- ES-0086
- DIRECTOIRE
- TROISIEME PARTIE, DES MOYENS
CHAPITRE II, DES SUPERIEURS - Sage, ECRITS SPIRITUELS, Directoire
- 1 PRATIQUE DE L'OBEISSANCE
1 SUPERIEUR
1 SURVEILLANCE PAR LE SUPERIEUR
1 VOEU D'OBEISSANCE
Saint Paul a dit: [[ Obéissez à vos Supérieurs et soyez-leur soumis, car ils veillent sur vous, ayant à rendre compte de vos âmes, afin qu’ils remplissent leur charge avec joie et non avec gémissement, car cela ne vous serait aucunement utile [1].]]
Qu’est-ce, en effet, que mes Supérieurs? Ce sont les représentants de Dieu, responsables envers lui de mon salut et de la Congrégation, ou de la partie de la Congrégation qui leur est confiée. Ils répondent de mon âme, et voilà une des raisons les plus fortes de mon obéissance. Je ne puis, par mon indépendance, les débarrasser de la responsabilité de mon âme, car le voeu qui me lie envers eux les lie envers moi. Je fais partie d’une association; je ne suis pas libre, et mon Supérieur n’est pas libre non plus. S’il a reçu le pouvoir de la Congrégation, il est tenu de l’exercer. Il faut que, selon sa fonction, il veille au bien général, ou de toutes les communautés, ou de la maison particulière qui lui est confiée; et si je ne suis pas libre de troubler l’ordre, il n’est pas libre de le laisser troubler.
N’ai-je pas bien souvent fait gémir mes Supérieurs?… N’ai-je pas blâmé, critiqué, trouvé que le gouvernement des maisons, des offices, des classes, des religieux, irait bien mieux si l’on m’eût consulté?… N’ai-je pas communiqué mes impressions à d’autres?… N’ai-je pas été heureux de saisir les faiblesses, les défauts de mes Supérieurs?… A quoi tout cela a-t-il abouti qu’à flatter mon indépendance?… Et qu’est-ce que ma perfection a pu gagner à toutes ces révoltes, mauvaises humeurs, caprices, bouderies, dont je me suis saturé quelquefois?… J’ai fait gémir mes Supérieurs, j’ai assombri la communauté, j’ai manqué à l’obéissance; j’ai relâché, sinon brisé, le lien de mes voeux.
Quand serai-je simple, doux, pliable, prévenant dans mon obéissance envers ceux qui répondent de moi et qui, ayant une plus grande responsabilité à mesure qu’ils sont chargés d’un plus grand nombre d’âmes appelées à la perfection, doivent trouver leur joie à offrir à Jésus-Christ qu’ils représentent, et que je devrais voir plus souvent en eux, des serviteurs pleins de ferveur dans la direction que ce bon Maître veut leur donner par ses envoyés?