DEUX CIRCULAIRES INEDITES – Sage, ECRITS SPIRITUELS

Informations générales
  • ES-0298
  • DEUX CIRCULAIRES INEDITES
  • CIRCULAIRE INEDITE SUR LE CEREMONIAL
  • Sage, ECRITS SPIRITUELS
Informations détaillées
  • 1 CHANT GREGORIEN
    1 CONSTITUTIONS DE 1855
    1 COUTUMIER
    1 ESPRIT MONASTIQUE
    1 FORMES MONASTIQUES
    1 FRERES CONVERS ASSOMPTIONNISTES
    1 HUMILITE
    1 JESUS-CHRIST MODELE
    1 LATIN LITURGIQUE
    1 LITURGIE ROMAINE
    1 MANQUEMENTS A LA REGLE
    1 MORTIFICATION
    1 MUSIQUE RELIGIEUSE
    1 OFFICE EN CHOEUR
    1 ORGUES
    1 PENITENCES
    1 PRIERES PUBLIQUES
    1 PRIMAUTE DE L'EGLISE CATHOLIQUE
    1 REFORME DE LA VOLONTE
    1 REGLES LITURGIQUES
    1 SACRISTAIN
    1 SUPERIEUR DE COMMUNAUTE
    1 SUPERIEUR GENERAL DES ASSOMPTIONNISTES
    1 SYMBOLE DES APOTRES
    1 VASES SACRES
    1 VOEU D'OBEISSANCE
    3 NIMES
  • 1855
La lettre

Frère Emmanuel d’Alzon, Supérieur Général des Augustins de l’Assomption, aux Pères et aux Frères de notre Congrégation, salut.

L’obligation de la prière et surtout de la prière publique est bien certainement ce qu’il y a de plus excellent dans la vie religieuse; aussi voyons-nous presque toutes les règles monastiques entrer dans des détails très minutieux à cet égard. La nôtre présente encore une lacune fâcheuse à ce sujet. C’est pourquoi, afin de ne pas laisser les abus s’enraciner parmi nous, parce qu’il serait plus tard fort difficile de les détruire, nous avons résolu de vous tracer dès à présent quelques règles générales destinées à servir de base à notre futur cérémonial. Et comme d’après le treizième chapitre de nos Constitutions, nous sommes tenus de suivre le rite romain, c’est sur les livres liturgiques de la Sainte Eglise Romaine, mère et maîtresse de toutes les autres, que seront basées nos prescriptions. Cependant, comme nous ne pouvons pas oublier que nous sommes des moines, vous ne devrez pas vous étonner de trouver quelques règles qui sont, non pas contre les rubriques, il n’y en a pas une, mais un peu en dehors d’elles. Ces prescriptions ont pour but de faire pénétrer de plus en plus parmi nous l’esprit monastique que nous sommes loin de posséder encore à un degré convenable.

Nous nous contentons aujourd’hui de quelques préliminaires, que nous développerons et complèterons peu à peu.

Le chapitre premier, sous le titre des règles générales, rappelle d’abord l’obligation des religieux touchant l’office et la messe conventuelle, d’après le droit commun. Cette partie n’a pas besoin de commentaire. En nous proposant de prêcher aux autres le retour au droit commun, nous ne pouvons pas songer à nous y soustraire. Nous vous recommandons ensuite la récitation ou le chant de l’office à deux choeurs, selon l’usage des maîtres de la vie religieuse, trop oublié de nos jours. Touchant le chant, nous avons donné des règles qui empêcheront toute diversité fâcheuse de s’introduire parmi nous. Vous remarquerez ce que nous avons réglé pour le chant du Credo: la foi qui est invariable doit toujours être rendue de la même manière. Tout chant en langue vulgaire, toute prétendue musique religieuse est proscrite parmi nous comme indigne de la magnifique simplicité des usages monastiques. Nous tolérons quoiqu’à regret, l’usage de l’orgue inconnu à la pauvreté de nos pères, mais nous proscrivons tout autre instrument et les violons plus que tous les autres. L’usage des hebdomadiers est trop ancien dans les ordres religieux pour que nous ayons à le justifier.

Le chapitre deux traite de l’entrée et de la sortie du choeur. C’est ici que nous avons voulu vous imposer une pratique vraiment monastique. Plus elle vous ennuiera, plus vous devrez vous y astreindre, ne fût-ce que pour briser votre volonté. D’ailleurs, cette entrée processionnelle, outre les avantages qu’elle présente au point de vue symbolique, aura pour effet de nous habituer à un peu plus de ponctualité, et les prières qui précéderont l’office nous prépareront au recueillement, comme celle qui le suivront contribueront à nous y maintenir. Vous remarquerez dans ce chapitre une prescription très essentielle touchant les frères convers. Si nous voulons qu’ils soient ce qu’ils doivent être, il faut savoir les tenir à leur place, et ne jamais les introduire dans les lieux dont les anciens ordres religieux les ont toujours tenus éloignés. Nous ferons remarquer en passant qu’ils peuvent être employés comme aides du sacristain, mais qu’on ne peut pas leur permettre de toucher les vases sacrés. (Vir. Dur. auth. v. calix, n°2.)

Dans le chapitre trois qui traite de la tenue du choeur et dans le chapitre suivant qui traite de quelques cérémonies, nous n’avons fait que rappeler les principales règles générales des livres liturgiques. Vous observerez scrupuleusement ces règles de l’Eglise universelle, et spécialement celle qui prescrit de se couvrir quand on est assis et de se découvrir quand on est debout ou à genoux. Si quelques-unes vous ennuient, vous n’oublierez pas que nos Constitutions nous proposent la récitation de l’office comme un sujet de mortification, et que d’ailleurs nous n’avons pas pour mission de discuter les prescriptions de l’Eglise, mais de nous y soumettre et de les observer humblement.

Dans le cinquième chapitre nous ordonnons l’établissement de quelques pénitences monastiques, en attendant que nous en ordonnions d’autres. Si nous voulons être religieux il faut bien que nous nous soumettions un peu aux pratiques d’humilité. Il est très désirable que vous embrassiez avec joie les humiliations, si vous voulez marcher sur les traces de notre divin modèle.

Dans le sixième chapitre nous vous traçons quelques règles pour la communion, sur lesquelles nous reviendrons plus tard.

Telles sont les règles générales que nous avons cru devoir vous tracer aujourd’hui, et que nous vous ordonnons d’observer exactement.

Et afin que personne ne les ignore, nous commandons en vertu de la sainte Obéissance à tous les Supérieurs locaux de convoquer immédiatement leurs Chapitres pour en faire publiquement la lecture et en prescrire l’exécution. Nous vous ordonnons, en outre, d’en prendre chacun une copie entière dans le délai de huit jours. Les Supérieurs locaux comme tous les religieux, pourront nous envoyer leurs observations, s’ils en ont à faire; mais tant que nous n’aurons rien réglé de nouveau, on devra observer ce que nous avons établi dès aujourd’hui.

Quant aux points qui ne sont pas traités dans les règles que nous vous adressons, nous ordonnons que chaque maison suivra ses usages, sans se permettre aucune innovation, quand même le Supérieur local y consentirait.

Fait en notre couvent de l’Assomption de l’Immaculée Vierge Marie, à Nîmes, l’an de Notre-Seigneur 1855, le jour du mois de , en la fête de .

Suivent les divers chapitres de ce Cérémonial primitif.

Notes et post-scriptum