CONSTITUTIONS DE 1855 – Sage et Touveneraud, PREMIERES CONSTITUTIONS 1855-1865

Informations générales
  • PC-067
  • CONSTITUTIONS DE 1855
  • Livre Premier -- REGLES COMMUNES
    Chapitre 15ème DE L'HUMILITE
  • Sage et Touveneraud, PREMIERES CONSTITUTIONS 1855-1865
Informations détaillées
  • 1 AMOUR DU CHRIST
    1 ESPERANCE
    1 EXTENSION DU REGNE DE JESUS-CHRIST
    1 FRANCHISE
    1 HUMILITE
    1 OUBLI DE SOI
    1 PURETE D'INTENTION
    1 RELATIONS ENTRE RELIGIEUX
    1 RENDEMENT DE COMPTE
    1 VERTU D'OBEISSANCE
    1 VOIE UNITIVE
    2 PAUL, SAINT
  • 1855
La lettre

[1] De toutes les vertus, la plus indispensable aux religieux de l’Assomption c’est certainement l’humilité;[2] car, s’il est vrai, comme dit saint Paul que [[la science enfle]], il est incontestable que nous sommes exposés à de grands dangers, à cause des travaux auxquels nous serons employés; le péril se trouvera dans le bien même que nous serons appelés à faire; [3] et c’est pour cela que nous devrons nous efforcer sans cesse d’apporter, par l’humilité, une grande pureté d’intention à tous les actes de notre vie, de peur que nous ne mettions notre amour-propre à la place de la gloire de Dieu, que nous devons très uniquement chercher.[4] Nous élèverons donc sans cesse nos pensées vers Celui qui doit être le principe et le terme de tous nos mouvements, de peur de trouver notre récompense dans la satisfaction personnelle que nous aurons mise à accomplir telle ou telle action, bonne en elle-même, mais que nous n’aurions pas assez dirigée vers Dieu. [5] L’humilité nous détachera de notre volonté propre, de peur que, tenant trop au bien par un attachement personnel et non pour l’unique bon plaisir de Dieu, nous ne soyons exposés à entendre cette terrible parole: [[Ecce in sacrificiis vestris invenitur voluntas vestra]].

[6]L’humilité sera le principe de notre obéissance, quelque durs que soient les sacrifices qui nous seront imposés; car, la défiance de nous-mêmes nous fera comprendre le besoin que nous avons d’être conduits, et le sentiment de notre faiblesse fera naître en nous une plus grande confiance en Dieu.[7] L’humilité sera le principe de notre ouverture de coeur envers nos Supérieurs, dans les règlements de compte de notre conscience, dans l’aveu de nos fautes, de nos tentations, de nos peines, de nos besoins et de toutes nos maladies intérieures.

[8] Elle nous fera accepter tous les ordres et les emplois les plus bas et la situation la plus méprisable. [9] Elle nous fera comprendre que nous ne méritons que la dernière place et d’être foulés aux pieds, Jésus-Christ ayant dit: [[Ego autem vermis et non homo]]. [10] Elle nous fera accepter, avec respect, les usages établis dans la communauté, même lorsque nous ne les comprenons pas. [11] Elle met un frein à notre langue; [12] elle inspire la gravité qui convient à un religieux. [13] Elle est le principe de la modestie qu’il doit apporter dans ses relations avec ses Frères et avec le prochain. [14] Enfin, l’humilité, lui représentant sans cesse combien il est méprisable, lui fait aimer le mépris pour l’amour de Jésus-Christ qui a été rassasié d’opprobres, [15] et lui donne la force de devenir, entre ses mains divines et entre les mains de ceux qui le représentent, un instrument docile, prêt à tout bien, pour étendre le règne de Dieu dans les âmes.

Notes et post-scriptum
Ch. 15. 2. V.G., T.64: à de très grands dangers. 2. V.G., T.64: que nous *sommes.* 6. T.64: une grande confiance *(plus,* supprimé). 7.T.64: et de nos maladies intérieures *(toutes,* supprimé). 9. V.G., T.64: que nous méritons la dernière place (*ne que,* supprimé). -- T.64: ego vermis *(autem,* supprimé). 14. V.G. T.64: pour l'amour de *Notre-Seigneur.* 15. V.G., T.64: pour étendre le règne de Dieu *(dans les âmes,* supprimé).Ch. 15. 2. I Cor. 8, 1. 5. Is. 58, 3 cité de mémoire *(Ecce in die jejuniis vestris)*. 9. Ps. 22 (21), 7. 14. Lm. 3, 3O. 15. Cf. II Tim. 2, 21.