Périer-Muzet, Lettres, Tome XIV, p. 456.

16 oct 1848 Nîmes MAZENOD Mgr

Je ne mettrai pas le pied à Marseille, à moins que vous ne m’y appeliez.

Informations générales
  • PM_XIV_456
  • 0+588 c|DLXXXVIII c
  • Périer-Muzet, Lettres, Tome XIV, p. 456.
  • Cop.ms. ACR, AP 185; D'A., T.D. 40, pp. 393-394.
Informations détaillées
  • 1 COLLEGE DE NIMES
    1 ECOLES
    2 CART, JEAN-FRANCOIS
    2 TEISSEIRE
    3 MARSEILLE
    3 NIMES
  • A MONSEIGNEUR DE MAZENOD, EVEQUE DE MARSEILLE
  • MAZENOD Mgr
  • [Nîmes, le 16 octobre 1848].
  • 16 oct 1848
  • Nîmes
La lettre

Monseigneur,

J’ai appris par M. Teisseire(1), votre diocésain, que quelques pères de famille s’étaient présentés chez vous pour vous demander de m’autoriser à former une maison d’éducation dans votre diocèse. La manière aimable dont vous leur avez répondu m’est trop flatteuse, pour que je ne doive pas vous en remercier avec la plus vive reconnaissance. Lorsqu’à la suite de quelques conversations particulières avec différents pères de famille qui habitent la Provence, je crus devoir prendre au sérieux l’idée de fixer mon établissement de vos côtés, j’éprouvai un certain embarras. Je désirais vous écrire tout d’abord pour vous faire part de mes intentions et de mes dispositions; d’autre part, je tenais à établir que j’ arriverais seulement si j’étais appelé par un certain nombre de parents d’élèves. C’est ce second motif qui m’a déterminé à me taire. Mais, Monseigneur, puisque maintenant une démarche a été faite auprès de vous, il est encore deux conditions sans lesquelles je ne me retirerai certainement pas de mon établissement de Nîmes : la première, c’est que je ne le quitterai qu’avec l’agrément de mon évêque; la seconde, que j’ arriverai à Marseille non seulement avec votre permission, mais encore [avec] votre entière approbation et votre encouragement. J’ai trop souffert ici de n’avoir pas rencontré toujours l’entière sympathie de Monseigneur de Nîmes, pour que je veuille rencontrer une pareille épreuve. Il est donc bien décidé pour moi que je ne mettrai pas le pied dans Marseille, à moins que vous ne m’y appeliez. Je comprends très fort que c’est demander beaucoup; mais, Monseigneur, quand vous connaîtrez toute ma pensée, vous verrez, j’en suis sûr, qu’il est impossible qu’il en soit autrement. Si vous croyez, Monseigneur, devoir entrer dans mes vues, je me rendrai à Marseille dans les premiers jours de novembre et je vous soumettrai, avec un entier abandon, toutes mes idées au sujet du mode d’exécution. Je prévois de grands embarras, dont je tiens à vous faire part et à l’égard desquels il me faudra sérieusement réfléchir.

J’ose donc prier Votre Grandeur de me faire savoir : 1° si dans l’hypothèse où je viendrais à Marseille, elle voudrait m’assurer de sa part autre chose qu’une simple tolérance; 2° si elle me permettrait de lui soumettre mes projets, afin que je puisse me placer sous son inspiration.

Je suis avec un profond respect, Monseigneur…

Signé d'Alzon.
Notes et post-scriptum
1. Un avoué de Marseille.