Périer-Muzet, Lettres, Tome XIV, p. 452.

sep 1848 MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Si M. Sibour me veut, il saura m’appeler – La rentrée – Alix.

Informations générales
  • PM_XIV_452
  • 0+588 a|DLXXXVIII a
  • Périer-Muzet, Lettres, Tome XIV, p. 452.
  • Orig.ms. ACR, AD 303; D'A., T.D. 24, n. 1369, p. 385.
Informations détaillées
  • 1 COLLEGE DE NIMES
    2 ALZON, AUGUSTINE D'
    2 ALZON, MADAME HENRI D'
    2 PUYSEGUR, MADAME ANATOLE DE
    2 PUYSEGUR, MARIE-THERESE DE
    2 SIBOUR, LEON-FRANCOIS
    3 AVIGNON
    3 BORDEAUX
    3 NIMES
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS (fragment)
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • [vers septembre 1848](1)
  • sep 1848
La lettre

… de bon et de saint. Sous ce rapport je n’ai pas le moindre doute.

Laissez s’asseoir M. Sibour. S’il me veut, il saura bien m’appeler et appelé par lui, je viendrai dans une position bien plus avantageuse pour le bien que je pourrai faire plus tard. Mais il ne faut pas se presser, parce que, moi du moins, je ne me trouve pas prêt. La question d’un confesseur peut être facilement tranchée par les renseignements qu’on m’a donnés sur le supérieur du séminaire d’Avignon, quoique j’hésite encore sur ce point-là.

Ma rentrée ne sera pas mauvaise. Je suis sûr d’avoir au moins 120 pensionnaires, et peut-être 130. Pour peu que les choses se calment, j’en aurai même davantage encore et j’en puis loger 150. A ce nombre, je ferais bientôt d’assez beaux bénéfices et si j’allais à 200, comme c’est très possible, je serais sûr de me réacquitter bientôt. Or pour cela il faut beaucoup de persévérance, il faut attendre un ou deux ans. La République qui nous a enrayés ne doit pas nous faire perdre courage. Sans elle je ne crois pas me tromper en disant que j’aurais eu 160 pensionnaires. Dieu en a disposé autrement. Que son nom soit béni, voilà tout.

Je voudrais vous parler d’Alix. Sa mère et son père voudraient vous la rendre, mais ma mère et ma soeur [aînée] lui ont inspiré une telle horreur du couvent, non pas en en disant du mal, mais par ces demi-mots que les enfants comprennent à merveille, que je ne sais plus quel conseil donner. L’avis de son père surtout n’est pas douteux. Ma mère trouve affreux, quand on n’a qu’une fille, de s’en séparer et comme, sans avoir l’air d ‘y toucher, elle répète cette idée sur tous les tons, Alix gobe à merveille ce qui lui convient le mieux du monde. Du reste, elle travaille assez bien avec sa tante, dont le cabinet est, dit-elle, le seul couvent qu’elle aime. Mme de Puységur, qui est sur le point d’aller à Bordeaux à cause de la mort de son beau-père, arrivée il y a cinq ou six jours, ne sait à quoi se décider. Je crois que ma mère demandera qu’on lui laisse sa petite-fille, si elle suppose qu’on doive la mettre au couvent. Tout cela me fait beaucoup de peine, parce que l’exemple d’Alix, si elle vous fût venue, eût été suivi par beaucoup de familles, dont j’eusse pu vous adresser les enfants.

Adieu, ma chère fille. Voilà un vrai volume que je n’ai pas le temps de relire. Veuillez m’écrire à Nîmes, où je vais être après-demain. Parlez-moi surtout de vous. Si j’ai le temps, demain je vous écrirai sur ce qui me concerne personnellement.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Les T.D. assignaient comme date à cette lettre : *vers 1849*. Mais en janvier 1849, la nièce du P. d'Alzon, Alix de Puysegur, avait déjà "changé de couvent", comme nous l'apprend une lettre de Mère M.-Eugénie du 17 janvier. Notre lettre est donc antérieure et la rentrée dont il est question est celle de 1848.