- ES-0096
- DIRECTOIRE
- TROISIEME PARTIE, DES MOYENS
CHAPITRE IX, DE L'ENSEIGNEMENT - Sage, ECRITS SPIRITUELS, Directoire
- 1 AMOUR DE L'EGLISE A L'ASSOMPTION
1 AMOUR DU PAPE
1 APOSTOLAT DE L'ENSEIGNEMENT
1 ENSEIGNEMENT
1 ESPRIT CHRETIEN DE L'ENSEIGNEMENT
1 ESPRIT DE L'EDUCATION
1 EXTENSION DU REGNE DE JESUS-CHRIST
1 FORMATION DES AMES DES ELEVES
1 SERVICE DE L'EGLISE
Nous nous proposons plus spécialement d’étendre le règne de Jésus-Christ par les oeuvres suivantes:
L’enseignement entendu dans le sens le plus large du mot, c’est-à-dire les collèges, les Séminaires, l’enseignement supérieur. Nous ne nous occuperons de l’enseignement primaire que pour le donner gratuitement. (2)
Nous nous appliquerons à former des chrétiens profondément attachés à l’Eglise, et à montrer la nécessité absolue d’une unité vivante, non seulement dans le dogme, mais encore dans la discipline, sous la direction de plus en plus respectée du Souverain Pontife.
Car si l’un des maux les plus grands des temps modernes est l’esprit de séparation, qui tend à dissoudre les liens de la société des intelligences, il faut qu’une des raisons d’être de notre petite Association se trouve dans les efforts de ses membres à rapprocher par l’enseignement les esprits et les coeurs du centre commun que Jésus-Christ a donné à son Eglise.
L’enseignement est donc un des plus puissants moyens d’accomplir le voeu d’étendre le règne de Jésus-Christ; et que j’y sois appliqué de près ou de loin, je dois m’estimer très heureux d’être jugé digne d’un tel honneur.
Toutefois, avec quelles dispositions me suis-je préparé à enseigner?… Ai-je étudié avec courage les matières parfois difficiles et arides d’où je devais extraire mes leçons?… Ai-je suffisamment considéré qu’à moins d’un très grand esprit de foi et d’humilité, je pouvais enseigner mes pensées, mais non pas celles de Notre-Seigneur et qu’à moins de me tenir toujours sous l’action du Saint-Esprit,je pouvais à chaque instant laisser paraître mon esprit propre?…
Pendant le cours des classes, n’ai-je pas ressenti trop de satisfaction de mes succès, trop d’abattement de mes échecs?… N’ai-je pas rapporté à moi-même le plaisir que j’ai pu faire goûter aux enfants en enseignant bien?… N’ai-je pas attribué à tout autre qu’à moi leur ennui à mes leçons quand, après tout, il venait uniquement de ce que j’enseigne mal?…
Quel a été l’esprit de mon enseignement?… Est-ce la connaissance de Jésus- Christ, l’amour de l’Eglise?… Me suis-je assez préoccupé de l’amélioration des enfants?… Ne me suis-je pas préféré à d’autres quand je leur ai fait du bien?… N’ai-je pas été jaloux du bien que d’autres leur faisaient?…
Ce n’est pas ici le lieu d’examiner les grands principes de l’enseignement chrétien; mais n’est-il pas évident qu’au-dessus de toute théorie il y a un enseignement pratique qui résulte du don de soi qu’un maître fait, pour l’amour de Dieu, à ses élèves et qui les pousse, non pas vers celui qui les enseigne, mais vers Celui de la part de qui il enseigne. Ai-je cette disposition universelle d’oubli personnel?… Ai-je la préoccupation unique du triomphe de Notre-Seigneur dans les âmes?… Et si je ne l’ai pas, dois-je trouver étonnant que, jusqu’à présent, j’aie fait si peu de bien et que mon enseignement ait donné si peu de fruits pour la vie éternelle?…
Ai-je enseigné dans un esprit de douceur, comme dit saint Paul, ou bien ai-je laissé percer, en enseignant, les défauts de mon caractère, de telle façon que les enfants ont pu voir en moi la science qui enfle, mais non pas la charité qui édifie?…