DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 25

29 jan 1877 Rome BAILLY_EMMANUEL aa

Messe sur le tombeau de saint Pierre – Ami du pape et guide de l’évêque – Le P. Zigliara – Thomistes, thomisme et sciences.

Informations générales
  • DR12_025
  • 5839
  • DERAEDT, Lettres, vol.12 p. 25
  • Orig.ms. ACR, AI 329; D'A., T.D. 31, n. 326, pp. 272-273.
Informations détaillées
  • 1 ACTES PONTIFICAUX
    1 AMITIE
    1 CELEBRATION DE LA MESSE PAR LE RELIGIEUX
    1 CLERGE
    1 CONGREGATION DES AUGUSTINS DE L'ASSOMPTION
    1 CONGREGATIONS ROMAINES
    1 ENSEIGNEMENT DES SCIENCES
    1 INDULGENCES
    1 MATIERES DE L'ENSEIGNEMENT ECCLESIASTIQUE
    1 MEDECIN
    1 MEMENTO
    1 PUBLICATIONS
    1 SEMINAIRES
    1 THEOLOGIE DE SAINT THOMAS D'AQUIN
    1 THEOLOGIENS
    1 TOMBEAU
    1 VOYAGES
    2 BARNOUIN, HENRI
    2 BECKX, PIERRE
    2 BESSON, LOUIS
    2 CABRIERES, ANATOLE DE
    2 CARRETTI, ALESSANDRO
    2 CLASTRON, JULES
    2 CORNOLDI, GIOVANNI-MARIA
    2 CORRENSON, EMMANUEL-MARIE
    2 COURCY, MARIE-GABRIELLE DE
    2 LAURENT, CHARLES
    2 LIBERATORE, MATTEO
    2 MARCHAL, JEAN-JOSEPH
    2 MERCURELLI, FRANCESCO
    2 PALMIERI, DOMENICO
    2 PAULINIER, JUSTIN
    2 PIE IX
    2 PIERRE, SAINT
    2 TONGIORGI, SALVATORE
    2 TRAVAGLINI, DOCTEUR
    2 ZIGLIARA, THOMAS-MARIE
    3 BELLEY
    3 BESANCON
    3 BOLOGNE
    3 ITALIE
    3 MONTPELLIER
    3 NIMES
    3 NIMES, EGLISE SAINT-FRANCOIS DE SALES
    3 ROME, BASILIQUE SAINT-PIERRE
    3 ROME, COLLEGE DE LA GREGORIENNE
  • AU PERE EMMANUEL BAILLY
  • BAILLY_EMMANUEL aa
  • Rome, le 29 janvier 1877.
  • 29 jan 1877
  • Rome
La lettre

Mon cher ami,

Il est bien juste que je vous dise un mot de mon voyage. Ce matin, je suis allé à Saint-Pierre, où j’ai eu pour intention de ma messe sur le tombeau du prince des apôtres, de prier pour l’Assomption, l’oeuvre de Saint-François de Sales, et la paroisse du même saint obtint un memento spécial. C’était juste. Hier, j’étais allé à l’audience du Pape. Il m’a accordé des bénédictions et des indulgences. Je n’ai pas présenté l’adresse; les choses y étaient trop brouillées. Il y a des choses pour Mercurelli, d’autres pour la Congrégation des Indulgences. Je verrai s’il est possible de faire quelque chose, j’ose en douter.

En somme le succès me semble complet. Avant que je ne fusse appelé, le Pape avait dit à l’évêque que j’étais son ami, et l’évêque ayant dit au Pape que j’étais son guide, le Pape lui avait répondu que c’était ce qu’il y avait de mieux à faire. Du reste, le Pape, prévenu à temps, lui a tout accordé. Je crois l’évêque tout à fait gagné. Nous verrons bien.

Dites au P. Laurent que le P. Zigliara et moi devenons amis intimes. L’évêque de Belley a pris Zigliara(1) pour son séminaire; Besançon m’a promis de le prendre, et j’espère bien que Nîmes le prendra, ainsi que Montpellier.

Le P. Liberatore revient à flot chez les Jésuites, dans le sens de saint Thomas. Leur général se fait thomiste, et, par-dessus Tongiorgi, Carrelli et Palmieri, voilà Cornoldi, autre Jésuite, qui fait avec un médecin, le docteur Travaglini, une Association de médecins et de physiciens qui s’occupent de développer les sciences médicales et physiques au point de vue de saint Thomas. Le Pape leur a adressé un Bref d’encouragement, qui produit un effet prodigieux(2). Un professeur de physique, dans je ne sais plus quelle Université, a déclaré à Cornoldi par une lettre publique qu’entre la physique moderne et la doctrine de saint Thomas il ne trouvait aucune opposition. De plus, à Bologne, on publie une revue, rédigée par des médecins qui établissent la nécessité de partir, dans la science médicale, de la théorie de saint Thomas, sur le composé humain et sur l’homme. Je vous avoue que ces choses m’intéressent bien plus que les questions de curés, de chanoines et de vicaires, voire même d’aumôniers.

J’ai mille choses à vous dire. Où en trouver le temps? Et aussi tout s’accumule par moments et ne peut sortir.

Addio, carissimo. Totus tibi in Ch[rist]o.

E.D’ALZON.

Ne montrez ma lettre qu’à M. Barnouin, à Mère M. Gabrielle, et à la supérieure des Oblates, peut-être à Clastron.

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. Le cours de philosophie de Zigliara. - L'évêque de Belley est depuis 1875, Mgr Jean-Joseph Marchal (1822-1892), celui de Besançon est Mgr Paulinier.
2. Matteo Liberatore S.J. (1810-1892), théologien et philosophe, un des fondateurs de la *Civiltà Cattolica*. Le général de la Compagnie est, depuis 1853, le P. Pierre Beckx (1795-1887). Domenico Palmieri S.J. (1829-1908) enseigne en ce moment à la Grégorienne. Salvatore Tongiorgi S.J (1820-1863) y avait enseigné quand on l'appellait encore le Collège romain. Giovanni-Maria Cornoldi S.J. (1822-1892) est un des restaurateurs du thomisme en Italie. Le bref laudatif de Pie IX à Travaglini et à ses collaborateurs date du 23 juillet 1874. - [Au lieu de Carrelli il faut lire Caretti. Le P. Alessandro Caretti S.J. fut professeur à la Grégorienne à cette époque: correction due aux recherches de J.-P. Périer-Muzet et ajoutée le 20 mars 2000].