Une naissance éprouvante.

Un an était à peine écoulé depuis son mariage, M. Monnier était père. Il en fut si bouleversé que, de joie, il faillit étrangler la nourrice; on le mit à la porte. Il court chez le P. d’Alzon. Celui-ci le voyant tout effaré, lui demande quelle catastrophe l’a frappé. L’enfant est-il mort avant le baptême? La mère a-t-elle succombé? Avec des efforts inouïs, Monnier put dire: Je suis père! et il tomba évanoui. Le P. d’Alzon, qui en a vu bien d’autres, prit tout bonnement un flacon d’éther, en versa quelques gouttes sur du sucre, administra le tout à son cher convulsionnaire, le mena prier à la chapelle de la Sainte Vierge de la cathédrale, lui fit faire un tour de boulevard, et le ramena jusque chez lui, où l’on consentit à lui rouvrir, quand il eut bien promis que sa joie d’être père ne lui ferait plus étrangler personne!

L’Assomption et ses oeuvres, 1875, n° 4, p. 26.

<br>