- ES-0045
- DIRECTOIRE
- DEUXIEME PARTIE, DES VERTUS
CHAPITRE PREMIER, DE LA FOI - Sage, ECRITS SPIRITUELS, Directoire
- 1 FOI
1 FOI DE LA SAINTE VIERGE
1 JESUS-CHRIST AUTEUR DE LA FOI
1 ORDRE SURNATUREL
La foi est une vertu par laquelle je crois toutes les vérités que l’Eglise me propose de croire, parce que c’est Dieu, la vérité infaillible, qui les a révélées.
En un certain sens, Jésus, auteur et consommateur de ma foi, ne peut pas être mon modèle dans la pratique de la foi. Mais j’ai Marie, qui a mérité de devenir la Mère d’un Dieu par l’acte de foi le plus sublime qu’une créature ait pu faire, lorsqu’elle coopéra de toute la puissance de son être au mystère de l’Incarnation. La foi peut opérer en moi un mystère analogue.
Quel est l’objet de ma foi?… N’est-ce pas la vérité divine? Et n’est-ce pas par la lumière de Jésus-Christ, Verbe éternel, Vérité infinie, que je crois?… J’attire Jésus-Christ dans mon coeur par la foi; par la foi, il subsiste en moi, selon le souhait de l’Apôtre: [[ Que Jésus-Christ subsiste dans vos coeurs par la foi! ]]
Quelle est la force de ma foi, quelle en est l’énergie? Ai-je compris le bonheur de croire et d’être chrétien catholique?… Me suis-je fait une idée de quelle valeur est la vérité (1)?… Ai-je compris que c’est par l’enseignement de l’Eglise que je connais Dieu comme je dois le connaître?… Ai-je fait souvent des actes de foi aux principaux mystères, dont la méditation devrait être, après tout, la première nourriture de mon âme?… Ai-je remercié Dieu avec assez de reconnaissance de m’avoir fait fils de l’Eglise catholique?.. Ai-je cherché à étudier les vérités de la foi comme il convient à un religieux?…
S’il s’est agi pour moi de les enseigner, n’ai-je pas mis quelquefois mes pensées et même mes imaginations personnelles à la place de l’enseignement de l’Eglise, soit par mon attachement à mes idées propres, soit par la fausse idée de certaines personnes pieuses, qui, parce qu’elles suivent les pratiques de l’Eglise, supposent qu’elles ont la science de sa doctrine (2)?…
La première conséquence de la foi, c’est de me révéler l’ordre surnaturel et de m’y transporter si je le veux. La foi me montre les choses comme Dieu lui-même les voit et les juge, au moins celles qui ont un rapport direct avec mon salut.
Ai-je cherché à apprécier les choses comme Dieu lui-même les apprécie, à tirer des grands mystères de la Trinité, de l’Incarnation, de la Rédemption, de la vie de Notre-Seigneur, les enseignements pratiques qui m’y sont proposés, pour donner un sens à chacune de mes actions en les unissant à Dieu et aux intentions de son Fils fait homme pour moi?
N’ai-je pas, subissant peut-être les effets d’une éducation peu chrétienne, traité légèrement ce qui se rapporte, soit aux vérités que prêche l’Eglise, soit aux pratiques qu’elle conseille, soit aux objets qu’elle vénère?… N’ai-je pas, dans les choses qui me paraissaient de peu d’importance, élevé le tribunal de ma raison en face de son tribunal, et ne me suis-je pas complu dans certaines objections?…
Enfin, serais-je prêt, s’il le fallait, à répandre mon sang pour témoigner, comme les martyrs, de ma foi à Notre-Seigneur et à son Eglise?… Et le respect humain ne m’a-t-il pas fait rougir, même au milieu de mes frères, lorsqu’il s’est agi de faire quelque pratique qui, en témoignant de mon adhésion à la vie de la foi, blessait mon amour-propre?
(2) <> D.H.