Le champ de la vie chrétienne : prière, jeûne et partage.

Il fallait des ressources pour encourager quelques œuvres ouvrières naissantes; il fallait des prières pour apaiser la colère de Dieu (1). L’expiation par la prière, l’expiation par l’intelligence dans l’aumône, telle a été la double pensée réunie en une seule; l’expiation, qui a présidé à l’œuvre de Notre-Dame de Salut. Par elle, les prières publiques, si nécessaires à la France, ont été organisées; par elle, une foule d’œuvres languissantes, faute de ressources, ont été encouragées; par elle, les pèlerinages, dont la pensée avait grandi auprès de son berceau, ont reçu cette admirable impulsion qui touchera le cœur de Dieu, ont forcé la Mère du Sauveur à renouveler ses miracles, et ont rendu très populaires des actes publics de foi qui, disait-on, n’étaient plus dans nos mœurs (2). Voilà, mes Frères, une rapide esquisse de ce que vous avez fait, des travaux auxquels, depuis cinq ans, vous avez pris une part plus ou moins directe; vous n’y avez certes pas tout fait, mais votre concours, dans sa faiblesse, a révélé du moins vos intentions, fixé votre ligne, caractérisé votre esprit.

Instruction de 1873, d’après Ecrits Spirituels, p. 179.

(1) Cette expression, rugueuse en elle-même, est cependant proprement biblique: Ex 32, 10 ou Nb 11, 1, tout comme le vocabulaire d’expiation, de purification, d’oblation de sacrifices. Les moyens pratiques mis en exercice, ici rappelés sous le nom générique d’oeuvres, sont forcément modelés par les mentalités d’une époque.

(2) Allusion à un mot d’Adolphe Thiers à la Chambre, vite démenti par les faits.