Mort et résurrection de la vie chrétienne.

Mais, nous aussi, nous avons nos armes; et ces armes, si nous voulons les employer, auront une portée immense; le monde surnaturel est pour ainsi dire à nos ordres, les saints, les anges, Dieu lui-même nous offrent leur concours. Il suffit de les demander par la prière, mais surtout par la prière publique. La société est devenue païenne et césarienne, incrédule. Le scepticisme philosophique, passé à l’état de scepticisme social, la fait chanceler sur ses bases; il faut lui rendre sa solidité vitale. Et ce qui a été fait est un encouragement pour ce qui se fera, si on le veut bien. Est-ce que les catholiques ne sentent pas, d’un bout de la France à l’autre, qu’ils commencent à être exaucés? Est-ce que les grands pèlerinages de l’été et de l’automne n’ont porté aucun fruit? Est-ce que ces neuvaines de novembre, scandales et afflictions pour plusieurs, n’ont pas créé d’utiles et incontestables courants? Est-ce que le pressentiment d’une résurrection à la vie chrétienne n’apparaît pas comme une joie et une espérance pour les uns, et comme un sujet d’irritation et de fureur pour les autres? Qui a des yeux pour voir et des oreilles pour entendre est frappé du résultat des prières offertes à la justice divine prête à frapper. Il s’agit de prier encore plus et de multiplier ces actes publics destinés à purifier l’atmosphère politique et sociale, empestée par le blasphème et le sacrilège de nos discours, de nos mœurs, et de quelques-unes de nos lois.

Revue de l’enseignement chrétien, janvier 1873, n° 21, p. 242.

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