Ignace de Loyola, fondateur des Jésuites.

Hier, par exemple, je partis à 10 heures du matin pour Versailles; à midi, j’étais de retour. Qu’étais-je allé faire? Assister à un mariage, celui de M. Veuillot, rédacteur en chef de l’Univers. J’y allai en compagnie de Du Lac et de M. Wilson, et, comme j’étais pressé de m’en retourner, je revins avec le P. de Ravignan. C’était le jour de saint Ignace. M. Veuillot avait tenu à se marier ce jour-là; le P. de Ravignan avait fait la cérémonie et voulait être de retour assez à temps, me dit-il, pour célébrer une dernière fois la fête de leur fondateur dans leur maison de Paris, avant sa dispersion. Il paraît qu’ils tiennent fort cachés leurs projets ultérieurs (1); cependant le P. de Ravignan et quelques autres ne logent plus rue des Postes. Il paraît qu’à Rome c’est le cardinal Acton, un Anglais, qui a poussé à la retraite, et le cardinal Lambruschini qui a mené la combinaison que l’on sait (2).

Lettre à Augustine d’Alzon (Lettres, t. B, p. 282-283).

(1) Le P. d’Alzon manifeste à l’occasion dans sa correspondance un certain nombre de griefs à l’égard de la Compagnie de Jésus, même si, sur le fond, il admirait la fondation historique de saint Ignace et son engagement pour la défense des intérêts de l’Eglise. Il participait à sa manière à un certain nombre de préjugés tenaces à l’encontre des Jésuites en leur attribuant volontiers un caractère partisan exclusif, le culte du secret, un manque de naturel et un sentiment d’incompréhension aux idéaux revendicatifs de la liberté catholique (Lettres, t. B, p. 185). Ces reproches ne manquaient pas d’être en partie fondés mais péchaient par généralisation.

(2) En 1845, les Jésuites faisaient les frais d’une campagne virulente du gouvernement français contre les congrégations religieuses qui revendiquaient haut et fort dans l’opinion catholique le droit à la liberté de l’enseignement secondaire. La Monarchie de Juillet obtint du Saint-Siège l’éloignement provisoire des communautés jésuites de France les plus en vue. Rappelons pour mémoire qu’au XVIIIème siècle les monarchies occidentales avaient chassé les Jésuites de leur territoire et obtenu de la papauté leur suppression. Rétablis sous Pie VII, ils furent encore l’objet de mesures d’expulsion, en France notamment, en 1845, en 1880 et, comme maintes congrégations enseignantes et autres, à partir de 1901. L’ironie de l’histoire veut qu’en France, à la fin du XXème siècle, les Jésuites ont obtenu un régime de reconnaissance légale.

Ainsi, avec la fête de saint Ignace, prend fin ce mois de juillet. En le parcourant, le lecteur aura noté que, sans sacrifier quelques rendez-vous du calendrier liturgique du sanctoral (11/07, 22/07, 25/07, 26/0 et le 31/07), nous avons profité de l’écoulement du temps ordinaire, quant au temporal, pour évoquer un certain nombre de thèmes qui évoquent le rythme plus souple de l’été et des vacances: promenades, beautés de la création, détente à la campagne ou à la mer, loisirs et amusements ou encore pèlerinages à des sanctuaires locaux égrènent la litanie des jours et des années. La pensée du Seigneur est bien présente chez le P. d’Alzon, y compris durant ces temps de repos qu’il affectionnait à Lavagnac ou au Vigan. Ses correspondantes ou correspondants ne l’imaginaient pas sans ressort spirituel à cette époque de l’année, bien au contraire! Trois textes sont présentés en caractères italiques, partiel-lement ou en entier (14/07, 18/07 et 23/07) en raison de leur signature particulière, de façon à respecter leur origine propre.