Communion dans la prière.

Je pense, mon cher ami, que vous avez terminé votre voyage et que vous voilà devenu homme complet par la vue des glaciers et le baptême de neige donné à vos mains. Hélas! ma soeur aînée, elle aussi, a fini son voyage sur la terre. Et vous savez, vous, ce que c’est que perdre une soeur. Elle nous laisse certes les plus grandes consolations. Son confesseur me disait que c’était une sainte de premier ordre; et elle l’était par son esprit de foi, son immense charité et sa délicatesse de conscience. Toutefois, les jugements de Dieu sont impénétrables et il ne faut pas moins prier pour ceux que l’on aime. Je recommande ma soeur aux prières de tous les vôtres. Je serai à Paris le 7 au soir; et si vous voulez venir me demander à Auteuil dans la matinée du 8 août, vous êtes à peu près sûr de me trouver là. L’horizon s’assombrit bien du côté de l’Italie, et je cherche à offrir à Nîmes l’hospitalité à quelques professeurs qui voudraient venir y enseigner. La persécution d’Hérode amena la dispersion des apôtres et marqua l’heure de la diffusion de l’évangile chez les Gentils. Entre les mains de la Providence tout est moyen, même d’étudier la théologie romaine sans aller à Rome. Vous comprenez Garibaldi.

Lettre à Vincent de Paul Bailly (Lettres, t. III, p. 266-267).

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