Informations générales
  • TD47.353
  • [Fragment de méditation sur la] MORTIFICATION
  • Orig.ms. CT 88; T.D. 47, p. 353.
Informations détaillées
  • 1 AUGUSTIN
    1 MORTIFICATION
La lettre

Poenitentiam agite.

J’ai vu Jésus-Christ à la croix; voilà mon modèle. Je dois faire pénitence sans doute, mais à quelles conditions. Les voici. La mortification doit être 1° intelligente. Qu’est-ce qu’une mortification? C’est un acte énergique, par lequel on détruit ce qu’on avait le plus aimé. Reste à savoir sur quel point il faut porter le fer et le feu. Est-ce sur mon corps, pour en dompter la sensualité? Est-ce sur mon imagination, sur mon coeur, sur mes jugements humains? Tout cela a besoin d’être détruit ou au moins redressé, subjugué. Or, il y a là comme un plan de campagne: il faut prévoir, il faut combattre, il faut revenir sur ses pas pour examiner ce que l’on a gagné et ce que l’on a perdu. Tout cela sera le résultat de considérations sérieuses prolongées, combinées avec mes devoirs généraux, ma situation spéicale, mes défauts, mes doutes.

2° Ma pénitence doit être médicinale. Là est un fait d’expérience. Si le moyen que j’ai employé a réussi, je dois l’employer tant qu’il aura de l’efficace. Telle mortification utile pour un corps est dangereuse pour un autre. Tout cela veut être sérieusement médité. A quoi bon me porter ou à des concessions mortelles ou à des exagérations téméraires? Il importe au plus haut degré que j’étudie ce qui m’a guéri. Evidemment le Saint-Esprit a dit: Per quae quis peccaverit, per haec et torquetur. Eh bien, il faut encore entendre ces paroles. Saint Augustin, en effet, a dit que certains maux étaient guéris par les contraires et d’autres par les semblables.

[Sur une feuille à part:] Poenitentiam agite. Oui, il faut faire pénitence. Il la faut faire intelligente, médicinale, intégrale, humiliée, énergique, pleine d’amour, féconde pour moi et les autres.

Notes et post-scriptum