DIRECTOIRE – Sage, ECRITS SPIRITUELS, Directoire

C’est par la très sainte humanité de son Fils que Dieu imprime en nos âmes la ressemblance de son adorable Trinité. Si le premier caractère de la perfection consiste dans l’adoration la plus absolue de Dieu, le second caractère de la perfection est l’imitation, par Jésus-Christ, de la beauté et des perfections de Dieu. L’étude aimante de la doctrine, des mystères et des actions de Notre-Seigneur, en vue de nous en approprier l’esprit, doit être notre occupation constante.

Informations générales
  • ES-0028
  • DIRECTOIRE
  • PREMIERE PARTIE, DE L'ESPRIT
    CHAPITRE IV, ESPRIT DE NOTRE-SEIGNEUR
  • Sage, ECRITS SPIRITUELS, Directoire
Informations détaillées
  • 1 ENSEIGNEMENT DE JESUS-CHRIST
    1 ESPRIT CHRETIEN
    1 ETUDE DES MYSTERES DE JESUS CHRIST
    1 ETUDE DES PERFECTIONS DE JESUS-CHRIST
    1 IMITATION DE JESUS CHRIST
    1 PERFECTIONS DIVINES DE JESUS-CHRIST
    1 VIE DE JESUS-CHRIST
La lettre

Pour aimer Jésus-Christ, il faut le connaître, et pour le connaître, il faut en étudier les perfections. Elles nous sont révélées dans les saintes Ecritures, dont le but final est Jésus-Christ: [[ Finis legis Christus.: La fin de la loi c’est le Christ [1].]]

Je puis étudier Jésus-Christ, soit dans sa doctrine, soit dans ses mystères, soit dans les actes de sa vie.

1° Sa doctrine. — Je la trouverai ou dans ses propres paroles, ou dans ce que les apôtres nous en ont laissé dans leurs écrits. Jésus-Christ étant, comme Dieu, l’éternelle vérité, la parole par excellence, plus je méditerai la vérité divine, plus je m’approcherai de Jésus-Christ, de Dieu même.

Jésus-Christ étant descendu sur la terre pour m’apporter la lumière et la force qui m’aideront à monter vers Dieu, [tous mes efforts doivent tendre à consommer cette union, qui est le terme de ma destinée surnaturelle, et qui s’accomplira par la grâce de mon Sauveur (6).]

Quel respect ai-je eu jusqu’à présent pour les enseignements de Jésus-Christ?… Quel cas ai-je fait de l’Evangile?… Avec quels sentiments l’ai-je lu?… Comment ai-je envisagé la miséricordieuse bonté d’un Dieu qui, non content de s’incarner dans un homme, s’incarne encore dans une parole humaine pour la mettre à la portée de mon intelligence et l’illuminer?… Qu’ai-je fait de tant de clartés?… Comment ai-je considéré les explications de la doctrine de Jésus-Christ qui m’étaient données par ses ministres?… Quels efforts ai-je faits pour méditer sur cette doctrine, me l’appliquer, me l’approprier, en faire ma nourriture?… En n’en faisant aucun cas ou presque aucun, est-il étonnant que je sois si plein d’idées humaines et que je ne comprenne rien aux choses du ciel?…

2° Ses mystères. — La vie de Jésus-Christ étant par un côté une vie divine, touche à l’infini, et, dès lors, est pleine de mystères. Mais ces mystères, incompréhensibles sans doute, et, dès lors, objet de ma foi, sont pour mon âme un merveilleux enseignement. Par leur côté humain, ils me saisissent en se mettant à ma portée; par leur côté divin, ils m’élèvent et me transportent dans les plus intimes relations avec Dieu.

L’étude des mystères devrait être l’étude de toute ma vie; car, par Jésus-Christ, j’apprendrai à connaître Dieu autant que nous pouvons le connaître ici-bas. Mais comme dans la vie de Jésus-Christ les mystères se succèdent à chaque instant, je puis m’attacher à tel ou tel mystère, selon mon attrait; l’incarnation, la naissance, la vie cachée, la prédication, les souffrances, les anéantissements, la mort, la résurrection, peuvent successivement fixer ma pensée; ou bien je puis, si je m’y sens poussé par un attrait intérieur, me fixer pour un certain temps sur un mystère particulier où je trouverai la nourriture la plus appropriée à mon âme.

Comment ai-je considéré les mystères?… N’en ai-je pas fait l’objet d’études curieuses plutôt que d’une amoureuse recherche des bienfaits de Notre- Seigneur?… Quelle adoration (7) ont-ils excitée dans mon âme?… Ne m’ont- ils pas été un sujet de dégoût?… Ne me suis-je pas contenté de dire que je n’y pouvais rien comprendre, au lieu de chercher avec une humble foi à y puiser ce que Notre-Seigneur y avait voulu mettre d’enseignements particuliers?…

3° Les actes de la vie de Notre-Seigneur. — Tout ce qu’a fait Jésus-Christ sur la terre, il l’a fait pour notre instruction. Il n’est pas une parcelle de notre vie propre qui ne puisse se rapporter à cette vie divine, dont chaque détail nous enseigne dans quel esprit nous devons accomplir nos actions.

Il n’est pas une parole à prononcer, une demande à faire, un sentiment à former, que nous ne puissions sanctifier en l’unissant aux sentiments, aux paroles, aux actes du divin Maître. Jésus-Christ a accompli toute justice, afin de nous apprendre à l’accomplir nous-mêmes. Pour cela, je n’ai qu’à entrer avec Notre-Seigneur dans sa vie mortelle.

Comment ai-je cherché à régler ma vie sur la vie de Jésus-Christ?… Comment ai-je étudié les détails de cette vie, modèle de la mienne?… Me suis-je persuadé qu’il n’y avait en moi rien de si petit qui ne pût être relevé par une pensée surnaturelle?… Je vous ai donné l’exemple, dit Notre-Seigneur, afin que, de même que j’ai fait, vous aussi vous fassiez [2].

Ma vie devrait donc être une copie de cet original divin. L’est-elle en effet?… Et pourquoi ne l’est-elle pas?… Ne crains-je pas de trouver des détails qui me condamneraient ou me forceraient à la pratique de vertus qui effrayent ma nature?… Quand voudrais-je une bonne fois aller jusqu’où il plaira à Jésus de me conduire?

Notes et post-scriptum
(6) La fin de la phrase, entre crochets, est absente de tous les manuscrits du D.H.
(7) On trouve <>, qui semble mieux s'harmoniser avec le contexte, mais uniquement dans le tout premier manuscrit du D.F.1) Rom., X,4.
2) Joan. XIII, 15.