ARTICLES

Informations générales
  • TD 6.152
  • ARTICLES
  • COMPTE-RENDU DE L'ASSEMBLEE GENERALE DE LA SOCIETE D'EDUCATION ET D'ENSEIGNEMENT
  • Revue de l'Enseignement chrétien, N.S., III, n° 17, septembre 1872, p. 447-448.
  • TD 6, P. 152.
Informations détaillées
  • 1 EDUCATION RELIGIEUSE
    1 ENSEIGNEMENT CATHOLIQUE
    1 ENSEIGNEMENT OFFICIEL
    1 INTOLERANCE
    1 LEGISLATION
    1 LIBERTE DE L'ENSEIGNEMENT
    2 CORNUDET, LEON
    2 GERMINY, EUGENE DE
    2 GUIBERT, JOSEPH-HIPPOLYTE
  • septembre 1872.
  • Nîmes
La lettre

La Société générale d’Education et d’Enseignement vient de publier le compte-rendu de sa dernière assemblée générale annuelle. Comme tant d’autres oeuvres, elle avait dû interrompre ses travaux pendant l’année de nos malheurs. Mais ce repos douloureux semble lui avoir rendu une activité nouvelle. Et ce n’est point étonnant. Nous sommes loin d’être de ceux qui prétendent réparer nos défaites en donnant aux jeunes générations une éducation prussienne, mais nous croyons, avec plusieurs, que nos désastres viennent de ce que nous n’avions plus l’éducation française et surtout l’éducation chrétienne, nous pensons que le patriotisme seul peut inspirer l’étude sérieuse des cause de notre abaissement, car pour des hommes de coeur il ne s’agit pas seulement de gémir et de récriminer; il s’agit surtout de réparer avec intelligence et de guérir tout ce qui est guérissable.

D’autre part les lois sur l’enseignement supérieur, sur l’enseignement primaire, sur l’armée et quelques autres élaborées depuis longtemps dans les commissions ou mises à l’étude, devaient être l’objet de sérieuses discussions dans des réunions de la Société générale où des hommes spéciaux pouvaient préparer des matériaux que mettraient en oeuvre ceux de nos législateurs dont nous partageons les principes. Absorbés par tant de soins, ils sont heureux de trouver le résultat de recherches consciencieusement applicables aux matières qui leur sont soumises, alors que le loisir leur manque quelquefois pour les approfondir autant qu’il serait désirable.

La Société générale a rendu par ce côté d’incontestables services, et les éloges que Mgr l’Archevêque de Paris a bien voulu accorder à ses membres, en venant présider l’assemblée annuelle, les paroles si pleines de lumière qu’il a prononcées, prouvent combien il importe d’encourager de pareils efforts. Peut-être aurions-nous quelques réserves à faire sur la bienveillance, excessive à nos yeux, avec laquelle est encore traitée quelquefois ce que notre Revue considère comme l’ennemi par essence, mais au moment présent le danger est trop grave pour avoir des controverses de ce genre. Nos réserves faites, nous croyons qu’il est un terrain commun sur lequel la Revue peut combattre de concert avec la Société générale. Des deux côtés on réclame la liberté d’enseignement la plus grande possible. Il s’écoulera probablement plus d’un jour avant d’avoir obtenu ce que nous avons les uns et les autres le droit incontestable d’exiger au nom du droit commun. Et quand nous aurons conquis ce que nous réclamons les uns et les autres, l’expérience, les luttes, les défaites, peut-être, nous aurons à coup sûr assez instruits de tout ce que nous avons le rigoureux devoir de revendiquer, pour pouvoir espérer qu’à cet instant la cause de tout dissentiment aura disparu.

En attendant nous sommes heureux de nous dire les auxiliaires d’hommes comme M. Cornudet, M. de Germiny et tant d’autres dont le dévouement si désintéressé et si intelligent, prépare, nous en sommes assurés, un triomphe qui pour être chèrement payé n’en sera que plus fécond.

E. D'ALZON, des Augustins de l'Assomption.
Notes et post-scriptum