L’Avent à Rome, en 1869.

Vous faites bien de lire le plus possible; mais, de grâce, prenez des notes, puis livrez-vous à cet amour de l’Eglise, qui est le vrai phare de nos jours. J’assiste à un spectacle admirable d’un côté, douloureux de l’autre. Rome a ses côtés humains, comme en a toute institution pétrie avec des hommes. Mais que de merveilles! Dimanche, j’ai vu une procession composée d’une vingtaine de chefs d’Ordre, de 300 évêques, d’une trentaine de cardinaux et du Pape portant le Saint-Sacrement dans Saint-Pierre. C’était la première messe de l’Avent, qui se dit ordinairement à la chapelle Sixtine, mais qui a dû être dite dans la basilique Vaticane, à cause de la masse de monde qui affluait. Or, ces évêques venaient des cinq parties du monde pour témoigner de la foi catholique. Il serait trop long de vous dire pourquoi, humainement parlant, le concile est une immense faute, dans l’ordre de la foi, est un miracle, comme on n’en aura pas vu peut-être depuis la Pentecôte. Priez pour les missions étrangères; priez pour l’Orient surtout. Ah! ma fille, ayez le cœur catholique, grand comme l’univers. Je vous bénis.

Lettre à Louise Chabert (Lettres, t. VIII, p. 34-35).

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