- PM_XIV_477
- 0+599 d|DXCIX d
- Périer-Muzet, Lettres, Tome XIV, p. 477.
- Orig. ms. ACR, AD 617; D'A., T.D. 20, pp. 58-59.
- 1 ACCEPTATION DE LA VOLONTE DE DIEU
1 ORGUEIL
1 OUBLI DE SOI
1 TRISTESSE PSYCHOLOGIQUE
1 VERTU D'OBEISSANCE
1 VERTU DE PAUVRETE
1 VOLONTE PROPRE
2 BEILING, MARIE-LOUISE
3 MONTPELLIER
3 NIMES - A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
- MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
- Nîmes, le 4 janvier 1849(1).
- 4 jan 1849
- Nîmes
- Evêché de Nîmes
Un voyage à Montpellier où je suis allé souhaiter la bonne année à mes parents et chercher une assez forte somme, une jeune religieuse à assister à la mort, et une rage de dents qui m’a forcé à garder le lit une partie de la journée d’hier, voilà ce qui m’a empêché de répondre à vos lettres du 27 et du 28. Je vais le faire de mon mieux. Je vous remercie de tout ce que vous dites dans la première. [Il me paraît que j’entre assez dans vos intentions, et, de fait, il est évident que l’essentiel est de nettoyer au fond de votre âme tout ce qui peut s’y trouver de mal par le fait de votre volonté propre et de votre orgueil. Pour cela il faut bien vous dire que vous n’êtes pas à vous, et que l’esprit de pauvreté et d’obéissance, que vous devez posséder dans la perfection de ces deux vertus pour le communiquer aux autres, exige que vous rendiez à votre directeur la soumission absolue, dans laquelle vous vous étiez posée. Quant à savoir comment vous pourrez vouloir le contraire de ce que vous auriez voulu, je ne sache pas qu’il puisse se former aucune inquiétude en vous, attendu que je vous défends de vouloir quoi que ce soit autrement que par obéissance. Le chrétien, qui veut servir Dieu, ne doit-il pas dire sans cesse : fiat voluntas tua ? Et vous, ne devez-vous pas subordonner toutes vos volontés à la volonté de Dieu ? Il ne vous est permis que d’avoir des volontés conditionnelles. Souvenez-vous bien de ceci; et quand pour vous assouplir, malgré votre raideur, à la volonté de Dieu, il arrivera qu’après vous avoir commandé une chose, on vous en commandera une autre, vous devez vouloir ces volontés contraires, non à cause de ce qu’elles ont de bon ou de raisonnable en elles mêmes, mais parce qu’elles vous exerceront à être souple sous la main de Dieu.
Soeur Marie-Louise m’écrit que vous vous fatiguez beaucoup et que vous êtes triste. Comme le moral influe chez vous beaucoup sur le physique, si la disposition où vous êtes vous fait du bien, même à votre pauvre corps, je ne vous ordonne rien; sinon, tout en assistant à l’office, récitez-le à voix basse, et, si cela ne suffit pas, n’y assistez pas du tout. Du reste, il est bien convenu que je reprends mes droits de pénétrer au plus intime de votre âme et j’espère bien vous prouver que j’en use.