OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|MEDITATIONS SUR LA PERFECTION RELIGIEUSE|SUJETS DE MEDITATIONS POUR LE TEMPS ENTRE LE 14 JANVIER ET LA SEPTUAGESIME

• OEUVRES SPIRITUELLES EDITEES|MEDITATIONS SUR LA PERFECTION RELIGIEUSE|SUJETS DE MEDITATIONS POUR LE TEMPS ENTRE LE 14 JANVIER ET LA SEPTUAGESIME
• BONNES OEUVRES
• Méditations sur la Perfection Religieuse pour les Augustins de l'Assomption. Paris, 1925, I, p. 122-125.
• CO 4

• 1 APOSTOLAT DE LA CHARITE
  1 APOSTOLAT SPIRITUEL
  1 ESPRIT D'INITIATIVE
  1 EVANGELISATION DES PAUVRES
  1 EXTENSION DU REGNE DE JESUS-CHRIST
  1 PERSEVERANCE APOSTOLIQUE
  1 RECHERCHE DE LA PERFECTION
  1 SENTIMENT DES DROITS DE DIEU
  1 VOEU D'OBEISSANCE
  2 ISAIE, PROPHETE
  2 JEAN, SAINT
  2 MARC, SAINT
• 1875

Me oportet operari opera eius qui misit me donec dies est(1). 1° Quelles bonnes oeuvres dois-je faire? 2° Dans quel esprit dois-je les faire?

I. Quelles bonnes oeuvres dois-je faire?

Si je suis religieux, il est évident qu’avant tout l’obéissance doit me guider, puisque Dieu tient surtout à l’obéissance, et qu’il reproche aux Israélites d’agir par leur volonté propre, dans leurs sacrifices: Ecce in die ieiunii vestri invenitur voluntas vestra(2).

Toutefois, mes supérieurs peuvent tenir compte de mon attrait après l’avoir éprouvé.

Je trouve les bonnes oeuvres corporelles, si nécessaires aujourd’hui: oeuvres que je suis peut-être incapable d’aider directement, à cause de ma pauvreté, mais dont je puis être l’organisateur, l’âme, le soutien par mon initiative et par le concours moral que je puis leur prêter. Or, cela même est très important.

Je dois chercher l’apaisement des esprits aigris par l’indigence. Que de révolutions seraient évitées si quelques milliers de religieux s’occupaient des pauvres avec intelligence! Que d’irritations on calmerait! Que de plaies morales on guérirait! Que d’âmes on sauverait!

La Providence permet qu’en certaines circonstances les esprits soient moins surexcités. [Mais en tout temps], le religieux peut toujours dire, s’il en est chargé, comme Jésus à la mer, au milieu de la tempête: Tace, obmutesce(3). Cela est incontestable quand on s’en occupe avec persévérance.

Ai-je des dispositions pour ces sortes d’oeuvres? et si j’en ai, qu’en ai-je fait?

Mais il a y les oeuvres spirituelles dont les oeuvres corporelles ne sont, à proprement parler, que le véhicule. Quel soin est-ce que je leur donne? Par cela même qu’elles s’adressent plus spécialement à l’âme, elles exigent plus de préparation, plus d’étude, plus de connaissance; c’est tout un monde nouveau dans lequel je pénétrerai plus tard. Pour aujourd’hui, je veux me contenter de cette seule question, à laquelle je rougis de me répondre: Qu’ai- je fait jusqu’à aujourd’hui pour les oeuvres spirituelles?

II. Dans quel esprit dois-je faire les bonnes oeuvres?

Plus que jamais dans un esprit surnaturel. En face de la bienfaisance humaine, de l’effort de quelques-uns pour se séparer de Dieu, c’est à Dieu que je dois tout rapporter, et c’est pour Dieu seul que je dois faire le peu que je fais. Ah! si j’avais le sentiment des droits de Dieu et de l’honneur qu’il me fait quand il me choisit pour son instrument!

L’agrandissement du royaume de Jésus-Christ mon Sauveur devrait être aussi la grande préoccupation de ceux qui veulent se dévouer aux bonnes oeuvres. Que n’obtient-on pas à l’aide de ces oeuvres? Quels fruits merveilleux n’en cueille-t-on pas? Mais tout cela doit se rapporter à celui qui est venu fonder un royaume d’une étrange sorte, composé d’âmes rachetées par son sang. Aussi, quand je songe aux âmes rachetées du sang d’un Dieu, éloignées de lui par le péché, et que je puis lui ramener à l’aide des bonnes oeuvres, que ne dois-je pas être prêt à tenter?

Mais, je le répète, il faut de l’initiative, et le courage de l’initiative, pour faire ce que d’autres n’ont pas osé faire; il me faut une immense patience. Que d’oeuvres ont couvé des années avant de voir le jour! [Il me faut] de la persévérance pour mener à bonne fin les oeuvres commencées mais, battues par de grands obstacles. Enfin, il me faut l’amour. Rien de petit comme ce mot « diliges, tu aimeras ». Rien de grand comme ses effets.