DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 418

19 jul 1876 Le Vigan GALABERT Victorin aa

Votre lettre me soulage – Restez à Andrinople – Projets et informations concernant les religieux et les religieuses – Restez en dehors des tripotages de la succession de Mgr Raphaël.

Informations générales
  • DR11_418
  • 5674
  • DERAEDT, Lettres, vol.11 , p. 418
  • Orig.ms. ACR, AJ 304; D'A., T.D. 32, n. 304, pp. 285-287.
Informations détaillées
  • 1 ACHAT DE TERRAINS
    1 ANGOISSE
    1 CHAPITRE GENERAL DES ASSOMPTIONNISTES
    1 CRITIQUES
    1 EMBARRAS FINANCIERS
    1 EMPLOIS
    1 GUERRE
    1 MAUX PRESENTS
    1 MISSION DE BULGARIE
    1 MORT
    1 NOVICE
    1 OBLATES
    1 PARENTE
    1 PRUDENCE
    1 RESIDENCES
    1 RESPONSABILITE
    1 REVOLUTION ADVERSAIRE
    1 SUPERIEURE
    1 TURCS
    1 VOYAGES
    2 BADETTI, MARIE-CHRISTINE
    2 BADETTI, MARIE-EUPHRASIE
    2 CHAMBOURDON, FRANCOIS
    2 CHAMBOURDON, FRANCOISE-MARIE
    2 CHICHKOV, FRANCESCO
    2 CORRENSON, EMMANUEL-MARIE
    2 DIMITROV, LUIGI
    2 DUGAS, JEANNE DE CHANTAL
    2 GENIES, DELPHINE
    2 GRASSELLI, ANTONIO-MARIA
    2 LAMPRE, BARTHELEMY
    2 MALASSIGNE, ATHANASE
    2 PISTICHKI, IVAN
    2 PUECH, NATHALIE
    2 TROUILLET, MARIE-CLAIRE
    3 ANDRINOPLE
    3 CARAGATCH
    3 EUROPE
    3 FRANCE
    3 VALLERAUGUE
  • AU PERE VICTORIN GALABERT
  • GALABERT Victorin aa
  • Le Vigan 19 [juillet 18]76(1).
  • 19 jul 1876
  • Le Vigan
La lettre

Mon cher ami,

Vos lettres du 22, 24 et 26 juin, que m’apporte le même courrier, me lèvent un fameux point du coeur. Je vous croyais avalé par les bachi-bouzouks. Or la tournure que prennent les affaires me prouve qu’on n’essaiera même pas. Je crois même que cela finira par être utile aux catholiques. Voici ce que je puis répondre à vos questions.

1° Avant même l’avis de Mgr Grasselli, je vous avais manifesté la pensée que votre présence était nécessaire à Andrinople. Je suis enchanté que le délégué apostolique vous ait exprimé la même manière de voir. Vous aurez donc la bonté de rester; le P. Athanase viendra à votre place(2). Je ne pense pas qu’il y ait à s’occuper beaucoup de la Mission; par conséquent, vous ne serez pas nécessaire.

2° Les parents du P. Barthélemy, craignant du danger pour lui, m’ont demandé son retour. Je leur ai répondu avec de l’encre, mais vous pouvez lui faire savoir que, s’ils veulent faire les frais du voyage, je lui permettrai de venir passer quelque temps en France(3). Je vais faire écrire en ce sens à sa parente, la maîtresse de poste de Valleraugue.

3° Le P. Francesco pourra partir le premier samedi du mois d’août(4), le Fr. Luigi repartira avec le P. Athanase, le Fr. Ivan suivra de près. Je vous l’ai déjà écrit, mais mes lettres ont dû se perdre.

4° Vous enverrez les novices, quand vous voudrez; seulement, elles devront passer à la maison-mère au moins deux ans. Que ce soit bien entendu!

5° Il reste à la maison-mère quelques Soeurs capables. Il sera donc possible de vous envoyer Soeur Delphine, que vous mettrez à une cuisine quelconque et qui, du reste, coud assez bien; Soeur Nathalie, sainte fille mais peu instruite; enfin, Soeur Jeanne, que je veux établir supérieure de toutes les maisons d’Andrinople. Il sera entendu que, dans les commencements, les Soeurs se plaindront d’elle; le P. Galabert les écoutera, comme il avait fait pour Soeur Marie-Claire, mais ce sera bien inutile; Soeur Jeanne sera supérieure pour trois ans. Vous pouvez dresser pour les Soeurs que vous avez là-bas un tableau à votre choix, dans lequel vous donnerez à Soeur Delphine et à Soeur Nathalie la place que vous voudrez; mais une fois le tableau dressé et approuvé par la supérieure générale et moi, on n’y touchera plus de trois ans, à partir du 1er octobre 1876 jusqu’en octobre 1879, et ainsi jusqu’à nouvel ordre. Il est bien entendu que si une Soeur mourait, on la remplacerait. Maintenant, il est possible que je vous donne par-dessus le marché Soeur Françoise-Marie, bonne maîtresse -c’est la soeur du P. François-, peut-être même une autre. Enfin, nous verrons. Vous aurez donc la bonté de m’envoyer des tableaux pour les diverses maisons, un peu lisibles. Il y a près d’un quart de votre lettre que je n’ai pas pu déchiffrer.

6° Je pense qu’il faut vous modérer dans vos constructions(5), tant que Dieu ne vous enverra pas d’argent, et pour le quart d’heure je n’ai pas le sou. Il faut partir de ce principe; je suis dans un état désagréable à ce point de vue.

7° Faites-moi dire par le P. Athanase tout ce que vous voudrez, et écrivez-moi tout ce que vous ne lui confieriez qu’avec peine.

8° Les nouvelles que vous m’envoyez sont sues depuis longtemps en Europe. J’aime mieux de vous des appréciations générales sur l’avenir de la guerre, sur ce qui en reviendra aux catholiques, sur la nouvelle position que vont avoir les catholiques, etc.

9° Je suis convaincu que, moins vous donnerez votre opinion sur les tripotages pour le successeur de l’évêque défunt, mieux cela vaudra. Ecrivez confidentiellement votre pensée à Mgr Grasselli et tenez-vous-en là.

10° Ne faites pas plus que vous ne pouvez faire. Nous vous aiderons autant que nous pourrons, mais pas plus que nous ne le pourrons.

Adieu, mon cher ami. Le temps est bien sombre en France, et la révolution nous presse de toutes parts. Bien tendrement vôtre en N.-S.

E.D’ALZON.

J’oubliais Soeur Marie-Christine parmi les religieuses à vous envoyer, mais vous serez peut-être obligé de la rendre bientôt, à cause de sa santé. Si Mlle Badetti va réellement beaucoup mieux, envoyez-la. C’est sous votre responsabilité. Pourtant, je n’en ai plus trop envie.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. Le manuscrit porte *juin*.
2. Au chapitre général de septembre.
3. Dans sa lettre du 26 juin, le P. Galabert a plaidé en faveur du P. Barthélemy qui aspire à revoir la France.
4. C'est-à-dire le 4 août.
5. A Kara-Agatch, le pensionnat des garçons et celui des filles sont à l'étroit. Or on pourrait acheter pour six à sept mille francs un terrain où petit à petit s'installeraient les diverses oeuvres (Galabert, 24 juin).