DIRECTOIRE – Sage, ECRITS SPIRITUELS, Directoire

Le Directoire n’est qu’une exhortation à vivre de la vie du Christ. Cette vie nous est donnée d’En-Haut mais, à la condition et à la mesure de notre renoncement; la piété ne doit pas être molle, sous prétexte d’être tendre; le chemin de la vraie piété est le chemin du Calvaire.

Informations générales
  • ES-0122
  • DIRECTOIRE
  • TROISIEME PARTIE, DES MOYENS
    CHAPITRE XXIII, DE LA VIE INTERIEURE
  • Sage, ECRITS SPIRITUELS, Directoire
Informations détaillées
  • 1 DESIR DE LA PERFECTION
    1 LUTTE CONTRE LE CORPS
    1 LUTTE CONTRE LE MONDE
    1 LUTTE CONTRE SOI-MEME
    1 REFORME DU COEUR
    1 VIE SPIRITUELLE
    1 VOIE UNITIVE
La lettre

La vie religieuse n’est, à proprement parler, que la vie plus parfaite de Notre-Seigneur dans nos âmes, et cette vie ne peut s’établir que par la mort complète à nous-mêmes. Pour mourir à soi, il faut pratiquer:

La mort des sens, les subjuguant de telle sorte qu’ils soient entièrement soumis et qu’ils n’exercent aucun empire sur nous.

La mort des désirs. Tant que je désirerai autre chose que Dieu ou ce qui se rapporte à la gloire de Dieu, je ne serai pas mort à mes désirs.

La mort des affections. La parole de Dieu pénètre plus profondément qu’un glaive à deux tranchants, et elle atteint jusqu’à la division de l’âme; Dieu est un Dieu jaloux, il] veut être le seul maître de mon coeur. (9)

La mort aux créatures. Depuis que je suis religieux, le monde est mort pour moi et je suis mort au monde. Tant qu’il y aura quelque chose à quoi je n’aurai pas renoncé, je serai vivant de la vie humaine, je ne pourrai parvenir à la perfection de la vie intérieure.

La mort à soi-même. C’est là le plus dur, et pourtant il faut y arriver. Sans doute, cette mort ne s’accomplit pas sans de grandes souffrances; il y a là à subir comme une agonie de l’âme pendant laquelle elle se purifie. Il faut passer par la fatigue, l’ennui, les sécheresses, les tentations de toute espèce.

Telles sont les conditions de la vie intérieure.

Suis-je enfin décidé à en passer par là?…

Veux-je renoncer à mes sens et secouer leur tyrannie?… Veux-je n’avoir plus de désirs que pour le ciel, d’affection que pour Dieu?… Mes désirs sont-ils domptés?… Mes affections sont-elles soumises?… Tout mon coeur est-il consumé par l’amour de Dieu?… Que sont les créatures pour moi?… Ne me préoccupent-elles pas encore?… Ai-je tout donné autour de moi et en moi?… Ai-je le courage d’accepter toutes les conditions de ce dépouillement absolu, de cette nudité de l’âme que je dois subir, si je veux être revêtu de Notre- Seigneur?… Suis-je mort, pour que ma vie soit cachée avec Jésus-Christ en Dieu?…

Mais je ne puis aimer Jésus-Christ sans vouloir que toutes les créatures l’aiment, et voilà la raison de ce qui doit faire le caractère apostolique de ma vie.

Tel est, mon Dieu, le terme de ma vie: être dépouillé, séparé de tout, pour être revêtu de votre divin Fils et vous être éternellement uni. Donnez-moi la lumière, pour voir ce qui me manque; la force, pour acquérir les vertus que je n’ai pas. Donnez-moi la grâce de suivre ma vocation, afin qu’en vrai fils de l’Eglise et de la Sainte Vierge, je ne sois pas un trop indigne imitateur des vertus de Jésus, mon Maître.

Que mon union avec vous, mon Dieu, commencée sur la terre, se consomme pendant l’éternité dans l’océan de vos miséricordes, de votre amour et de vos perfections infinies! Ainsi soit-il!

Notes et post-scriptum
(9) Les mots entre crochets ne se trouvent que dans D.F.