DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 193

30 sep 1879 Nîmes MALBOSC_FRANCOISE

Vous devenez aveugle? Je n’en crois rien – La paix de Berrias – Vos épreuves prouvent que Dieu vous prend au sérieux – Nouvelles familiales.

Informations générales
  • DR13_193
  • 6796
  • DERAEDT, Lettres, vol.13 , p. 193
  • Orig.ms. ACR, AM 235; D'A., T.D. 37, n. 9, p. 216-217.
Informations détaillées
  • 1 HANDICAPS
    1 PREDICATION DE RETRAITES
    1 SAINTE COMMUNION
    1 SOUFFRANCE ACCEPTEE
    1 VIE DE FAMILLE
    2 MALBOSC, MADAME PAULIN DE
    2 MALBOSC, MESDEMOISELLES DE
    2 MALBOSC, PAULIN DE
    2 VARIN D'AINVELLE, FRANCOISE
    2 VARIN D'AINVELLE, MADAME AMEDEE
    3 BERRIAS
  • A MADEMOISELLE FRANCOISE DE MALBOSC
  • MALBOSC_FRANCOISE
  • Nîmes, le 30 [septembre] 1879(1).
  • 30 sep 1879
  • Nîmes
La lettre

J’ai tardé, ma chère enfant, à vous répondre, parce que j’étais en retraite avec mes novices et que je leur parlais tant, tant, tant que je n’avais plus le temps d’écrire. Vous devenez donc aveugle. Voyez-vous Fisquette sans yeux? Ah! je n’en crois pas le premier mot. Vous avez des yeux, ma fille, de très bons yeux. Décidément, il vous passe des nuages par devant, mais cela ne m’inquiète pas du tout(2). Tout le monde me dit qu’à Berrias tout marche sur des roulettes et sur un tapis de velours, tant il y a peu de bruit et tant, au contraire, tout est dans la paix, le calme, la satisfaction, excepté ma pauvre Fisquette qui n’y voit plus. Allons! Allons! Reprenez courage et persuadez-vous que votre ange gardien fait ce que vous ne faites pas. Le bon Dieu vous envoie quelques obscurités? Le beau malheur! Ne faut-il pas qu’une fille qui tend à la perfection passe par certaines épreuves? Vous commencez à avoir les vôtres, et c’est fort heureux. C’est la meilleure preuve que Notre-Seigneur vous prend au sérieux.

J’ai vu, hier, votre maman, elle va bien. Marie passe sa convalescence à manger du bifteak, excellent moyen de ramener les forces. Mlle votre nièce(3) hurle du matin au soir. Elle a bien tort de ne pas imiter la silencieuse placidité de sa tante.

Ne quittez point vos communions, sans quoi vous m’entendrez me fâcher. Adieu, bien chère enfant. Mille choses à votre père et à vos soeurs.

Bien tendrement vôtre en Notre-Seigneur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Le manuscrit porte *30 octobre*, mais la retraite dont parle notre lettre finit le 29 septembre.
2. Fisquette mourra à l'âge de 24 ans, en 1882.
3. Françoise, fille d'Amédée Varin d'Ainvelle et de Marie de Malbosc, deviendra Fille de la Charité.