Périer-Muzet, Lettres, Tome XIV, p. 499.

24 apr 1849 Montpellier GOURAUD_HENRI

La santé de Mme de Puysegur – Pourrait-il intervenir pour M. E. d’Alzon auprès de M. Belesta ? – A quand le plaisir de vous revoir ?

Informations générales
  • PM_XIV_499
  • 0+610 a|DCX a
  • Périer-Muzet, Lettres, Tome XIV, p. 499.
  • Orig.ms. ACR, AC 109; D'A., T.D. 20, pp. 82-83.
Informations détaillées
  • 1 ADMINISTRATION PUBLIQUE
    1 AMITIE
    1 ART DE LA MEDECINE
    1 REMEDES
    1 SOINS AUX MALADES
    2 ALZON, EDMOND D'
    2 BELESTA
    2 GOURAUD, XAVIER
    2 PUYSEGUR, MADAME ANATOLE DE
    3 TOULON
  • A MONSIEUR HENRI GOURAUD
  • GOURAUD_HENRI
  • Montpellier, 24 avril 1849.
  • 24 apr 1849
  • Montpellier
La lettre

Mon cher ami,

Je viens me poser en solliciteur, et pour deux motifs : l’un qui a trait à votre toute-puissance médicale, dont nous savons que vous êtes un peu jaloux; l’autre qui touche à votre influence administrative. Enfin, voici de quoi il est question.

Mme de Puységur est malade et vous lui donnez vos bons soins. Il faut absolument que vous me disiez ce que vous pensez de cette chère petite malade. Y a-t-il là quelque chose de sérieux ? Quelle est la nature de son mal ? Nous tenons à savoir s’il y a dans son fait quelque humeur, ou bien si chez elle les nerfs sont seulement un peu plus en danse que d’habitude. L’huile de foie de morue que vous lui avez ordonnée est donnée, à ce qu’on nous dit, pour certains maux dont nous sommes assez inquiets; car je suis venu passer deux jours ici en famille, et vous pensez bien que nous parlons et nous préoccupons de notre voyageuse impatiente. Nous comptons sur vous pour la sermonner, lui prêcher raison, supposé qu’elle en manque, et la forcer à prendre bon gré mal gré tout ce que vous lui avez ordonné de convenable pour hâter sa guérison. Je vous conjure de me répondre aussi, afin que nous puissions vous venir en aide, si besoin était, et qu’en cas de rébellion force restât à la médecine, comme il convient toujours.

Le second but de ma lettre est de vous prier de parler à M. Belesta, qu’on dit être un de vos amis intimes, en faveur d’un de mes cousins qui a quelques droits à de l’avancement. Je joins ici une note, d’après laquelle vous pourrez insister avec connaissance de cause. M. Edmond d’Alzon vient de se marier, et vous comprenez qu’il désire, s’il peut être changé d’ici à quelque temps, n’avoir pas deux établissements a faire, l’un à Toulon où il est pour le moment, l’autre dans la ville où on le transportera. Je compte sur votre bonne amitié pour agir auprès de M. Belesta, avec l’intérêt que vous inspirera votre amitié pour moi.

Il y a un siècle que nous ne nous sommes donné signe de vie. Je voudrais bien pouvoir aller vous prouver par moi-même que je ne suis pas encore enterré; mais j’ai tant de préoccupations avec mon établissement que je ne sais absolument si, comme je le désire pourtant, je pourrai aller vous embrasser avant 1850. Donnez-moi des nouvelles de tous les vôtres, et en particulier de Xavier. Que devient ce cher enfant ? Ma soeur aînée, dans la chambre de qui je vous écris, vous prie de faire ses compliments les plus affectueux à Mme Gouraud.

Adieu, cher ami. Pourquoi n’avons-nous pas des ailes pour franchir les distances et nous parler, sans nous écrire ? Tout vôtre avec ma vieille amitié.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum