Périer-Muzet, Lettres, Tome XV, p. 8.

10 jan 1850 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Professeurs à trouver – Bréviaire.

Informations générales
  • PM_XV_008
  • 0+670 a|DCLXX a
  • Périer-Muzet, Lettres, Tome XV, p. 8.
  • Orig.ms. ACR, AD 690; D'A., T.D. 20, pp. 134-135.
Informations détaillées
  • 1 COLLEGE DE NIMES
    1 MAITRES
    2 DEPERY, JEAN-IRENEE
    2 GOSSIN, JULES
    2 KAJZIEWICZ, JEROME
    2 LENTHERIC, JACQUES
    2 MICHEL, ERNEST
    2 PONTALBA, DE
    2 PONTALBA, MADAME DE
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
    3 GAP
    3 LYON
    3 MARSEILLE
    3 MONTPELLIER
    3 NORMANDIE
    3 ROME
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • [Nîmes], 10 janvier 1850.
  • 10 jan 1850
  • Nîmes
  • *Madame*
    *Madame la Supérieure de l'Assomption*
    *n° 94, rue de Chaillot*
    *Paris.*
La lettre

Ma chère fille,

Je vous ai écrit hier une très longue lettre qui vous concernait directement; aujourd’hui, je vais vous parler de la maison de Nîmes, et, si vous voulez, j’adopterai ce format, afin que je puisse par là vous faire distinguer plus aisément ce qui tient à votre conscience de ce qui a rapport à l’oeuvre. Je voudrais un bon instituteur primaire ou professeur de neuvième. Si M. Michel pouvait m’en garantir un intelligent, instruit et animé de l’esprit que je voudrais communiquer aux enfants, je le paierais bien. Le jeune homme que j’ai ne me satisfait pas du tout. Si donc vous pouvez m’en procurer un autre, je vous en aurai une grande reconnaissance. Dans quelques jours, vous aurez la visite de M. Hippolyte Saugrain, qui va en Normandie pour des affaires de famille. Il vous arrivera mercredi ou jeudi prochain. Si d’ici là il était possible de trouver quelqu’un, ce serait parfait; mais, dans tous les cas, il pourrait s’entendre avec la personne qu’on aurait trouvée de façon à revenir avec elle. Si la bonne volonté de M. Gossin pouvait nous procurer quelques sujets, j’aurais en ce moment une place de surveillant à donner.

Je dois songer à l’an prochain. Nous aurons au moins 200 élèves. Cette année, le nombre aura augmenté de 40 à 45. Nous en aurons bien, l’an prochain, au moins 30 de plus. Il n’en faut pas davantage pour aller jusqu’à 200. Supposé que Mme de Pontalba voulût nous donner son fils, Hippolyte pourrait le ramener sans difficulté.

Mais ce à quoi je tiens le plus, c’est à un bon professeur de mathématiques. Je conjure M. Michel de faire ce qu’il pourra pour m’en procurer un excellent. Nul doute que, si j’ai un homme capable de bien préparer à l’Ecole Polytechnique, je ne puisse donner à la maison un grand développement. Il vient de mourir à Montpellier un certain M. Lenthéric, qui préparait un grand nombre de jeunes gens; c’est un concurrent de moins. Un professeur, à qui j’offrirais 3.000 francs et qui pourrait se faire 3.000 francs de répétitions, sinon la première année, au moins la seconde, me paraîtrait un homme très précieux et qui, de son côté, n’aurait pas à se plaindre de sa position. J’avoue que c’est, en ce moment, une des choses auxquelles je tiens le plus. Figurez-vous que je commence à avoir des élèves des maisons de Lyon pour me les confier. Marseille se conduit admirablement; j’ai de trente à quarante Marseillais.

Seriez-vous assez bonne pour prier le P. Kaiczewicz de me faire venir de Rome un bréviaire dans le genre de celui qu’il m’a donné dans le temps ? C’est pour l’évêque de Gap. Je voudrais bien aussi qu’il me procurât la 23e feuille du missel romain. En m’en envoyant un exemplaire en feuilles, il avait oublié celle-là.

Adieu. On me dérange sans cesse. Cette fois, c’est pour recevoir le 157e élève ; il m’en arrive tous les jours. Mille fois tout à vous, ma chère fille.

Cette lettre est très égoïste. Je n’y parle que de mes affaires; mais, quoi que vous disiez, elles sont bien aussi un peu vôtres.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum