes dans la chapelle de l’Assomption nos soeurs M.-Cécile prieure, M.-Dominique, M.-Adélaïde, M.-Rose. Ces quatre soeurs allaient renouveler leur profession pour la 3e fois; se joignaient à elles Mmes Reveil[he] et Boyer, Mlle Coste qui allaient faire profession; Mlle Fabre assistait comme novice. Le saint sacrifice a été célébré par M. l’abbé d’A[lzon], supérieur de l’ordre et du T.O. de l’Assomption. Les soeurs ont assisté au saint sacrifice avec toute la foi et tout l’amour dont elles sont capables. Avant la sainte communion chaque soeur a pris à haute voix l’engagement suivant:

En présence de la très sainte et très adorable Trinité et sous la protection de la bienheureuse…

Après l’action de grâces, les soeurs se sont réunies chez la soeur X. où elles se sont mutuellement félicitées, après quoi elles ont récité le Te Deum, un De Profundis pour leurs soeurs défuntes et quelques prières de reconnaissance.

[48] Séance du 5 mai [18]51

Toutes les soeurs sont réunies. M. le Directeur après l’invocation du Saint-Esprit développe les pensées suivantes:

Le désir que je ressens, mes chères soeurs, c’est que la profession que vous avez faite il y a quelques jours devienne pour vous un moyen de renouvellement de vie et qu’à l’exemple de la Sainte Vierge vous avanciez toujours dans une grande fidélité aux grâces que le bon Dieu vous fera, car ce qui constitue la perfection de la mère de Dieu c’est que jamais elle ne fut infidèle à la grâce; ne cherchez pas à vous appliquer à la fois à l’acquisition de toutes les vertus mais attachez-vous simplement à en acquérir une seule parce que en [en] possédant parfaitement une vous arriverez bientôt à les posséder toutes. Comprenez bien que les vertus s’enchaînent et découlent les unes des autres et que celui qui est en possession d’une seule, donnera l’exemple de toutes quand les circonstances l’exigeront; il faut que chacune d’entre vous puisse se dire qu’elle veut être une sainte et qu’elle tende de toute la puissance de sa volonté à le devenir; il faut que vous montiez d’un pas ferme et persévérant dans la pratique de la foi évangélique et aussi dans la pratique exacte de votre règle qui n’est que le commentaire un peu plus parfait de la loi chrétienne. Souvenez-vous que le travail de la perfection est un travail sérieux et persévérant et qu’il ne faut dédaigner aucun des moyens qui nous sont donnés pour y arriver. Vous savez que ce n’est pas l’acte matériel qui constitue la perfection mais bien l’intention dont nous animons nos actes; ainsi, mes chères soeurs, que la réforme commence par votre esprit et votre coeur, afin que vos actes puissent devenir aussi simples dans leur but que l’étaient les actes de la Sainte Vierge.

Après cette exhortation M. le Directeur nomme maîtresse des novices Sr M.-Angelina, proroge les autres charges jusqu’à nouvel ordre, donne la bénédiction aux soeurs et prend congé d’elles pour deux mois. La séance se termine par l’exercice des coulpes et un instant d’entretien.

[49] Séance du 19 mai [18]51

Etaient présentes nos soeurs M.-Cécile p[rieure], M.-Françoise, M.-Adélaïde, M.-Dominique, M.-Clémentine, M.-Rose.

[Lecture d’un sermon de Bourdaloue sur la résurrection]

Les soeurs ont fit leurs coulpes et se sont retirées après avoir passé quelques moments ensemble.

[50] Séance du 2 juin [18]51

Présentes Sr M.-Cécile prieure, M.-Angelina maîtresse des novices, M.-Françoise, M.-Adélaïde, M.-Dom[inique], M.-Clémentine, Mlle Fabre, M.-Rose secrétaire.

[Lecture dans Bourdaloue de l’ascension de J.C.]

Les soeurs ont fait leurs coulpes.

[51] Séance du 16 juin [18]51

La réunion est complète.

[Lecture dans Bourdaloue sur la descente du Saint-Esprit]

Les soeurs ont fait leurs coulpes et elles se sont entretenues des oeuvres de charité dont elles s’occupent.

Notes et post-scriptum