DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.21

• DR03_021
• 1184
• DERAEDT, Lettres, vol. 3, p.21
• Orig.ms. ACR, AD 1166; D'A., T.D. 22, n. 544, pp. 196-199.

• 1 HERITAGES
  1 SOCIETE DES ACTIONNAIRES
  2 BOUSQUET
  2 COMBIE, FAMILLE
  2 COMBIE, JEAN-EMILE
  2 COMBIE, JULIETTE
  2 COMBIE, MARIE-CATHERINE
  2 COMBIE, MAURICE
  2 DOUMET, MADAME EMILE
  2 GAJEWSKI
  2 GAY, CHARLES-LOUIS
  2 GOUSSET, THOMAS
  2 MILLERET, LOUIS
  2 O'NEILL, THERESE-EMMANUEL
  2 PICARD, FRANCOIS
  2 PIE, LOUIS
  2 PLANTIER, CLAUDE-HENRI
  2 SAINT-JULIEN, MARIE-GONZAGUE
  3 MONTMORILLON
  3 POITIERS
  3 REIMS
  3 RETHEL
• A la Mère Marie-Eugénie de Jésus
• MILLERET Marie-Eugénie de Jésus Bhse
• Nîmes, le 17 janvier 1859.
• 17 jan 1859
• Nîmes
• Evêché de Nîmes

Ma chère fille,

Je m’aperçois que j’ai laissé, dans vos dernières lettres, quelques détails sans réponse. Je vais la reprendre un peu vite afin de pouvoir écrire, si j’en ai le temps ce matin, à Soeur M.-Gonzague.

1° M. Gajewski est arrivé en très bonne santé. Cette nature a quelque chose de distingué, mais de très hésitant. Il est peu instruit, mais paraît aimer le travail. Sa conduite est parfaitement bien. Veuillez remercier sa soeur des détails qu’elle m’a donnés. Lui-même m’a parlé avec la plus extrême ouverture, et, de ce côté, il n’y a rien à dire.

2° Pour Rethel, je vous remercie de ce que vous avez fait, mais il me paraît que si les religieux ont eu des torts, à l’archevêché de Reims on en a eu bien aussi. Ce n’est pas à moi que le card[inal] a écrit. Je lui écris, il ne me fait rien dire. Très certainement j’attendrai qu’il me fasse dire d’aller le voir. Religieusement et amicalement parlant, ma lettre était très bonne. Il n’y a pas fait la moindre allusion. Je me tiendrai en dehors de lui, jusqu’à ce qu’il me fasse quelque avance. Du point de vue de l’utilité de sa protection, son étoile baisse trop pour que j’aie à m’en bien occuper. Il est utile de se tenir loin d’un homme qui, sans vous dire gare, lance de pareilles ruades(1).

L’essentiel est que l’affaire de Rethel ne nous nuise pas pour Poitiers(2), et si vous pouvez quelque chose de ce côté, je crois que vous nous rendrez un vrai service. A ce propos, si vous voyez M. Gay ou si Soeur Thérèse-Emmanuel lui écrit, faites-lui savoir que l’évêque de Nîmes nie absolument être l’auteur d’une certaine lettre adressée contre l’évêque de Poitiers à l’Ami de la religion et signée: Un prêtre de Nîmes(3).

Avec les 6.000 francs que vous avez envoyés, je crois que les membres de la Commission seront satisfaits.

En ce moment, Juliette est dans les larmes. Elle sent que je ne suis pas content, elle se dérobe.

Entendons-nous bien sur quelques points.

Jamais on ne m’avait parlé de renonciation.

Avant votre réponse, on avait reproché à Juliette dans sa famille de l’avoir prononcée.

Le fond de la pensée de la famille est que l’argent de Louise n’aille pas au couvent.

M. Combié le père n’a jamais dit, que je sache, qu’il voulait que Louise aidât son frère. La preuve, c’est que Juliette voulait que l’on achetât une propriété sur la tête de Louise, et que plus tard on m’a parlé d’obligations sur les chemins de fer.

Enfin, on voudrait ne pas payer à Louise le 5 %, et, dans ce cas, de grâce, mettez en avant le transport de l’hypothèque de M. Bousquet, comme placement plus sûr et plus lucratif, sauf ensuite à vous montrer généreuse.

Mme Doumet, qui criait le plus, commence à s’apaiser, et à moins d’un revirement, comme il faut en attendre toujours avec ces natures, la pauvre Juliette va se trouver toute seule. Nous avons trouvé le moyen de menacer Maurice de lui ôter la confiance des 14 membres de la Commission administrative. Cela les met un peu dans leurs petits souliers. Une lettre de Louise à sa soeur ou à moi, mais très ostensible me semble très opportune.

Tout vôtre, ma fille.

J’ai peur de n’avoir pas le temps d’écrire à Soeur M.-Gonzague aujourd’hui.