Périer-Muzet, Lettres, Tome XIV, p. 490.

1 mar 1849 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Candidates à la vie religieuse – Draps, serviettes et argent – Sr M.-Madeleine – Employez mieux votre temps et priez davantage.

Informations générales
  • PM_XIV_490
  • 0+607 a|DCVII a
  • Périer-Muzet, Lettres, Tome XIV, p. 490.
  • Orig.ms. ACR, AD 630; D'A., T.D. 20, pp. 69-70.
Informations détaillées
  • 1 CARACTERE
    1 EMBARRAS FINANCIERS
    1 EMPLOI DU TEMPS
    1 EVANGELISATION DES PAUVRES
    1 FORCES PHYSIQUES
    1 HABILLEMENT DU RELIGIEUX
    1 LIVRES
    1 SOEURS CONVERSES
    1 VIE DE PRIERE
    1 VOCATION RELIGIEUSE
    2 ACHARD, MARIE-MADELEINE
    2 ESGRIGNY, MADEMOISELLE D'
    2 EVERLANGE, PIERRE-EMILE-LEON D'
    2 GAUDE, MARIE-RODRIGUEZ
    3 VISSEC
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Nîmes, le 1er mars 1849.
  • 1 mar 1849
  • Nîmes
  • Maison de l'Assomption
  • *Madame*
    *Madame la Supérieure de l'Assomption*
    *n° 94, rue de Chaillot*
    *Paris.*
La lettre

J’ai un moment à moi, ma chère fille, j’en profite pour répondre à quelques-unes de vos questions. 1° Je vais prendre plus de renseignements sur la Soeur de Vissac. 2° Quant à Mlle Gaude, elle n’a pas de dot, elle n’a qu’un trousseau très bien fourni. Elle s’offre pour Soeur converse. La jeune personne, proposée par l’abbé d’Everlange, me paraît moins apte que la tourière des Carmélites qui sait coudre, laver; j’ignore si elle sait blanchir. Elle a un bon, excellent caractère, est très vigoureuse et me fait l’effet d’avoir au plus vingt-cinq ans. Mlle Gaude me paraît assez capable de faire des classes à des pauvres, comme vous paraissez le désirer. J’ai eu dernièrement une longue conversation avec elle. Il paraîtrait que son grand motif de renvoi était la tentation que lui causaient les soins excessifs dont les supérieurs sont entourés au Sacré-Coeur. Je n’ai pas encore écrit, mais je vais le faire au plus tôt. Déjà j’ai parlé à plusieurs personnes; j’espère vous procurer quelque chose, au moins des livres et du linge.

Les enfants qui nous quittent nous laissent leurs draps et leurs serviettes. Si je vous faisais choisir une douzaine de paires de draps et quelques douzaines de serviettes, les plus neuves, les prendriez-vous ? Quant à de l’argent, vous savez bien que ma bourse est vôtre, mais vous savez bien où j’en suis avec ce vil métal qu’on appelle l’argent. Je vais tâcher d’obtenir ce que je pourrai pour Soeur Marie-Madeleine; son oncle l’aime assez, mais c’est sa tante qui ne peut la souffrir, et qui, j’ en suis sûr, pour s’en débarrasser fera bien des choses. J’en suis convaincu. La conduite de Soeur Marie-Madeleine a été bonne. Mais il y a un peu de relâchement dans son fait; en un sens je le comprends à merveille, elle a été entourée d’une si sotte manière ! Mlle d’Esgrigny m’a fait dire qu’elle viendrait me voir demain; mais que me veut-elle ? Je n’en sais rien et je ne compte pas trop sur cette tête.

Ce que vous me dites sur votre état m’afflige beaucoup; mais il ne s’agit pas de vous plaindre, il faut vous guérir et pour cela je ne vois que la prière. Vous m’avez dit que vous perdiez du temps; employez-le mieux, ma chère fille, et priez davantage c’est la prière qui relèvera votre esprit. Je ne puis vous être bon qu’en vous forçant à aller trouver Notre-Seigneur qui vous fera tout bien.

Adieu. On me dérange, et c’est pour longtemps.

Notes et post-scriptum