L’obéissance de Marie.

Jésus est son Dieu et son fils. Comme fils il doit pourvoir à sa Mère, et dans le testament de Jésus, je vois la preuve de sa tendresse pour le disciple bien-aimé, il lui confie sa mère! O Jésus, apprenez-moi à prendre les intérêts de Marie. O Marie, apprenez-moi à obéir comme vous à Jésus, disposant d’un mot du reste de votre vie. Jésus a dit à Jean: Ecce Mater tua (1), et dès ce jour, Jean reçoit Marie dans sa maison. Mais Jésus dit à Marie: Voilà votre fils, et l’Eglise entière regarde Jean comme le représentant de l’humanité. O hommes! Voilà votre mère! Vous me donnez la mort, et après m’être livré pour vous je vous offre le cœur le plus aimant, le cœur de ma Mère, et,Marie obéit, et son obéissance va accepter pour enfants les vrais bourreaux de son fils; car les soldats romains n’ont été que des instruments. Les vrais bourreaux, ce sont les pécheurs. O Marie, dans un immense effort d’amour obéissant, vous nous acceptez; avec une tendresse maternelle, vous nous adoptez; qu’à partir de ce jour mon cœur accepte pour frères tous ceux que Jésus voudra, et que mon obéissance à vaincre ce qui me répugnerait prenne pour modèle votre obéissance à Jésus, qui adopta ceux qui lui ont donné la mort.

Instruction sur la Compassion, d’après Ecrits Spirituels, p. 1012.

(1) Jn 19, 27: ĞVoici ta mèreğ.

On peut admirer la justesse de cette lecture théologique de la Passion du Christ, au détriment d’interprétations historiques plus ou moins hasardeuses qui finissent toujours par fausser les réalités du mystère de la Rédemption en faisant porter la responsabilité de la mort du Christ sur des ‘instruments’.