Le souci du bonheur des autres, fruit de l‘Esprit de charité.

N’êtes-vous pas surpris de voir mon écriture, supposé que vous vous la rappeliez? Je suis à Bagnères, à prendre les eaux, et comme ma tête trotte un peu, je pense à vous. J’ai eu de vos nouvelles, il y a peu de temps. On m’a dit que vous étiez un charmant jeune homme. Cela ne m’a pas surpris, mais m’a fait faire jabot (1). Peste! ai-je dit en me rengorgeant, l’Assomption y serait-elle pour quelque chose? Et je me suis attribué, très humblement, une petite partie de vos charmes. J’ai ajouté – à part moi -: Mais ces charmes, les gardera-t-il pour lui seul? Si je l’aidais à faire le bonheur de quelqu’un! Il y a par le monde un quelqu’un à qui je porte de l’intérêt, que je connais depuis son enfance, d’une grande valeur personnelle – je puis le garantir -, d’une famille très honorable, et qui pourrait vous aider dans votre carrière, quoiqu’on m’ait dit que les protections ne vous manquaient pas.

Lettre à Paul Fraisse (Lettres, t. VII, p. 120-121).

(1) Faire jabot, c’est se donner un air avantageux.