Périer-Muzet, Lettres, Tome XV, p. 43.

25 aug 1850 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Varia – Dieu accorde des grâces spéciales aux religieuses-apôtres – Emprunt à ne pas laisser échapper – L’affaire de notre union aux prêtres polonais – Mort de Sr M.-Vincent – Mme Durand.

Informations générales
  • PM_XV_043
  • 0+707 a|DCCVII a
  • Périer-Muzet, Lettres, Tome XV, p. 43.
  • Orig.ms. ACR, AD 724; D'A., T.D. 20, pp. 165-166.
Informations détaillées
  • 1 APOSTOLAT DES RELIGIEUX
    1 COLLEGE DE NIMES
    1 PLACEMENT
    1 PROJET D'UNION AVEC LES RESURRECTIONNISTES
    2 CARBONNEL, MARIE-VINCENT
    2 CHAPOT
    2 FRANCHESSIN, ERNEST DE
    2 GERMER-DURAND, MADAME EUGENE
    2 GOSCHLER, ISIDORE
    2 GRIOLET, JOSEPH-AUGUSTE
    2 HAY, MARIE-BERNARD
    2 HENNINGSEN, MARIE-GERTRUDE DE
    2 JUJOT, ABBE
    2 O'NEILL, THERESE-EMMANUEL
    2 SAINT-JULIEN, MARIE-GONZAGUE
    2 TISSOT, PAUL-ELPHEGE
    3 ANGLETERRE
    3 LAVAGNAC
    3 LYON
    3 PARIS
  • A LA MERE MARIE-EUGENIE DE JESUS
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Nîmes, le 25 août 1850.
  • 25 aug 1850
  • Nîmes
  • Maison de l'Assomption
La lettre

Ma chère fille,

Voilà 9 jours que je ne vous ai écrit, parce que je ne savais où vous prendre et parce que votre père était un peu souffrant. Aujourd’hui, je vais mieux et j’espère que ce mieux se soutiendra. Je subissais l’influence de quelques jours de chaleur telle qu’il est difficile d’en avoir de plus forte.

J’ai bien prié pour vous, et, les dérangements de la distribution des prix passés, je puis encore assez me recueillir. Je suis enchanté du bon effet produit par les bains sur votre santé. Reposez-vous chez M. de Fr[anchessin], afin d’avoir des forces pour votre retour. Je suis ravi de ce que vous me dites de Soeur M.Bernard. Ce sera une très grande décharge pour vous, si, en vous occupant d’elle, vous pouvez venir à bout de vous reposer sur elle du soin des novices.

M. Tissot est à vos ordres, et si vous voulez lui donner rendez-vous, vous pouvez lui écrire, rue Duplat, 14, à Lyon. Il s’attend à partir, dès que vous le voudrez. Quant à l’aumônier pour l’Angleterre, je suis beaucoup plus embarrassé. M. Jujat ne peut vous convenir, d’après tout ce que j’ai su. J’ai écrit pour avoir un jeune prêtre qui sait l’anglais; j’attends la réponse.

Je suis bien heureux de tout ce que vous me dites de Soeur M.-Gertrude. Je suis convaincu que Dieu accorde des grâces spéciales aux religieuses qui se font apôtres. Soeur Thérèse-Em[manuel] m’a écrit une excellente lettre, à laquelle j’ai répondu de mon mieux. Elle me parlait de ses postulantes, mais en passant.

Si les Polonais peuvent vous prêter 50.000 francs, il me semble qu’il serait mal de laisser échapper une pareille occasion de faire le bien en étendant votre oeuvre. N’oubliez pas, non plus, l’affaire de notre union aux prêtres polonais; j’y verrais l’aplanissement de bien des obstacles. Je pense n’aller à Paris qu’au mois de novembre prochain, c’est-à-dire d’ici à trois mois. Dieu n’a pas voulu nous imposer le sacrifice que nous lui avions fait. Il faudra profiter de ce temps, quoique je pense qu’une partie sera absorbée par le Conseil.

Vous savez sans doute la mort de Soeur M.-Vincent. Je ne l’ai sue que quarante-huit heures après qu’elle avait expiré. Je ne me doutais pas qu’elle fût malade. Il me semble que voilà un exemple de plus, qui prouve que Dieu prend ce qu’on ne veut pas lui donner. Elle a été enterrée le jour de l’octave de l’Assomption. J’ignore absolument ses dispositions et ne chercherai pas à les connaître, car je trouve bien extraordinaire la conduite de M. Griolet à mon égard.

Mme Durand a dû arriver aujourd’hui ou hier soir à Paris; elle sera bien désireuse de vous y voir. Si elle vous parle pensionnat, détournez-l’en; mais ne lui dites pas – ce qui est inutile et que je sais pourtant – qu’elle n’a pas réussi du tout dans son essai ici. Elle meurt d’envie de pouvoir aller un jour à Paris, afin d’être plus près de l’Assomption.

Adieu, ma chère fille. Je vous quitte pour aller voir MM. Chapot et Goschler, qui sont ici. Je pars samedi(1); je serai mardi, 4 septembre, à Lavagnac. Je compte sur une rentrée de 200 à 220 élèves. Adieu. Mille fois à vous en Notre-Seigneur.

Rappelez-moi au souvenir de Soeur M.-Gonzague.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1. Soit le 31 août.