Vailhé, LETTRES, vol.3, p.325

20 mar 1848 Nimes, MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

L’évêque le voudrait député. -Il n’a pas besoin d’argent. -Le pays va bien au point de vue politique, sa maison au point de vue religieux. -Nouvelles diverses.

Informations générales
  • V3-325
  • 0+559|DLIX
  • Vailhé, LETTRES, vol.3, p.325
Informations détaillées
  • 1 CREANCES A PAYER
    1 PARLEMENTAIRE
    1 PREDICATION
    1 TRAVAIL
    2 CART, JEAN-FRANCOIS
    2 CUSSE, RENE
    2 HENRI, EUGENE-LOUIS
    2 MONTALEMBERT, CHARLES DE
    2 PATY, ISIDORE DE
    3 NIMES, EGLISE SAINT-CHARLES
  • A LA R. MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS(1).
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • le 20 mars 1848.
  • 20 mar 1848
  • Nimes,
La lettre

Bien chère fille,

Je reçois votre lettre et vous en remercie. Vous êtes bien bonne, quoique je croie encore découvrir quelque chose qui n’est pas entièrement uni au fond du coeur. Monseigneur voudrait que j’acceptasse la députation, sans qu’il m’y forçât, et moi je suis résolu à n’accepter que sur un ordre formel de sa part. J’ai peur de vous avoir fait de la peine en vous parlant hier d’argent; il ne faut pas vous en tourmenter. J’ai 79,000 francs à payer d’ici au 1er juin; je n’ai que 40,000 francs, mais je ne veux pas m’inquiéter. J’en toucherai peut- être 36,000 d’autre part.

M. Henri est beaucoup mieux que je ne croyais, et, en général, toute la maison, sauf M. Cusse. Ici, les choses vont admirablement, jusqu’à présent, sous le rapport politique. Je vais prêcher à Saint-Charles. Je commence par donner la notion chrétienne du travail: c’est un châtiment, une expiation, le principe de la dignité et de la grandeur humaine. Voilà ma thèse.

Dites mille choses à vos Soeurs pour moi. Mardi, j’aurai plus de temps; aujourd’hui, il me manque absolument. Adieu. Tout vôtre.

Il me semble que ma brièveté ne vous déplaira pas, parce que je suis pressé et que vous le comprenez. La candidature de Montalembert échouera ici, je le crains; mais j’en ferai un argument pour refuser. Malgré mon agitation, je suis assez recueilli. Ma maison m’a enveloppé d’une grande impression de paix et d’amour de Dieu. Je désire bien que cela dure.

E. d’ALzon.

Dois-je vous écrire sous l’adresse de M. de Paty?

E.D'ALZON
Notes et post-scriptum
1. D'après une copie qui porte la date du 19 mars.