Saint Jean, Apôtre et évangéliste de l’amour.

Ecoutons comment le Sauveur Jésus, après avoir réparé et agrandi notre intelligence, voulut aussi réparer et agrandir notre cœur; c’était à cette dernière Cène qu’il avait désiré d’un grand désir de manger avec ses disciples; c’était pendant que le disciple qu’il aimait reposait sur son sein: ĞJe vous donne un nouveau précepte: c’est que vous vous aimiez mutuellement; de même que je vous ai aimés, c’est ainsi que vous vous aimiez mutuellementğ. Voilà l’amitié dans toute sa perfection: il faut aimer comme Jésus-Christ aimait. Même dans l’amour, il veut être notre modèle: ĞComme je vous aimésğ. Et comment nous a-t-il aimés? Jusqu’à la mort, dit l’Apôtre, et à la mort de la croix. Ainsi c’est dans Jésus que l’amour s’épure, ou, pour mieux dire, c’est de lui qu’il découle. Avant lui, qu’était l’amour, qu’était l’amitié? qu’un attachement naturel d’un homme pour son semblable. Du reste, nulle élévation dans cette société, dont la divinité n’est pas le lien. Un homme, puis un autre homme, rien de plus. Aujourd’hui il n’en est plus de même. Ce sont deux êtres intelligents, doués de la faculté de connaître et d’aimer, qui, pour parler comme les poètes serbes, se marient en Dieu.

D’après T.D. t. 43, p. 219 et suivantes (juin 1829), D00294.

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