Périer-Muzet, Lettres, Tome XIV, p. 440.

3 aug 1848 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Vous ai-je répondu ? – Humilité – Il me semble que Dieu veut que j’attende avant de monter à Paris – Mon seul souci en ce moment : ma conversion – Charité et mortification – Buchez – Le retour de votre puissance d’amitié.

Informations générales
  • PM_XIV_440
  • 0+582 a|DLXXXII a
  • Périer-Muzet, Lettres, Tome XIV, p. 440.
  • Orig.ms. ACR, AD 592; D'A., T.D. 20, pp. 32-33.
Informations détaillées
  • 1 ANTIPATHIES
    1 CONVERSION SPIRITUELLE
    1 HUMILITE
    1 NOTRE-SEIGNEUR
    1 PENITENCES
    1 SAINTE VIERGE
    1 SOUCIS D'ARGENT
    2 ARRE, MADAME D'
    2 BUCHEZ, PHILIPPE
    2 CHAPOT
    3 MIDI
    3 NIMES
    3 PARIS
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Nîmes, le 3 août 1848.
  • 3 aug 1848
  • Nîmes
  • Evêché de Nîmes
La lettre

Figurez-vous, ma chère fille, qu’il m’est absolument impossible de me rappeler si j’ai répondu à votre dernière lettre. Si j’y ai répondu, je sais fort bien ce que j’ai dû vous dire. Mais l’ai-je fait ? Voilà la question. Vous m’y parliez de votre retraite du mois, et les dispositions que vous m’y dépeignez me paraissent excellentes. Il faut y persévérer et vous exercer toujours à cette belle disposition humble qui vous tiendra toujours sous Notre-Seigneur, parce qu’elle vous tiendra sous tous ceux qu’il veut faire les instruments de votre sanctification.

Je ne sais ce qui me porte à croire que Dieu me veut dans le Midi, jusqu’à ce que les événements me poussent, comme malgré moi, à Paris. Il me semble que l’attente est un devoir pour moi, afin d’arrêter mes empressements. Aussi soit confiance extrême en la Sainte Vierge, soit apaisement de mes ennuis pécuniaires qui par elle se sont évidemment arrangés, je ne désire qu’une chose pour le moment, fermer les yeux sur l’avenir et me mettre tout de bon à ma conversion, et à celle de ceux que je dois attirer à mon oeuvre. Je suis convaincu que, de votre côté, vous devez vous appliquer à quelque chose de semblable, au milieu de toutes vos peines d’argent. Mais que je vous voudrais donc un peu loin de Paris !

Ce que vous dites de votre défaut de charité provenant de votre défaut de mortification est très vrai, et ces deux vertus ont, au point de vue sous lequel elles vous apparaissent, une intime corrélation. Je ne pense pas que vous deviez prendre la discipline très fort, mais vous ne ferez point mal de la prendre. Vous ne sauriez mieux faire que de donner votre avis, quand Buchez vous consulte, mais je ne pense pas que vous deviez le prévenir au sujet de certains choix. Vous ne devez pas vous avancer, mais quand on s’adresse à vous, il faut répondre en toute franchise.

Peut-être pourrai-je me passer d’emprunter à Mme d’Arre. Du reste, M. Chapot père s’y porte avec beaucoup d’activité.

4 août.

Ma chère enfant, je veux que ma lettre parte et je suis dans l’embarras des prix. Je m’arrête, mais je ne vous quitterai pas sans vous dire combien je suis heureux du retour de votre puissance d’amitié.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum