Priez Dieu pour l’Assomption de Nîmes; voilà le sixième enfant qui nous meurt dans l’année. Je bénis Dieu, mais comme Job, avec une douleur qui ne peut s’épancher par des larmes. Un enfant qui avait eu, l’an passé, le titre d’ancien élève, qui se préparait à l’Ecole Polytechnique, – c’est le jeune Hedde que M. Tissot connaît bien -; il avait pris mal, il y a quinze jours, en allant à Beaucaire, mais jusqu’à trente-six heures avant sa mort, rien n’inquiétait le médecin. Il est mort entre les bras de son père et de sa mère. La pauvre mère avait perdu six enfants; il restait le septième, seul, plein d’espérances, et Dieu le prend. Adieu, ma fille. Une seule pensée me console: il est parti pour le ciel comme les prémices de l’Assomption; car, tant qu’il a eu sa tête, il ne cessait de me parler de nous venir comme religieux. Dieu s’est contenté de son désir. Ne soyez pas scandalisée si je me montre un peu faible. C’était un des enfants que j’ai le plus aimés. Dieu prend pour lui ce qu’il y a de meilleur; c’est dans l’ordre. Que sa volonté soit faite en tout et partout!
Lettre à Mère Marie-Eugénie de Jésus (Lettres, t. I, p. 64-65).
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