Y comme Yankee.

Espérer trouver des saints canonisés dans la partie de l’Amérique du Nord, occupée par les Etats-Unis, serait chose bien vaine. Il y en a plusieurs raisons: d’abord ces bons protestants épiscopaux, puritains, anabaptistes, quakers, méthodistes etc.., se persécutaient entre eux de la façon la plus féroce; comment n’eussent-ils persécuté les catholiques! Si vous vous fiez au roman de M. de Tocqueville sur les Etats-Unis, ou aux leçons plus que romanesques de M. Laboulaye au Collège de France sur la tolérance américaine, vous passerez avec la facilité la plus merveilleuse à côté de l’exactitude; mais si vous prenez les deux excellents volumes de M. Carlier sur la fondation des Etats-Unis, si vous ajoutez le livre plus récent et non moins remarquable de M. Claudio, qui eux ne procèdent que textes protestants en main, vous serez peut-être surpris des contre-vérités, je dis des contre-vérités, que ces deux amants de la liberté Yankee ont accumulées sur la tolérance américaine. L’excommunication, le fouet, le canon, le fer rouge, la mort, tous les moyens étaient bons chez ces farouches sectaires; ils les employaient les uns contre les autres. Partis d’Angleterre sans connaissance des lois civiles, ils eurent recours aux lois de Moïse.

Lettres d’un Pèlerin, dans Le Pèlerin, 29 mars 1879, p. 197.

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