Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.86

28 may 1856 Lamalou, VARIN_MADAME

Sa situation près de son mari malade doit lui procurer bien des moments de souffrance; il faut les offrir à Notre-Seigneur. -Les eaux de Lamalou lui font du bien. -Il n’ose espérer la voir à Paris.

Informations générales
  • T2-086
  • 685
  • Touveneraud, LETTRES, Tome 2, p.86
  • Orig.ms. ACR, AP 52; D'A., T.D. 40, n. 1, pp. 177-178.
Informations détaillées
  • 1 CURES D'EAUX
    1 SANTE
    1 SOUFFRANCE ACCEPTEE
    2 MILLERET, MARIE-EUGENIE
    2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
    2 VARIN d'AINVELLE, J.-B.-FELIX
    3 LAMALOU-LES-BAINS
    3 PARIS
  • A MADAME VARIN D'AINVELLE
  • VARIN_MADAME
  • 28 mai [18]56.
  • 28 may 1856
  • Lamalou,
La lettre

Madame,

Votre commission est faite, et j’espère que Monseigneur arrangera toutes choses pour le mieux(1). Je me hâte de vous le dire, afin de pouvoir vous parler d’autre chose. Il est très vrai que votre position doit vous donner bien des moments d’amertume. Cette santé si chancelante doit vous imposer de cruels moments, et vous avez bien raison de mettre toutes vos douleurs au pied de votre crucifix, ou d’aller les raconter à Notre-Seigneur dans le tabernacle. La souffrance est un aiguillon qui pousse vers notre bon Maître ceux qui ont le bonheur de comprendre que lui seul peut consoler. Il est dur sans doute de dire: je veux souffrir; mais quand une fois on l’a dit de bon coeur, on n’est plus le même, la souffrance se transforme et l’on y trouve même de la douceur.

Combien je voudrais que le mal de M. Varin eût la même source que le mien! Je lui dirais de venir aux eaux de Lamalou, où je me trouve en ce moment et où il me semble que je commence à me trouver à merveille. On prétend que le principe de mon affection est rhumatismal. J’entre dans ces détails, parce que les eaux où je suis produisent réellement des prodiges, quoiqu’elles soient peu connues,

Il me semble que la supérieure de l’Assomption m’avait annoncé que vous me parleriez de l’oeuvre des tabernacles. Avez-vous été heureuse dans vos demandes? Je ne sais si j’aurai l’honneur de vous voir à Paris avant votre départ. Puisque je suis en train de me guérir, je veux compléter la cure, et peut-être me prescrira-t-on une seconde saison des eaux,

Je vous prie d’être mon interprète auprès de M. Varin, Veuillez aussi agréer, Madame, l’hommage de mes sentiments respectueux et dévoués et de mon vif désir de vous voir devenir une sainte.

E. D'ALZON
Notes et post-scriptum
1."Mme Varin, écrivait Mère M.-Eugénie, le 19 mai, m'a dit qu'elle avait le plus grand besoin de s'adresser à vous pour l'arrangement de l'oeuvre de l'adoration et des tabernacles, qui repose sur elle jusqu'ici. Je lui ai dit que vous étiez tellement mieux que je pensais que vous pourriez fort bien lui répondre. J'ai d'autant plus insisté sur ce point qu'elle dit partout que vous êtes dans le même état que M. Varin, et l'état de celui-ci est si triste malheureusement, qu'on se demande alors comment vous pouvez penser à faire un noviciat ou quoi que ce soit".