Périer-Muzet, Lettres, Tome XV, p. 32.

1 may 1850 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Comptes – Vos filles qui vont partir – Votre frère – Vous voilà pour six ans encore Mère de l’Assomption naissante – Mois de Marie.

Informations générales
  • PM_XV_032
  • 0+685 b|DCLXXXV b
  • Périer-Muzet, Lettres, Tome XV, p. 32.
  • Orig.ms. ACR, AD 713; D'A., T.D. 20, pp. 153-154.
Informations détaillées
  • 1 ASSOMPTION
    1 RELIGIEUSES DE L'ASSOMPTION
    2 BOULLENGER, FILS
    2 HENRI, EUGENE-LOUIS
    2 MILLERET, LOUIS
    3 PARIS
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Nîmes, 1er mai 1850.
  • 1 may 1850
  • Nîmes
La lettre

Ceci ne sera qu’une lettre d’affaires. M. Henri me remet la note suivante; il prétend que cela vous servira beaucoup mieux pour vous fixer d’une manière définitive sur ce que vous me devez, en réglant comme jusqu’à présent au 1er décembre et au 1er juin. J’ai toujours le scrupule de quelques cents francs en plus ou en moins, mais comme mon compte est déjà bien en-dessous de ce que vous croyez me devoir, d’après la note que vous m’aviez remise, j’ai moins de souci de la pensée que c’est moi qui vous fais tort.

Veuillez dire à toutes vos filles qui vont partir, combien je prierai pour elles pendant le mois de Marie, afin que la Sainte Vierge les transforme en nouveaux apôtres et que dans l’obscurité de leurs oeuvres, elles enfoncent profondément dans les âmes qui leur seront confiées les racines d’une foi féconde. Je leur envoie toutes les bénédictions que mes pauvres prières peuvent obtenir du coeur de notre divin Maître.

Nous arrangerons l’affaire du jeune Boullenger à mon voyage à Paris, et s’il le faut je le ramènerai ici. Quant à votre frère, soyez donc assez bonne pour me dire ce dont il aurait besoin, et si je puis, je ferai mon possible pour être un peu son économe. Ne sommes-nous pas de la même famille ? Oh, mon enfant, je crois quelquefois ne pas vous être attaché, et puis le bonheur de faire quelque chose pour vous me réveille comme en sursaut. C’est trop de joie pour moi de vous donner de ces petites preuves d’affection. Laissez-moi vous dire aussi que si, de mon côté, je ne devais pas être un peu pauvre, j’irais un peu plus largement, mais ce serait moins parfait et vous ne le voudriez pas. Mais il faut que je vous remercie du fond du coeur de ce que vous m’avez fourni l’occasion de vous être bon à quelque petite chose; et croyez que ce ne sont pas des phrases, mais bien profondément senti.

Vous voilà donc encore pour six ans Mère de l’Assomption naissante. Que Dieu vous y donne toutes les grâces dont vous avez besoin pour développer cette si petite et si belle oeuvre ! Je vous souhaite tous les sentiments maternels que je sens devoir être les vôtres et qui le sont, j’en suis sûr. Je voulais vous parler de deux ou trois choses, le temps me manque, mais croyez que mon coeur ne vous fera jamais défaut.

Mille fois à vous en Notre-Seigneur.

Je tâche de faire le mois de Marie de mon mieux. Après le départ de vos Soeurs, vous m’écrirez longuement, n’est-ce pas ? D’ici là ne vous gênez pas.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum