DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.14

8 jan 1859 Nîmes MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse

Dans les affaires Combié, il propose une lettre à écrire par Soeur M.-Catherine. – Combinaisons pour affaires d’argent. – Nouvelles diverses.

Informations générales
  • DR03_014
  • 1179
  • DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.14
  • Orig.ms. ACR, AD 1164; D'A., T.D. 22, n. 542, pp. 194-195.
Informations détaillées
  • 1 HERITAGES
    1 PRIEURE DE NIMES
    2 COMBIE, JEAN-EMILE
    2 COMBIE, JULIETTE
    2 COMBIE, MARIE-CATHERINE
    2 CONTE, FRANCOIS-ULYSSE
    2 CUSSE, RENE
    2 GERAULT de LANGALERIE, PIERRE-HENRI
    2 GOUY, MARIE DU SAINT-SACREMENT DE
    2 MARTIN, FRANCOIS-DENIS
    2 MERMILLOD, GASPARD
    2 PETETOT, LOUIS-PIERRE
    2 PICARD, FRANCOIS
    2 SABEN, MADEMOISELLE
    3 FERNEY-VOLTAIRE
    3 NIMES
    3 RETHEL
  • A la Mère Marie-Eugénie de Jésus
  • MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
  • Nîmes, le 8 janvier 1859.
  • 8 jan 1859
  • Nîmes
  • Evêché de Nîmes
La lettre

Je viens d’avoir encore(1) une scène de Juliette.

Quelle tête, bon Dieu!

A présent elle dit que si du premier coup Louise avait écrit qu’elle voulait que ses droits fussent respectés, tout eût été arrangé.

Vous pouvez compter qu’ils ne laisseront pas sortir un sou. A cela je réponds: Louise vendra son titre, ce qui se fait tous les jours. Il est important que Louise soit au courant de tout, et, croyez-moi, c’est à elle à montrer les dents. Je pense que la charité bien entendue veut que le couvent n’ait pas l’air de forcer la main à Louise.

Le fond de la pensée est que l’argent sorti de la famille n’y rentrera plus. Il faut que Louise s’explique avec les siens. J’ai donné à entendre qu’elle était un peu blessée, et c’est la seule corde par où vous les prendrez.

Que Louise écrive une lettre dont voici le texte:

« Je m’en rapporte à mon frère pour le partage.

« Je veux avoir ce que la loi me donne.

« Je ferai ensuite pour ma famille ce que je jugerai à propos, selon que je serai contente des procédés. »

Une lettre en ce sens, bien catégorique, aplanira bien des choses(2).

Il est sûr qu’il y a plutôt 90 que 80.000 francs.

D’autre part, les intentions de M. Combié viennent tout à coup; je n’en avais jamais entendu parler et Juliette me disait qu’elle pressait son père de mettre en biens fonds la portion de Louise.

Je viens de faire donner un bon savon à M. Conte(3), qui aurait dit des paroles imprudentes et que toutefois il nie très formellement.

J’ai touché ce matin 1.500 francs de Mlle Saben(4) et vais les faire donner encore à vos entrepreneurs. Mais pourrez-vous à la fin du mois acquitter vos actions? Je voudrais bien vous trouver de l’argent. La combinaison que j’avais cru trouver ne se réalise pas. Il y a toujours un déficit de 10.000 francs.

Adieu, ma fille. Je n’ai que le temps de vous parler de ces tristes affaires.

E.D'ALZON.
Notes et post-scriptum
Cusse ne vante le P. Picard que parce que celui-ci a agi dans son sens; ne vous y trompez pas(5).|Juliette a reçu ce soir une lettre de l'écriture de Soeur Marie du Saint-Sacrement; elle ne l'a pas montrée, de peur qu'on ne dît que Louise n'était pas libre d'écrire(6).|A l'instant, l'abbé Mermillod m'écrit qu'il sera ici le 1er fé- vrier(7). Le curé de Ferney est pressé par son évêque d'y mettre les Oratoriens de M. Petétot(8).1. Le ms porte: *encore*, lu: *comme* (T.D.).
2. Lorsque Louise Combié aura reçu de ses deux soeurs des excuses, Mère M.-Eugénie écrira le 13 janvier: "Je crois que Louise aimerait mieux vous écrire à vous une lettre cachetée où, sans qu'on puisse dire qu'elle est influencée, elle se plaindrait à vous de ce qui l'a blessée à l'égard de sa communauté à qui tout ceci l'a fort attachée."
3. Notaire de Nîmes.
4. Personne qui, avec sa soeur, pensait à liquider ses biens en faveur des oeuvres du P. d'Alzon (voir *Lettre* 1072).
5. Le P. Cusse passait aux yeux du P. d'Alzon pour avoir poussé le P. Picard à la fermeté dans l'affaire de Rethel.
6. Le paragraphe suivant est une note marginale qui a échappé à l'attention du copiste dans la transcription officielle.
7. L'abbé Mermillod avait demandé au P. d'Alzon de retarder quelque peu la retraite qu'il devait prêcher aux Dames de Miséricorde, à Nîmes.
8. Le 7 janvier, M. Mermillod écrivait: "J'ai su enfin le dernier mot de Ferney; c'est l'évêque de Belley qui pousse le curé à traiter avec le P. Petétot pour remettre aux Oratoriens le pensionnat de Ferney, - pensionnat offert précédemment au P. d'Alzon.