DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.13

7 jan 1859 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Il s’efforce, à Nîmes, de défendre les droits de Louise Combié (Soeur M.-Catherine) en matière d’héritage. – Il lui faut prévoir d’avancer de l’argent à M. Revoil. – Il s’expliquera avec l’abbé de Cabrières.

Informations générales
  • DR03_013
  • 1178
  • DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.13
  • Orig.ms. ACR, AD 1163; D'A., T.D. 22, n. 541, pp. 193-194.
Informations détaillées
  • 1 EMBARRAS FINANCIERS
    1 HERITAGES
    1 PRIEURE DE NIMES
    1 SOCIETE DES ACTIONNAIRES
    2 BARNOUIN, HENRI
    2 CABRIERES, ANATOLE DE
    2 COMBALOT, THEODORE
    2 COMBIE, JEAN-EMILE
    2 COMBIE, JULIETTE
    2 COMBIE, MADAME JEAN-EMILE
    2 COMBIE, MARIE-CATHERINE
    2 COMBIE, MAURICE
    2 GAJEWSKI
    2 GALABERT, VICTORIN
    2 LOYSON, THEODORE
    2 REVOIL, HENRI-ANTOINE
    2 SABEN, MADEMOISELLE
    2 SAUGRAIN, HIPPOLYTE
    2 VERDIER AYMARD
    3 AUTEUIL
    3 NIMES
  • A la Mère Marie-Eugénie de Jésus
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Nîmes, le 7 janvier 1859.
  • 7 jan 1859
  • Nîmes
  • Evêché de Nîmes
La lettre

Ma chère fille,

Je sors de chez Juliette. Je lui ai dit que vous n’aviez pas remis sa première lettre à Louise, mais je ne lui ai pas remis votre lettre, parce que sa soeur était là.

Je leur ai posé cette question: Louise disant à son frère, « J’accepte tes comptes de partage, donne-moi ce qui me revient; à ma mort, ma famille aura ce à quoi elle a droit. Qui peut faire la moindre objection à ce raisonnement? » – Elles n’ont, en effet, eu rien à dire(1).

Je ne leur ai pas dissimulé que Louise était malade, mais je dois revoir Juliette, qui écrira demain à sa soeur, et je lui parlerai ferme. D’autant:

1° Que l’abbé Barnouin vient de se fâcher avec Maurice, pour la manière dont celui-ci voulait l’expulser de la maison des petites orphelines qui appartient à Mme Combié, et cela après que j’avais tout arrangé pour le mieux(2).

2° Que les 14 membres de la Commission administrative de la maison sont furieux de quelques procédés financiers peu aimables soit de Maurice, soit du père. Sans moi, on les aurait plantés là l’un et l’autre. Je crains que cela ne finisse par arriver.

Je vous dirai ma prochaine conversation avec Juliette.

J’ai eu aujourd’hui une petite explication avec M. Revoil(3). M. Combalot a écrit à ma soeur que vous en étiez aux expédients, et qu’il le tenait de l’architecte. Revoil m’a juré ses grands dieux qu’il n’avait même pas vu l’abbé Combalot.

Et, à propos de cette affaire, permettez-moi de vous prier d’engager le P. Hippolyte à aller un peu plus rondement avec M. Barnouin. Celui-ci se charge de faire le recouvrement des fonds de Mlle Saben pour payer les entrepreneurs, mais a besoin de quelques explications que le P. Hippolyte ne lui donne pas ou lui donne d’assez mauvaise humeur.

Je n’ai pas encore parlé à M. de Cabrières, mais il m’a fait porter l’antienne par le P. Galabert(4). C’est un mot du P. Loyson qui l’a mis en déroute; je le remonterai. J’ai donné un savon conditionné à l’abbé Barnouin, qui paraît s’être assez bien conduit dans ce tripotage.

Si M. Gajewski veut n’être pas connu, qu’il fasse adresser ses lettres ici sous mon couvert, nous l’appellerons par son nom de baptême.

Je voudrais vous dire mille autres choses, mais on m’attend pour souper.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
1.En accord avec Mère M.-Eugénie, le P. d'Alzon, à Nîmes, défend les droits de Louise Combié (en religion Soeur M.-Catherine) contre les prétentions de sa soeur Juliette et de son frère Maurice.
2. L'abbé Barnouin était l'aumônier de cet orphelinat et aussi l'économe du collège depuis la création du Comité des actionnaires dont était membre Maurice Combié.
3. Architecte du couvent des Religieuses à Nîmes, qui désirait rentrer dans ses frais. Mère M.-Eugénie suppose que ce n'est pas lui, mais M. Verdier, architecte d'Auteuil, qui aurait parlé à l'abbé Combalot, sans motif d'ailleurs, puisque lui-même reconnaît, écrit-elle le 9 janvier, "que nous avions mieux payé" que d'autres.
4. "On me dit que M. de Cabrières pense à se retirer de l'Assomption", avait écrit Mère M.-Eugénie, le 4 janvier.