Périer-Muzet, Lettres, Tome XIV, p. 509

15 may 1849 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Votre santé – Je m’efforcerai de vous arriver en juin ou en juillet – Le local du noviciat – Vos rapports avec les évêques et votre reconnaissance par Rome – A propos de religieuses ou futures religieuses.

Informations générales
  • PM_XIV_509
  • 0+616 a|DCXVI a
  • Périer-Muzet, Lettres, Tome XIV, p. 509
  • Orig.ms. ACR, AD 645; D'A., T.D. 20, pp. 89-91.
Informations détaillées
  • 1 AMITIE
    1 BATIMENTS DU NOVICIAT
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 EVEQUE
    1 INSTITUTS RELIGIEUX
    1 MALADIES
    1 MISSION DU CAP
    1 PAPE
    1 PENSIONS
    1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    1 SOEURS CONVERSES
    1 SOINS AUX MALADES
    1 VOYAGES
    2 ACHARD, MARIE-MADELEINE
    2 CARBONNEL, MARIE-VINCENT
    2 GAUDE, MARIE-RODRIGUEZ
    2 GOURAUD, HENRI
    2 GRIOLET, JOSEPH-AUGUSTE
    2 SAINT-JULIEN, MARIE-GONZAGUE
    3 NIMES
    3 PARIS
    3 SOMMIERES
    3 VALBONNE
    3 VIGAN, LE
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Nîmes, le 15 mai 1849.
  • 15 may 1849
  • Nîmes
  • Institution de l'Assomption
  • *Madame*
    *Madame la Supérieure de l'Assomption*
    *n° 94, rue de Chaillot*
    *Paris.*
La lettre

Je reçois votre lettre du 12, ma chère fille, et quoique je sois enchanté de voir l’écriture de Soeur M.-Gonzague, je suis très peiné du motif qui vous la fait prendre pour secrétaire. Il me semble très nécessaire que vous vous soigniez beaucoup, et je voudrais bien que M. Gouraud m’assurât que vous êtes obéissante à ses prescriptions. Je vous conjure de me faire tenir au courant de votre état, jusqu’à ce que vous soyez entièrement guérie. Puisque vous avez eu à vous plaindre de nos Messieurs pendant ma maladie, veuillez ne pas permettre que vos filles les imitent. Du reste, j’ai beaucoup meilleure opinion d’elles, sur tout ce qui concerne les attentions, que des miens; elles sont formées à une bien meilleure école. Mais il ne s’agit pas de cela; il s’agit que vous ne me laissiez pas sans nouvelles, et je promets une messe à chacune de vos filles qui m’écrira un bulletin de votre santé, jusqu’à votre entier rétablissement.

Je vais, en effet, tâcher de faire tous mes efforts pour arriver vers le mois de juin ou les premiers jours de juillet, mais dans le mois de juin je pourrai probablement être plus libre. Il faudrait des montagnes d’obstacles pour m’en empêcher, et, si je ne puis pas passer par-dessus, je passerai par-dessous. Quant à la question du local du noviciat, il faudra discuter la chose très mûrement. Je ne vois pas trop la possibilité, avant deux ans, de laisser trop longtemps la maison de Nîmes. C’est pour cela que j’ai pensé au Vigan ou à la chartreuse de Valbonne, si les Chartreux veulent nous y recevoir.

Vous avez parfaitement raison de vouloir fixer les points, sur lesquels reposeront les rapports de la Congrégation avec les évê- ques; comme aussi, avant le départ de l’évêque du Cap, il sera bon qu’il vous donne une lettre pour solliciter l’érection de votre Congrégation en Ordre reconnu par le Pape. Sa recommandation, comme évêque missionnaire, fera un très grand bien; mais nous aurons à causer de tout cela, plus tard.

Aujourd’hui, j’ai quelques détails à vous donner sur Soeur M.-Vincent, qui était ici quand votre lettre est arrivée. Elle m’a parlé de toutes les scènes que lui fait sa soeur aînée, quand elle parle de s’en retourner. Ce sera pire que la première fois. Elle ne se dissimule pas pourtant que ses soeurs ont parfaitement arrangé leur vie sans elle, ce qui a paru la contrarier. Je l’ai engagée à partir le lundi de la Trinité, pour ne pas avoir les Quatre-Temps en chemin. Elle est très contente de M. Griolet, mais ne peut absolument aborder la question d’argent. Mlle Gaude est venue, comme Soeur M.-Vincent sortait, et [je] les ai mises en relation. Mlle Gaude amenait la future Soeur converse de Sommières. Elle m’a paru une bonne petite fille, qui sera assez bonne à tout; elle a vingt-et-un ans, est forte de tempérament. L’esprit ne doit pas l’étouffer. Elle était embarrassée pour son voyage, mais je suis bien aise de pouvoir l’aider à aller chez vous. Quant à Mlle Gaude, ses affaires sont terminées, mais j’ eusse voulu qu’elle se fût réservée une liberté plus grande. On lui fait une pension de 500 francs, dont le capital lui sera payé deux ans après la mort de sa mère; elle apporte un trousseau de 2.000 francs. Je ne puis rien vous dire de Soeur M.-Mad[eleine]. Je ne l’ai pas vue depuis quelques jours; je dois aller la voir ce soir, dans l’après-midi. J’oubliais de vous dire que Mlle Gaude part dimanche matin, à 10 h. Elle compte être à Paris mercredi, dans la soirée.

J’ai vu Soeur M.-Madeleine. Elle est bien bas, à mon avis. Pourtant aujourd’hui, elle a pu aller à la messe. Il me semble pourtant que la pauvre fille n’en a pas pour longtemps. Il me faut clore ici ma lettre, si je veux qu’elle parte. Encore une fois, faites-moi donner de vos nouvelles, – j’y tiens plus que je ne puis vous le dire -; mais, en même temps, laissez-moi vous conjurer de profiter de votre maladie pour vous sanctifier encore davantage. Vous le pouvez et le devez.

Adieu. Tout à vous en Notre-Seigneur.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum